ASSE - Des témoignages accablants contre Roland Romeyer | OneFootball

Pour rappel, comme révélé par le Progrès au début du mois, Roland Romeyer est actuellement visé par une enquête pour harcèlement et outrages sexistes. Ce samedi matin dans ses colonnes, l’Équipe publie un long article sur les faits qui ont conduit le parquet de Saint-Étienne à ouvrir une enquête préliminaire à l’encontre de l’ancien président de l’AS Saint-Étienne.

Une semaine environ après la "contre-attaque" de l’ancien homme fort de l’AS Saint-Étienne, le journal l’équipe apporte en ce début de week-end plusieurs précisions quant aux faits qui ont poussé l’ouverture par le parquet de Saint-Etienne d’une enquête pour harcèlement et outrages sexistes.

Des révélations et des témoignages qui sont à contre courant du communiqué de Roland Romeyer la semaine dernière dans les colonnes du Progrès : "J’apprends dans la presse que je suis visé par une enquête pénale ouverte depuis le mois de juin dernier. Deux plaintes auraient ainsi été déposées contre moi. J’ignore tout, à ce jour, de cette enquête et de ces plaintes, dont je n’ai donc découvert l’existence que mercredi soir.Durant une soixantaine d’années d’activité entrepreneuriale et plus de trente-deux années passées à l’association sportive de Saint-Étienne dont vingt en tant que président, je n’ai jamais fait l’objet de la moindre accusation de “harcèlement et outrages sexistes” de la part de mes collaborateurs. Il a donc fallu attendre mon départ de l’ASSE pour me voir subitement reprocher, sur la place publique qui plus est, un comportement prétendument répréhensible.Venant de fêter mes 80 ans, j’espérais une retraite paisible. Je répondrai, lorsque j’y serai invité, au procureur de la République, ce qui me permettra au moins de connaître les accusations dont je suis la cible et leur contenu. J’attends dès lors avec sérénité de pouvoir ainsi, le moment venu, démontrer ma bonne foi et mon innocence."

C’est un tout autre récit que narre l’Équipe ce samedi, dans une chronologie assez précise des faits qui sont reprochés à Roland Romeyer. Tout démarre à la rentrée de 2024 lors d’une réunion avec l’association Her Game Too, en présence de membres de l'association, de collaboratrices de l'ASSE, de supporters et de femmes de joueurs précise le quotidien national. Une réunion qui en amènera deux autres en novembre 2024 et février 2025 et où les agissements de Roland Romeyer vont être pointés du doigt. Selon les précisions obtenues par l’Équipe, Roland Romeyer s'y voit reprocher par ses anciennes collaboratrices "une tentative de mettre une main aux fesses dans les couloirs" ; des "bises aux coins des lèvres" (une salariée confie à ce sujet avoir trouvé une parade "en tournant la tête" au dernier moment et "en pinçant ses lèvres sur le côté pour ne pas toucher ses lèvres") ; des "sifflements dans les couloirs".

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D’autres témoignages relatent que des femmes racontent s'être vues tirer leurs queues-de-cheval en arrière pendant des réunions, "un léchage de joue par-derrière au moment de dire bonjour à une salariée", un décolleté tiré avec le doigt pour mieux reluquer une poitrine, geste qui aurait été assorti de ce commentaire : "C'est les gorges de l’Ardèche". Il aurait également été évoqué toutes sortes de gestes inappropriés (mains dans le cou et placées très bas dans le dos, étreintes non consenties, etc.), petits surnoms et propos déplacés et répétés - "T'es pas encore passée sous le bureau ?", "Tu es venue en décapotable ?" (en parlant du haut porté par une salariée) - sur le physique des femmes, leur tenue ou la taille de leurs seins, toujours selon les précisions obtenues par l’Équipe.

Contacté par le quotidien, Romeyer s’est pour le moment rangé derrière son avocat, Me Jean-Félix Luciani, déclarant que son client est "blessé mais serein" et qu’il a reçu beaucoup de témoignages de soutien. "Il conteste avoir commis le moindre fait de nature pénale, et nie tout harcèlement sexuel. Il ignore ce qu'on lui reproche et s'en défendra le moment venu avec l'énergie nécessaire."