C’était le tournoi “Bernard Soccoro” de la Butte Paillade | OneFootball

Fin juin, sans avoir mûri la moindre réflexion, nous faisions le choix comme à chaque fois que cela est possible, de cocher le nom d’une équipe d’un tournoi de supporters Pailladins. En hommage à Bernard Soccoro, la Butte Paillade organisait les festivités et offrait aux présents un super événement. Qui de mieux que notre trublion favori, Jean-Hector Prépuce pour vous conter cette journée ? C’est parti.

Dans la fournaise d’un week-end où la musique fut fêtée, mais où le solstice estival donnait surtout lieu au tournoi de nos fieffés supporters de toujours, la Butte Paillade. N’écoutant que leur courage et clairement pas leurs corps meurtris par la vie (ne vous inquiétez pas, rien de grave, juste une hygiène de vie déplorable ou une absence rédhibitoire de talent au pied-ballon), les membres d’honneur du site AllezPaillade.com ont voulu participer pour mettre leur pied à l’édifice footballistique pailladin.

Le rendez-vous était matinal, bien trop matinal pour certains qui par un exemplaire goût pour la révolution vinrent à une heure bien plus adéquate, et pourtant, la canicule était déjà présente, la fatigue se faisait déjà ressentir sans même l’ombre d’un ballon qui roule. Les gens se retrouvaient, les bises étaient claquées, les banderoles accrochées et les Allezpailladins regardaient tout cela avec l’œil noir de ceux qui savent… Cette journée sera peut-être leur dernière… La vie ne leur a jamais fait trop de cadeaux (à part en 2012 !), oui, ils sont maîtres de l’analyse, mais à les analyser sur le terrain, il ne vaudrait mieux ne pas s’y mettre ! Le tirage au sort a lieu, les poules tombent, la confiance renaît ! Des lettres, des sigles, des acronymes et certains noms connus, il y a une chance de ne pas être ridicule ! Enfin… Il y a une chance de gagner un match même en étant ridicule ! Vous allez me dire la suite leur donnera tort ? Eh ben pas du tout ! Spoiler alerte, ils ont été ridicules oui, et vainqueur aussi ! Car c’est aussi ça la pugnacité des gens qui ont connu le Der Zouzou Ball !

Premiers matchs de la matinée, l’équipe s’y colle direct, les membres se découvrent balle au pied, s’effleurent, tâtonnent, les premières minutes sont propices aux commentaires désagréables des rapides de la gâchette claviéresque d’Allezpaillade, on vous voit ! Je sais tout !MAIS SOUDAIN ! Un éclair dans la mascarade ! Un coup de canon dans la pacifique assemblée ! Je ne citerai pas de nom, mais imaginez donc un centre du milieu de terrain pour un ciseau acrobatique début de surface qui finit lucarne sous les hurlements bouche béeique d’une foule qui venait à peine de se lever et n’était pas encore prête à subir un tel Puskáscisme !

Eh oui les p’tits potes, notre premier but est et restera le but du tournoi ! Car les Allezpailladins ne font pas les choses à moitié, « oui vous avez la critique facile » « oui allez supporter Nîmes si vous n’êtes pas contents » « de toute manière, je parie que vous ne savez même pas jouer au football alors que moi non plus et pourtant, je fais comme vous, mais sinon après je n’ai plus d’argument alors je ne sais pas quoi dire … Hmmm… Du coup, ça va vous ? » C’est fini tous ces commentaires illégitimes ! Nous sommes des êtres de lumière ! Fantastiques ! Le football pur et dur !!!

Après cette courte et si déceptive enflammade, la réalité du terrain revenait et évidemment tout n’était que chute et assassinat de joie, mais ne croyez pas que l’Allezpailladin a renoncé ! Non non, sa résilience fut telle que l’arbitre dans son immense partialité a joué de sa mansuétude à l’égard de l’adversaire pour trahir nos pauvres âmes et briser nos cœurs en laissant un de nos joueurs se prendre un ippon pleine surface pour finir par une égalisation à la dernière seconde, comme un symbole du début et de la fin de ce tournoi ! 1 – 1 ! Le tournoi est lancé ! Ne vous inquiétez pas, je vais faire plus court pour les prochains matchs, et ma femme vous l’dira, faire court, je sais parfaitement faire !

Après le coup sur la tête, la rage, la colère, la haine palpable, comment accepter une telle infamie ! Un simple souvenir sur les 3 dernières années du MHSC nous a fait prendre du recul et continuer le combat tournoïque ! Deuxième match contre un illustre club de supporters qui semblait sur le papier être peuplé de vieilles personnes inoffensives et qui se résument être une armada de guerroiement de haute volée ! Martelée, pilonnée, écrabouillée, écartelée, évidée, bon, j’arrête les adjectifs, mais ça m’excite quand même, enfin tout ça pour dire que l’équipe n’a pas pu lutter, elle tombe 2 – 0 contre plus fort, l’Allezpailladisme n’a pas existé face à une adversité qui connaissait parfaitement un sport que nous n’essayons que de séduire maladroitement à coup de dick pics et autre « mademoiseau ! Trop charmante ! »

Les têtes sont basses… Nous le craignons, c’est arrivé, nous sommes bien évidemment nuls ! Qui est cet homme qui se dresse soudainement ?! El capitán ! Le responsable ! Notre leader suprême ! Pierrick34 nous prend par les épaules, tous un par un, et avec ses yeux de loup nous fait le discours duprazien qui nous remonta les bretelles et nous remit la tête en place ! Quand nous y allions, il en revenait et avec un changement tactique qui aurait fait passer Sun Tzu pour un simple Gino Padula de la rigueur défensive, il fit de notre équipe un modèle de résilience et d’efficacité ! Quoi de mieux pour présenter la nouvelle tactique que ce futur adversaire, des hommes taillés dans le roc, des experts d’arts martiaux aux jambes affûtées et aux regards perçants. Ils nous humilient physiquement, clairement, nous les gens de peu, les mous du g’nou. Ces favoris ne savaient pas dans quel guêpier ils étaient tombés ! Notre Catenaccio du pauvre, notre bus crevé était notre salut !

Se cassant les dents sur nos pauvres êtres dégingandés, ils ne comprenaient pas malgré leur supériorité pourquoi ils n’arrivaient à rien ! Car nous étions devenus nous-mêmes le néant et rien ne peut arrêter le rien ! La sanctionne tombe soudainement. Contre-attaque. But. Nous menons les ogres, les épouvantails de la poule. Et là, c’est fort Alamo ! Fort Pepito mi corazon ! Nous plions, plions, rompons une fois peut-être, mais nous sommes toujours invaincus dans le match ! Une dernière action ! Un dernier espoir ! Le hold-up final ! « Dernière action », le contre part ! Théo n’ayant même pas une cheville fonctionnelle, s’élance vers le but où seul le gardien l’attend… Bon ok, on a fait 1-1, vous vous doutez bien qu’il va se déchirer lamentablement et accuser les autres de ne pas avoir prévenu qu’il y avait un gardien dans les barres ! Alalala, enfin ça aurait pu être beau cette victoire ! Mais non, on oublie un peu trop souvent qu’on n’est pas fort quand on a le cœur qui s’enflamme !

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Fort de ce nouvel engouement pour une suite de tournoi plus douce, les Allezpailladins se lancent dans leur dernier match de poule avec l’envie d’avoir envie ! L’envie même de vivre leur vie ! L’adversaire est dépassé, brisé, humilié, ce n’est plus une équipe que nous sommes, c’est un rouleau compresseur ! 4 – 0 ! Et encore, nous étions gentils ! Nous l’avons joué cool ! (Toujours faire le malin quand on gagne enfin ! C’est très important ! Ça vous servira dans la vie, vous verrez !) Vous allez me demander « et alors ? Ça sort de poule les gars ? » Et vous avez raison de me demander, et si vous ne le faites pas, c’est que vous ne lisez plus alors sachez que vous pouvez aller vous faire cuire le cul et je peux le dire, car de toute manière vous n’êtes plus là donc vous ne viendrez pas me taper sachant que je suis extrêmement faible en pugilat.

Bien sûr que ça sort de poule ! 8e de finale mon gars ! BOOM ! Mé.ri.té ! Pour ce coach qui a eu cette vision, ces mots que n’oublierons jamais : « Les gars, on ne vaut rien, on met les trois meilleurs derrière et on balance devant comme les illustres pompes à vélo que nous sommes », cet homme est un Hérault doublé d’un Héros.

Cette fois devant nous se dresse un monument, d’illustres gloires du supportérisme Pailladin, un gardien ayant connu Flucklinger comme Gnanhouan, nous affrontons des gens respectables et nous allons devoir jouer un foot qui ne l’est absolument pas ! To be ignoble or not be ignoble, nous avons fait notre choix ! Ces pauvres adversaires des phases finales sont tombés sur des Allezpailladins sûrs de leur fait, un Jeannot Fernandez aurait plussoyé nos faits et gestes ! Un but en contre, et après que des ogives dans les coins, c’est du rugby le bordel ! L’adversaire rend les armes, dégoûté face à une telle ignominie ! Nous jubilons ! Pourquoi ? Car nous sommes des gens qui critiqueront le jeu dégueulasse du MHSC, mais qui n’oublient pas que quand il faut gagner, ben faut gagner ! On recrute quand Pablo Correa en coach tiens ?

Crédits AllezPaillade.com

Eh oui, vous ne rêvez pas, nous sommes en quart de finale ! Et nous affrontons maintenant de jeunes hommes, à peine la vingtaine. Ils semblent être aussi vifs qu’un goujon d’eau douce, nous savons que la marche est trop haute et pourtant, nous empruntons cet escalier qui nous mènera à notre propre perte ! Les premières minutes nous donnent malheureusement raison, le premier but arrive vite, notre tactique est détruite face à l’allant de ce jeunisme intolérable ! Abandonnons-nous ?! Des Pailladins ? Abandonner ? Lâcher ?! Non ! Les Allezpailladins ne lâchent rien !!! Finie la tactique défensive, nous attaquons ces freluquets tout glabres avec l’âme gladiatrice du morituri te salutant ! L’équipe enchaîne les occasions ! Les oranges adversaires ont le sif moite ! Ils savent ! Ils ne tiennent plus ! C’est fini ! Et d’une ogive monumentale de Jean Francis Espigoule sur la tête d’Alan plus Shearer que jamais, l’égalisation arrive à 2 minutes de la fin !!! La qualification se jouera aux penalties ! Ah, attendez, une dernière action, il y a un 6 mètres à jouer pour balancer la balle, tient, c’est ce fameux Erwan « 10 ans de foot derrière moi » qui a la balle. Bon allez qui tire les pénos les gars… Mais kessifé ?! Il vient de donner la balle à l’attaquant adverse à 1 mètre devant lui ! C’est… le… but… 2-1, élimination. L’Allezpaillade.com est abasourdi, le ver était donc dans le fruit… On devait s’en douter en même temps, un tel prénom était forcément douteux dans l’Occitanie ambiante !

Sabordé ! Suicidé ! Tombé ! Mais avec les honneurs malgré tout ! Car oui, nous sommes peut-être des hommes de site internet, des hommes qui palabrent et débattent, mais nous avons aussi des cœurs et des corps à l’unisson d’une passion sans équivoque ! Nous n’avons jamais rien lâché dans ce tournoi comme pour demain en Ligue 2 et ça, il ne faut pas l’oublier ! Allez Paillade est mort, Vive Allez Paillade !

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