Dauphin du Paris FC, le club de Dunkerque fait des vagues en Ligue 2 ! | OneFootball

Après 14 journées, on ne peut plus simplement parler de bon démarrage dans une saison : c’est une vraie démonstration de force que l’USL Dunkerque nous propose en Ligue 2 avec déjà 28 points engrangés et une deuxième place au coude à coude avec le premier ! Grâce à une recette qui fonctionne bien et un potentiel qui n’est pas encore atteint, le club du Nord fait parler de lui en bien.

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Le dauphin n’est plus seulement l’animal de son blason : c’est également son statut ! Depuis ce lundi soir et sa nouvelle victoire nette et sans bavure en Ligue 2 contre l’AC Ajaccio (1-0), l’USL Dunkerque est officiellement dauphin du Paris FC, à égalité de points avec le leader, seulement derrière à la différence de but. Un domaine dans lequel il y a tout de même un écart notable, puisque même si les Maritimes disposent d’une attaque très performante, il lui est arrivé d’encaisser beaucoup de but (18 au total) notamment contre ses deux plus proches rivaux, Lorient (4) et Paris (3).

L’exigence, qui n’est absolument pas un mot galvaudé pour Luis Castro, ne peut à elle seule expliquer la formidable épopée des Dunkerquois de janvier à novembre 2024. Car de nombreux entraîneurs travaillent d’arrache-pied sans compter leurs heures, qu’ils soient novices dans le championnat (Benoît Tavenot, pour ne citer que lui) ou expérimentés (comme Stéphane Dumont, dont la rigueur n’est plus à démontrer). Pourtant, ses résultats depuis onze mois (61 points obtenus) surpassent tous les autres clubs de Ligue 2 qui en sont pensionnaires depuis l’an dernier, y compris le Paris FC (qui compte 60 points sur l’année civile). Comment expliquer le fait que cette équipe réussisse plus que les autres ?

Il y a déjà deux périodes clés que les Nordistes ont extrêmement bien négociées : les mercatos d’hiver 2024 et d’intersaison avant l’édition 2024-2025 du championnat, menés par le nouveau boss du milieu sportif, M. Demba Ba. Car on ne peut négliger l’importance primordiale du recrutement opéré il y a bientôt un an, permettant de complètement changer la dynamique de l’équipe qui, on le rappelle, était 19e avec trois victoires au compteur à la trêve hivernale, ainsi qu’un 5-0 infligé par Bastia à Tribut. À l’époque, le club n’avait que 3% de chances de se maintenir dans le championnat d’après un modèle statistique très poussé. Il s’en sortira avec une belle marge d’avance : 5 points de plus que l’ESTAC Troyes à la 38e journée !

Ce rebond incroyable est notamment dû aux apports de joueurs offensifs tels que les nouveaux venus Gessime Yassine ou Gaëtan Courtet, arrivés gratuitement en cours de saison, mais aussi au retour en forme de Jean-Philippe Gbamin qui n’est arrivé qu’en novembre sans rythme, aux prêts très réussis de Mohamed Koné (HAC) et de Bram Lagae (La Gantoise) entre autres. Même si quelques opérations ont été moins décisives, comme le retour d’Alioune Ba que l’on pensait capable de redevenir titulaire ou les relatives déceptions qu’ont été Bessilé ou Mughe, toutes les lignes étaient renforcées avec de nouvelles solutions comme Laâziri ou Maurer, ayant eux aussi joué un rôle important dans cette opération sauvetage.

Cet hiver, beaucoup moins de modifications devraient être nécessaire pour ce groupe dunkerquois, notamment car celui-ci a réalisé de superbe opérations il y a quelques mois de cela à l’intersaison. Alors que 25 éléments (prêtés ou en fin de contrat) s’en allaient, 15 joueurs sont arrivés, la grande majorité se fondant très bien dans le collectif du coach portugais qui avait l’occasion de réaliser sa première préparation complète dans son nouveau club. Nous citerons le génial Naatan Skyttä, le retour de Yacine Bammou en Ligue 2, les belles trouvailles Rivera, Tejan, Abner, Queiros ou Georgen, le renforcement du poste de gardien avec les compétents Jaouen et Ortola… Sans négliger les apports futurs Sekongo ou Essimi, le prêt d’Ugo Raghouber – qui a encore été très bon ce lundi – semble être une excellente idée également pour le club de la ville portuaire. Une entité qui se découvre au fil des journées une ambiance plus que digne des bons clubs de notre championnat malgré la taille toujours limitée du stade.

Dunkerque avait commencé par subir deux revers de suite en début de saison, mais rien n’a pu perturber les Maritimes dans leur ascension au classement général, qui est surprenante du point de vue des moyens à leur disposition mais qui n’a rien d’étonnant quand le travail en amont (scouting, recrutement) et au quotidien (entraînement et prestations en match) sont de haut niveau. Pour preuve : Dunkerque ne surperforme dans aucun domaine, que ce soit offensivement (21 buts attendus – ou xG – pour 22 buts marqués) comme défensivement (15,2 buts contre attendus – ou xGa – pour 18 buts encaissés). En réalité, la mentalité de l’équipe, avec un pressing haut et bien organisé ainsi qu’une créativité supérieure à la moyenne, lui permet de surpasser à ce stade des concurrents à la montée tels que Lorient, qui sous-performe en défense, ou comme Metz dont l’efficacité offensive n’est pas encore au rendez-vous. Un autre invité surprise du haut du classement, Annecy, est connu pour avoir développé un piège du hors-jeu très efficace (66 hors-jeux depuis le début de la saison) : il n’arrive cependant pas à la cheville de celui mené par le capitaine Opa Sangaté à Dunkerque, puisque l’équipe a déjà provoqué 89 hors-jeu en Ligue 2 !

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Le meilleur classement de l’histoire de l’USLD remonte à la saison 1978-1979 lors de laquelle l’Union avait fini à la 3e place de Ligue 2, sans pour autant pouvoir accéder à l’élite. Mais si la forme du groupe actuel se poursuit, rien n’exclut la possibilité de faire encore mieux et de décrocher une 2e place synonyme de montée historique pour tout un club. Ces deux dernières saisons, Rodez et Bastia (qui n’ont obtenu ou retrouvé le statut professionnel que récemment) ont tous deux réussi à se glisser dans le top 5, avec des Play-offs d’accession en 23-24 dans lesquels le RAF était loin de faire tâche. Aura-t-on droit cette année à une nouvelle surprise avec outsider qui devient, au fil de la saison, l’un des ogres de Ligue 2 ? Le rêve est permis pour les Dunkerquois, qui peuvent se féliciter d’avoir des personnes vraisemblablement très compétentes dans tous les postes où cela à de l’importance sportivement.

Photo Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport