De la lumière à l'ombre, la drôle de saison d'Antoine Griezmann | OneFootball

Devenu l'ombre de lui-même ces dernières semaines, Antoine Griezmann traverse une période délicate en Espagne. Après avoir pourtant démarré la saison 2024-2025 tambour battant, le meneur de jeu de l'Atlético de Madrid peine à se montrer de nouveau décisif devant les cages et précieux dans le jeu, comme il a pu habituer son monde tout au long de sa carrière. Simple trou d'air ou fin de course pour le Français de 34 ans ? Retour sur les derniers mois passés par le champion du monde 2018 de l'autre côté des Pyrénées.

Mais où est donc passé Grizou ? Méconnaissable depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, Antoine Griezmann a confirmé ses difficultés du moment ce lundi 14 avril. À l'occasion du match de Liga contre Valladolid (4-2), le meneur de jeu de l'Atlético de Madrid est resté une fois de plus muet. À la finition, comme à la dernière passe. Soit le neuvième match consécutif sans être décisif pour le Français de 34 ans. Un passage à vide rare dans la carrière du natif de Mâcon, qui étonne même son entraîneur Diego Simeone. Après le coup de sifflet final, le bouillant technicien argentin a reconnu que son joueur généralement phare n'était pas dans "sa meilleure période".

Six premiers mois prometteurs

"Pendant toutes ces années passées ici à l'Atlético, il nous a toujours habitués à être important et décisif par des buts et des passes décisives", a également rappelé El Cholo. Alors, qu'est-ce qui cloche chez l'ex-international français ? Car tout avait pourtant bien démarré pour lui en début de saison 2024-2025. Dans la foulée d'un Euro en Allemagne frustrant et décevant avec les Bleus, et durant lequel il a goûté plusieurs fois au banc de touche, Antoine Griezmann a lancé son exercice tambour battant. En décembre, le meilleur buteur de l'histoire des Colchoneros comptait déjà 11 buts inscrits toutes compétitions confondues pour 6 passes décisives. Des statistiques prometteuses en vue d'une deuxième partie de saison excitante pour l'Atlético, à la lutte avec le Real et le FC Barcelone en tête de la Liga, directement qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions et en course en Coupe du Roi.

Délesté des Bleus

Mais au-delà de son efficacité et de son poids dans les résultats de sa formation, le champion du monde 2018 est apparu frais comme un gardon durant les premiers mois de compétition. Pas plus tard qu'en décembre, Vladimir Weiss, coach d'un Slovan Bratislava tombé sur un Grizou des grands jours en C1 (doublé), le qualifiait alors de "joueur le plus en forme du monde." Il faut dire qu'en octobre et novembre, le Madrilène s'est délétesté pour de bon de rassemblements parfois énergivores avec l'équipe de France. Car au sortir de celui de septembre, le premier depuis l'Euro marqué par la défaite cuisante contre l'Italie au Parc des Princes (1-3), Antoine Griezmann annonçait contre toute attente mettre un terme définitif à sa savoureuse liaison avec l'équipe de France. "Après 10 années incroyables, marquées par des défis, des succès et des moments inoubliables, il est temps pour moi de tourner une page et de laisser place à la nouvelle génération", écrivait-il sur ses réseaux sociaux le 30 septembre dernier. Un clap de fin censé donc concentrer toute son énergie sur sa carrière en club.

Le facteur X n'est plu

Pendant un temps, seulement. Car le passage à l'heure d'hiver a déréglé les pendules de l'homme aux 137 sélections et 44 buts sous le maillot frappé du coq. S'il bat encore des records, comme celui du joueur étranger le plus capé de l'histoire de la Liga devant Lionel Messi il y a quelques semaines, l'ex-numéro 7 iconique des Bleus peine à se montrer aussi impactant qu'à l'accoutumée. Habitué à une hyper-activité sur le rectangle vert pour se retrouver à la fois dans un repli défensif, à l'organisation du jeu puis à la conclusion, Antoine Griezmann apparaît désormais moins tranchant, pesant et décisif. Depuis son doublé inscrit à Séville le 8 décembre en Liga, le Français n'a marqué qu'à cinq reprises pour une passe décisive. Trop peu pour celui qui est généralement l'homme fort des Colchoneros, le détonateur. Ce costume de facteur X, l'ancien Barcelonais l'a jeté aux oubliettes lors des derniers grands rendez-vous de son équipe, que ce soit en huitièmes de finale de C1 contre le rival du Real (élimination aux tirs au but) ou en demi-finale de la Coupe d'Espagne face au Barça (défaite 4-5 sur l'ensemble des deux matchs).

Un avenir incertain

Pour la presse espagnole, toujours aussi indélicate, il ne fait presque plus de doute qu'à 34 ans, le vainqueur de la Ligue Europa 2018 a "déjà épuisé son temps au haut niveau" (Marca). Alors, vraiment en bout de course Grizou ? S'il manque clairement d'huile dans le moteur ces dernières semaines, le Mâconnais semblerait tout aussi bien être perturbé par un avenir incertain. Sous contrat jusqu'en 2026 avec l'Atlético, l'ancienne idole de l'équipe de France semble être tiraillée entre pousser son aventure d'une saison ou partir à la conquête de l'Ouest. Car il ne l'a jamais caché : le milieu offensif souhaite un jour découvrir les États-Unis et la Major League Soccer (MLS), où évoluent ses anciens potes de sélection Hugo Lloris et Olivier Giroud (Los Angeles FC). Ce qui ressemblerait probablement à la dernière danse de sa carrière. Selon les récentes informations de L'Équipe, sa "decisión" ne serait pas encore prise.

"Je crois en lui"

L'incertitude plane donc autour de l'avenir à court terme de la star tricolore, coincée entre son envie d'assouvir un ultime défi aux USA et celle de soigner sa sortie avec l'Atlético. À Madrid, où il se sent parfaitement. Le joueur révélé à la Real Sociedad souhaiterait surtout ajouter un trophée majeur à son palmarès et à celui de son club de (presque) toujours. Une Ligue des champions, par exemple, qu'il a frôlé en 2016. Ou, au moins, une Liga qu'il n'a jamais eu les honneurs de remporter. En attendant, Antoine Griezmann semble garder la toute confiance de Diego Simeone, qui "continue de le mettre titulaire" malgré son passage à vide. Car le Sud-Américain le connaît bien : "C'est parce que je crois en lui et car j'aime comment il joue." Il n'est pas le seul. Mais le temps presse pour quitter l'ombre et retrouver la lumière !

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