AllezPaillade.com
·11. November 2024
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Une semaine après leur démonstration à domicile face au mal classé guingampais (7-0), les féminines du Montpellier Hérault avaient droit à une grosse affiche pour essayer d’entretenir leur bel élan actuel. Dans l’antre du Paris FC, les joueuses languedociennes ont su afficher une belle résilience en revenant deux fois au score, mais n’ont pu empêcher leurs hôtes de l’emporter dans le money-time (4-2), au terme d’une rencontre intense et animée.
Il est bon tout d’abord de rappeler le contexte qui entoure les trajectoires actuelles des deux adversaires du soir. Cela fait maintenant 4 ans que le MHSC n’a plus battu l’ex-FCF Juvisy, redevenu ces dernières saisons l’incontestable troisième force du football féminin français. Alors que le MHSC a réduit la voilure en matière de budget cet été, le PFC reste lui une place forte et attractive, avec un effectif solide où presque tous les postes sont doublés. À bien des égards, le niveau du groupe dirigé par Sandrine Soubeyrand semble plus près de celui d’une équipe comme le PSG qu’il ne l’est du milieu de tableau, où résident pour l’heure les Pailladines.
Malgré ses bons résultats récents, le MHSC fait donc indiscutablement office d’outsider au début de la rencontre, et cela se confirme sur la physionomie des premières minutes. L’ascendant dans les duels, crucial lors de la large victoire contre Guingamp, a disparu, alors que les erreurs de transmissions s’accumulent. Le PFC appuie et Kethna Louis est obligée de s’interposer devant Maëlle Garbino, qui manque de reprendre un très bon centre de Kaja Korošec (7′). La domination territoriale des Franciliennes, aidée par les relances hasardeuses d’une défense montpelliéraine assaillie, va finir par payer assez rapidement : Kessya Bussy centre, c’est repris par Clara Matéo qui tape la barre, avant que Garbino ne vienne s’imposer à la retombée pour ouvrir le score (1-0, 11′).
Dur, mais logique, alors que le MHSC peine toujours autant à se montrer dangereux. Contrainte d’exploiter principalement des balles de contre, l’équipe de Yannick Chandioux souffre d’un manque de spontanéité et de l’absence de profils rapides dans son secteur offensif. Pour autant, le vent commence quelque peu à tourner lorsque les Pailladines parviennent enfin à reprendre un peu plus la possession. Elles récupèrent un corner qui est d’abord capté par Chiamaka Nnadozie, mais la Nigériane est bousculée par Louis et échappe la balle dans les pieds d’Ifeoma Onumounu. La recrue estivale ne se loupe pas et permet à Montpellier de recoller, au grand dam du banc du Paris FC, qui grommelle et réclame (probablement à raison) une faute non sifflée de Louis sur sa gardienne (1-1, 26′).
Revenu au contact contre le cours du jeu, le MHSC souffre néanmoins toujours défensivement, notamment sur les côtés, où Maëlle Garbino et Kessya Bussy continuent de donner du fil à retordre aux latérales héraultaises. Bussy, justement, va permettre au PFC de repasser devant par le biais d’un nouveau centre que Clara Matéo fait mine de détourner de la tête, feintant Justine Lerond (2-1, 32′). Sonia Ouchene réplique dans la foulée pour les visiteuses, mais Nnadozie s’interpose sur sa frappe (33′). Malgré une nouvelle tentative parisienne signée Lou Bogaert (36′), le score reste inchangé à la pause.
Déjà plaisante, la rencontre va continuer à gagner en qualité au fil d’une seconde mi-temps pleine de rythme et de rebondissements. Kaja Korošec manque d’abord le cadre (48′) pour Paris, avant une reprise loupée d’Onumonu sur un centre de Ngueleu (l’un des premiers de la rencontre pour le MHSC, très timide jusqu’ici sur les ailes) (53′). Bogaert s’offre une nouvelle occasion avec un centre-tir qui s’écrase sur la barre de Justine Lerond (61′), avant que Korošec ne force la gardienne montpelliéraine à sortir une belle claquette sur corner (62′).
Arrive ensuite un temps fort pailladin, initié lorsque Léa Khelifi parvient à trouver Onumonu, dont la tentative touche le poteau (63′). Sur le corner qui suit, Océane Deslandes profite d’une sortie ratée de Nnadozie pour forcer les défenseuses du PFC à un sauvetage sur la ligne (64′). Un peu plus tard, une interception haute de Sonia Ouchene lui permet d’enchaîner avec un centre trouvant la tête de l’entrante Rose Kadzere, mais Nnadozie s’interpose (70′).
Paris réplique enfin via un lourd coup-franc direct de Théa Gréboval, superbement sorti par Lerond (79′). Sauf que derrière, c’est Montpellier qui repart à l’attaque grâce à une Marion Torrent combinant en une-deux avec Onumonu. Alors que l’internationale nigériane tente a priori de servir Kadzere, la trajectoire de son centre passe au-dessus de la tête de sa compatriote Nnadozie. Restée clouée au sol, la gardienne voit le ballon finir directement dans le petit filet opposé (2-2, 81′) !
Malheureusement, Montpellier ne va pas réussir à maintenir la pression sur le but francilien, s’enfermant dans un faux rythme. En face, le Paris FC a de la ressource, notamment sur son banc avec l’entrée de l’internationale française Julie Dufour. Parfaitement trouvée par Daphné Corboz, l’attaquante parvient à partir dans le dos de la défense héraultaise et remporte son face-à-face avec Lerond (3-2, 88′). Malgré un long temps additionnel (8 minutes), les Oranges-et-Bleues peinent ensuite à se remettre de ce coup de massue. Un coup-franc lointain semble être leur dernière occasion de faire trembler le stade Charléty, mais Torrent le tire bien trop court et, dans la foulée, les locales se lancent dans un contre assassin qui va offrir à un doublé express à Julie Dufour (4-2, 90’+5′).
Une défaite donc, qui va néanmoins mettre en avant des axes de progression intéressants pour la suite. Au milieu, Khelifi et Ouchene ont eu du mal à jouer la partition du contre, mais l’une comme l’autre ont pu prouver qu’elles avaient bien les moyens de faire de bonnes choses sur les actions plus construites et en appliquant le pressing. Leurs homologues du PFC restaient néanmoins un cran au-dessus question niveau. Idem pour le duo Torrent-Palis à la récupération, qui fut clairement plus poussé dans ses retranchements que contre Guingamp.
La vraie satisfaction de cette rencontre se nomme évidemment Ifeoma Onumonu. Deux fois buteuse, »Ify » continue de prendre une dimension remarquable dans le jeu pailladin, multipliant les appels intéressants et trouvant de mieux en mieux ses nouvelles partenaires. Évidemment, il faut encore que cela se confirme dans la durée et qu’elle continue à marquer. Mais tout de même, sur ses deux derniers matchs, la transfuge de NWSL commence à ressembler à la pièce manquante du Montpellier Hérault ces dernières saisons, où le poste d’avant-centre aura toujours été difficilement pourvu.
Cette défaite face à un gros aura aussi logiquement souligné quelques points faibles, moins susceptibles d’être exposés contre les équipes de bas de tableau. La défense a souffert, notamment la charnière centrale où Celeste Boureille, milieu de métier, a parfois eu du mal à composer avec la vivacité de l’attaque parisienne. Le jeune remplaçante Jade Rastocle a également payé son manque d’expérience sur le premier but de Dufour, partie dans son dos. Sur le côté gauche, Kethna Louis aura frôlé l’expulsion en deuxième mi-temps, peinant à endiguer certaines actions, bien que toujours intéressante sur les phases offensives. Certes volontaire et appliquée, la latérale droite Marie Levasseur s’est également retrouvée plusieurs fois dans le dur, faisant face à une excellente Kessya Bussy. Ballottée entre la charnière et le côté gauche, Océane Deslandes ne s’en est elle pas trop mal sortie, notamment lors de son passage en latérale.
Devant, si Onumonu a réussi sa partie, ce fut en revanche beaucoup plus dur pour sa partenaire en pointe Nina Ngueleu, qui a accumulé les passes ratées et les hors-jeux. Efficace et tranchante contre l’En Avant, la jeune camerounaise doit encore apprendre pour pouvoir reproduire semblable prestation face à des adversaires plus huppées. Citons enfin Justine Lerond, excellente depuis le début de saison, qui aura moins su se montrer décisive cette fois-ci, avec quelques relances ratées à déplorer.
Retombées à la 7ème position du classement (10 pts), les Montpelliéraines feront désormais face à Nantes vendredi soir (21h) à Grammont. Le début d’une séquence absolument cruciale, où elles affronteront successivement toutes les équipes qui composent le milieu de classement actuel (Le FCN, puis Saint-Étienne, Dijon et Fleury). Ces confrontations face à l’ensemble de leurs concurrentes directes détermineront leur place à la trêve hivernale. Et situeront aussi leur niveau intrinsèque dans ce championnat homogène. Tout reste encore à faire.
LA COMPO
Lerond – Levasseur, Boureille, Deslandes, Louis (Rastocle, 59′) – Khelifi (Coquet, 74′), Torrent, Palis (Chaine, 90’+1′), Ouchene (Gstalter, 90’+1′), – Nguleu (Kadzere, 59′), Onumonu.
Crédits photo : mhscfoot.com