LOSC : « 115 millions de revenus » en moins, la raison d’un recrutement encore timide ? | OneFootball

Dans l’œil du cyclone des supporters lillois et sans doute visé sans être nommé directement par Bruno Genesio mercredi, Olivier Létang est revenu en profondeur sur les raisons qui poussent le LOSC à être si prudent sur le mercato malgré les nombreux départs. S’il n’entend pas se précipiter, le président lillois rappelle aussi le contexte économique du football français malgré le bon travail effectué par les Dogues, qui pourraient voir leurs revenus européens être divisés par cinq cette saison tout en battant leur record de nombre d’abonnés (entre 31 000 et 32 000). Morceaux choisis.

Le mercato, un « puzzle » infernal pour le LOSC

« La première des choses, c’est qu’on va avoir une équipe qui est forte avec un effectif intéressant. Ce qui est important, c’est de construire une mentalité. Le football est le sport collectif probablement le plus individualiste. Il faut qu’on ait 24 garçons de cultures et d’horizons différents tous alignés avec un seul et même objectif. On veut et on aura une équipe forte. Un mercato, c’est aussi un puzzle avec différentes pièces. Comme quasiment tous les clubs, on devra vendre des joueurs. J’aimerais tous les garder, comme j’aurais garder Sven Botman, Leny Yoro ou Carlos Baleba. Le problème, c’est qu’il y a aussi une réalité économique, et un club comme le nôtre doit vendre des joueurs. »

Une situation économique limitante

« Je le répète, le club a fêté ses 80 ans, il aurait dû mourir à 77. On a déjà fait un travail incroyable pour sauver le club. Aujourd’hui, le football français est dans une situation qui est terrible. À l’échelle du LOSC, par rapport à la saison dernière, c’est une perte de 115 millions de revenus (70M€ liés à la LDC, 31M€ liés à CVC, 15M€ liés aux droits TV). 115 millions (il insiste). Pour un club qui génère, hors vente de joueurs et hors Coupe d’Europe, 50 millions de revenus. On n’a pas la certitude de jouer la Champion’s League. Il y a un club qui, statistiquement, la joue tous les ans, c’est le PSG.

On ne se plaint pas. On a démontré sur les quatre dernières années et demie qu’on avait un modèle de gestion qui était très bon, qui a sauvé le club, pour ne pas le mettre en difficulté. Mais notre ADN, c’est de gagner. Donc on aura une équipe forte après ce mercato. On avance, on a déjà une base très, très intéressante. Benjamin (André), l’ADN du club, est resté chez nous. On a aussi le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (Olivier Giroud). »

Un effectif suffisamment fourni pour rester calme ?

« Il y a plein de joueurs avec lesquels on discute et qui, finalement, ne peuvent pas venir. Mais on veut, encore une fois, des joueurs de qualité, des hommes qui rentrent totalement dans notre projet. Par rapport à l’inquiétude, c’est un moment où il faut rester calme, tranquille, corporate. Je suis le premier à vouloir avoir une équipe disponible dès le 1er juillet. Mais, encore une fois, il y a des contraintes. On échange tous les jours sur tous les sujets pour trouver la meilleure alchimie possible. Regardez le milieu de terrain et les postes offensifs, avec six joueurs pour trois postes. On travaille aussi sur le poste de latéral gauche. »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport