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·29. November 2024
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Applaudi pour ses réussites sur les plans sportif et économique en tant que dirigeant, Olivier Létang, l’un des tout meilleurs présidents de clubs français, ne fait pourtant pas l’unanimité. La faute à des méthodes de travail excessivement exigeantes pour certains.
Il y a un mois et demi, Olivier Létang ajoutait une nouvelle prouesse à son tableau d’honneur. Le président du LOSC, qui avait repris un club au bord du précipice en 2020 après le mandat Gérard Lopez, annonçait que le club avait « totalement éliminé » ses « 400 millions d’euros de dettes ». Un énième exploit pour le dirigeant français qui fête ses 52 ans ce vendredi, et qui s’est imposé comme une référence dans son domaine lors des dix dernières années.
Après un passage remarquée en tant que directeur du football au PSG (2012-2017), le président Olivier Létang a érigé le Stade Rennais (2017-2020) comme une place forte du football français, avec une Coupe de France en point d’orgue et plusieurs saisons européennes consécutives à la clé. Avant son travail de fond en comble à Lille, permettant au LOSC d’être sacré champion de France en 2021, de retrouver la Ligue des champions et, donc, d’assainir des finances dans le rouge. « Son obsession, c’est la performance et sur tous les critères, confirme Christophe Chenut, ancien président de Reims qui a recruté Létang en tant que joueur et comptable, dans un portrait XXL réalisé par nos confrères de RMC Sport. Tout doit être focalisé sur gagner des matchs. Il faut que tout soit parfait : la diététique, la vidéo, la mise au vert. Il ne laisse passer aucun détail. »
Y compris sur le sportif, lui qui est souvent décrit comme un président ultra-interventionniste, a plus qu’un droit de regard sur le recrutement et n’hésite pas à saluer ou recadrer ses hommes au sortir des matches, comme son coup de gueule à Saint-Étienne (0-1) ou tout récemment à Bologne (2-1), pour la bonne cause cette fois. « Il nous faisait réunir les cadres dans son bureau toutes les semaines pour transmettre les valeurs, mettre un cadre dans le vestiaire », raconte Romain Salin, ancien gardien l’ayant connu à Rennes.
Philippe Le Brech / Icon Sport
Son assistante au LOSC tire dans le même sens. « Il a une vision globale de la gestion d’un club, qui ne se limite pas qu’au terrain ou qu’aux finances… Tous les autres départements du club ont leur importance. Il a compris que tout doit tourner en parfaite symbiose pour une réussite totale, décrypte Sandrine de Castro. C’est une personne impliquée et intéressée par les autres, qui le côtoie au quotidien. Lorsqu’il est arrivé ici, une de ses précédentes assistantes m’a téléphoné pour me dire que j’avais beaucoup de chances de pouvoir travailler avec lui, et elle avait mis en avant son côté très humain. »
Pourtant, au LOSC et dans ses précédents clubs, les arrêts maladie se sont multipliés, comme rapporté par RMC Sport. La faute à une charge de travail démesuré exigé par cet homme qui « pousse des gens dans leurs retranchements, met en place des structures et parfois froisse parfois des égos, note Christophe Chenut. Il faut accepter que tout le monde n’ait pas forcément la même capacité à aller si vite, si loin. Ce n’est pas évident. » En parlant d’ego, il n’est pas rare d’entendre que celui du président est « surdimensionné ». D’anciens collaborateurs décrive un dirigeant qui « aime briller », certains allant même jusqu’à “le Roi Soleil”…
Un ancien salarié de Rennes exemplifie : « J’ai commencé à montrer que je n’étais pas vraiment d’accord puis il m’a convoqué. Il aime briller, il faut qu’on parle de lui, qu’on reconnaisse qu’il a fait beaucoup de choses ». « Il doit aussi progresser sur des points, conçoit Romain Salin, qui a gardé un bon souvenir de son ancien président. Il en est assez conscient, mais comme c’est un gros travailleur, il a aussi un ego très fort, car il veut gagner et être sur la couverture. Mais il faut être le meilleur. » Les résultats du début de saison du LOSC, encore magnifié par le succès convaincant à Bologne, ne donneront pas tort à cet assoiffé de victoire.
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Ce « laborieux », comme il se décrit lui-même, reste malgré tout un salarié, comme ce fut toujours le cas durant sa carrière. Dans un possible désir d’indépendance totale, le président du LOSC aurait en tête de racheter un club à terme comme ce fut le cas pendant la période Covid, alors que le fonds d’investissement Merlyn Partners, propriétaire du club, ne restera pas ad vitam aeternam à Lille.
Crédits photo : Pascal Della Zuana/Icon Sport