Pierre Sage : « Assumer nos ambitions » | OneFootball

Le RC Lens reçoit l’OM samedi pour une affiche très attendue (9e journée de Ligue 1, 21h05, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Ligue 1+). Une rencontre qui pourrait permettre au Racing de passer devant l’actuel leader. Le point avec l’entraîneur artésien Pierre Sage.

Lensois.com : Pierre Sage, la semaine a été un peu particulière avec l’entraînement public de mercredi, puis la séance de ce jeudi matin dans des conditions météorologiques très difficiles entre vent et pluie. Avez-vous le sentiment d’avoir pu tout de même préparer ce match contre l’OM dans des conditions normales ? C’est vrai que ces deux contextes étaient particuliers. Le premier était très joyeux, parce qu’il y avait beaucoup de public et surtout beaucoup d’enfants, avec beaucoup de couleurs et de pancartes. C’était très sympa de s’entraîner dans ces conditions, et on a pu faire exactement la séance qu’on avait prévue, même si celle-ci avait été à huis clos. Ce jeudi, les conditions d’entraînement ont été, on va dire… cauchemardesques. Mais ils ont attaqué la séance avec beaucoup de sérieux et, malgré tout, on a fait aussi ce qu’on voulait. C’est bien : ils sont confrontés à des contextes différents, un peu comme ceux que leur réserve chaque match. C’est une préparation au match que je trouve de bonne facture.

Vous allez affronter une équipe de Marseille qui a été en difficulté sur le terrain du Sporting Portugal mercredi (2-1, Ligue des champions), même avant le carton rouge d’Emerson. Est-ce que cela donne des idées ?Bien sûr. Mais de toute façon, je pense que vous avez compris maintenant quelle est ma position par rapport à ça : jamais on ne se situera en victime ou en outsider d’un adversaire. On essaiera toujours de jouer le match pour le gagner. Donc oui, on appréhende ce match avec de l’ambition, et je pense aussi que cela fera un match ouvert.

L’OM est l’actuel leader et reste sur cinq victoires en Ligue 1. Qu’est-ce qui fait la complexité de cette confrontation ?La complexité de cet adversaire-là se situe dans sa variété. Ils ont beaucoup de joueurs, quasiment un effectif doublé, même s’ils comptent quelques blessés en ce moment. Ils sont capables d’enchaîner, comme ils l’ont fait après leur victoire contre l’Ajax (victoire 3-0 à Metz puis 6-2 contre Le Havre). Donc ce n’est pas le fait qu’ils aient joué ce mercredi et qu’ils rejouent samedi qui devrait les handicaper, même s’ils ont disputé plus d’une mi-temps à dix. On a aussi été logés à cette enseigne, et on se rend compte qu’on survit. C’est une équipe qui a du talent, qui possède une variété offensive. Leur coach aime bien alterner certaines organisations ou certaines répartitions de joueurs dans une même structure, pour poser des problèmes aux adversaires. Ils ont un talent offensif de bon niveau. Cela va nous pousser à faire un grand match. Et de toute façon, comme je vous l’avais dit après le Paris FC, on aura à cœur de faire un grand match, parce qu’on va enfin pouvoir rejouer devant notre public dans sa globalité.

« J’ai une forme d’impatience à jouer ce match »

Vous pourriez passer devant l’actuel leader en cas de victoire. Cela ne pourrait-il pas conforter l’idée que Lens peut jouer quelque chose de haut dans le classement ?Je pense que notre ambition a été affichée, et on essaye de l’assumer dans nos matchs, dans nos performances et dans les résultats. Donc il faudra que ça dure. De toute manière, à l’issue du match contre le Paris FC, je vous avais parlé d’atteindre les 35 points pour ensuite se fixer d’autres objectifs. On en est toujours là. Aujourd’hui, c’est vrai qu’on n’est qu’à deux points de Marseille. Une victoire nous permettrait de leur passer devant. À l’inverse, une victoire pour eux nous mettrait à cinq points. Mais dans tous les cas, on serait toujours dans notre saison, avec l’idée d’atteindre ces 35 points le plus rapidement possible, pour ensuite savoir où on se situe dans une éventuelle lutte pour les places européennes.

Le fait que l’OM ait joué mercredi et à dix ne peut-il pas vous inciter tout de même à attaquer le match avec beaucoup d’intensité ?Ça peut être une option, au même titre que l’attente de l’heure de jeu peut en être une. Je ne vous cache pas que j’ai une forme d’impatience à jouer ce match — et les joueurs aussi. À mon avis, on sera plutôt sur la première option, et je pense qu’elle correspond, de toute manière, davantage à notre jeu et à notre style. Ensuite, l’effet que ça aura sur l’adversaire, au-delà du rythme et des aspects athlétiques, se jouera aussi dans le fait de les empêcher de développer ce qu’ils font très bien lorsqu’ils ont la balle. Il y a une double orientation qui peut nous amener, effectivement, à attaquer comme ça.

La saison dernière, Lens était en difficulté à Bollaert. Cela se passe bien mieux cette saison, hormis la défaite contre Lyon. Avez-vous une approche mentale particulière avant ce genre de rencontre ?Non, il n’y a pas d’approche particulière. J’essaie d’avoir à peu près la même approche, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. D’ailleurs, on appréhende les matchs de la même manière : on ne va pas fermer le jeu à l’extérieur et jouer à domicile. On n’est pas cette équipe-là. En tout cas, on ne veut pas l’être. Je pense que cela donne malgré tout de l’ambition, de la confiance, et ça met les joueurs dans l’initiative. Avec réussite ou pas, parce que parfois, ça ne marche pas. Mais dans tous les cas, on est dans cet état d’esprit, dans cette manière de préparer et de jouer nos matchs. Et ce qui me semble important aujourd’hui, c’est de considérer que jouer à domicile est un réel avantage. Parce qu’on s’est rendu compte, dans le premier quart d’heure, que le stade sonnait vraiment creux. Et, à l’inverse, dès que les choses se sont réveillées, le jeu de l’équipe a été capable de prendre une autre envergure à ce moment-là. Je le considère comme un atout, et non comme un enjeu.

Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais-Martel