Le Journal du Real
·19. Juni 2025
Real Madrid – Al-Hilal (1-1) : Ce qu’il faut retenir de la première de l’ère Xabi Alonso

In partnership with
Yahoo sportsLe Journal du Real
·19. Juni 2025
Cette rencontre entre le Real Madrid et Al-Hilal avait tout du moment charnière. Nouveau format, nouveau tournoi, nouveau coach : à bien des égards, ce match d’ouverture de la nouvelle Coupe du monde des clubs marquait un tournant pour la Casa Blanca. Sous la chaleur étouffante de Miami, dans un Hard Rock Stadium plein, le Real Madrid lançait une nouvelle ère avec Xabi Alonso sur le banc, face à la référence saoudienne Al-Hilal. Mais les espoirs de renouveau ont rapidement laissé place à une réalité bien plus sombre.
Dès les premières minutes, les Madrilènes ont semblé dépassés. Manque d’intensité, imprécisions techniques, placements hasardeux : la copie rendue par les hommes de Xabi Alonso a cruellement rappelé celle, bien terne, de leur saison 2024-2025. Loin d’afficher la sérénité attendue d’un géant européen, le Real Madrid a subi les vagues saoudiennes sans parvenir à imposer son rythme ni à tenir le ballon.
Plus qu’un simple faux pas, cette prestation inaugure de manière inquiétante la nouvelle campagne madrilène. Le Real Madrid a beau avoir changé de visage sur le banc, sur le terrain, les symptômes restent les mêmes. Et cette entrée en lice, censée marquer un nouveau chapitre, n’a fait que souligner l’ampleur du chantier qu’attend Xabi Alonso. Retour sur les 90 premières minutes du Real Madrid version Xabi Alonso, qui n’a pu faire mieux qu’un match nul (1-1) face à Al-Hilal.
On pensait que la fin de la saison 2024-2025, aussi pénible fût-elle, marquerait le début d’une reconstruction sérieuse. Mais cette première sortie dans la nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs n’a fait que raviver les inquiétudes. Le Real Madrid version Xabi Alonso a repris là où son prédécesseur s’était arrêté : sans inspiration, sans maîtrise, et parfois même sans révolte.
Le milieu de terrain, historiquement le cœur battant du club madrilène, a été étouffé par l’intensité saoudienne et trop souvent peu utile à la construction, à l’image de Federico Valverde et Aurélien Tchouaméni. La défense, elle, a souvent reculé, subi et manqué de coordination, comme en témoigne l’action du penalty concédé. Et offensivement, malgré une possession globalement en leur faveur, les merengues n’ont que trop rarement su créer des occasions franches.
Cette prestation timorée s’inscrit dans la continuité d’une saison marquée par l’instabilité, les blessures, et un fond de jeu devenu illisible. Le Real Madrid, autrefois machine impitoyable dans les grands rendez-vous, donne aujourd’hui l’image d’une équipe qui doute, qui tâtonne, et qui peine à retrouver son ADN malgrè ce changement d’entraîneur.
Au cœur d’une prestation madrilène terne et désorganisée, deux visages ont réussi à se distinguer avec éclat : Gonzalo García et Dean Huijsen. Le premier, déjà remarqué en fin de saison dernière, a de nouveau démontré qu’il n’avait pas froid aux yeux. Percutant, tranchant, et surtout buteur, il a ouvert le score après un magnifique travail au départ de l’action, apportant un instant d’élan à une équipe bien trop statique. Loin de se cacher, il a tenté d’impulser une dynamique que ses coéquipiers n’ont jamais suivie.
Mais l’une des plus grosse satisfactions de la soirée se nomme peut-être Dean Huijsen. Pour son tout premier match officiel sous les couleurs du Real Madrid, le défenseur de 20 ans a livré une prestation impressionnante de maturité et de personnalité. L’ancien de Bournemouth compte bel et bien justifié son statut de défenseur le plus cher d el’histoire du Real Madrid. Avec 78 ballons touchés, une précision de passe de 88 %, 4 passes longues réussies sur 6, et une passe clé, l’Espagnol a affiché une assurance bluffante.
Défensivement, il a tout simplement été intraitable : 100 % de duels au sol remportés (6/6), aucun dribble subi, 3 tacles, 3 dégagements et 1 interception. Pour un premier match avec le Real Madrid et tout ce que ça représente, et dans un contexte collectif aussi terne, il faut souligner cette belle prestation.
Dans un contexte collectif inquiétant, où les cadres ont fait parler d’eux par leur absence d’intensité et d’inspiration, ces deux jeunes ont incarné une rare dose de fraîcheur, de combativité et de personnalité. Si cette nouvelle ère doit vraiment démarrer quelque part, elle pourrait bien s’appuyer sur eux.
Il y avait de la curiosité, un soupçon d’excitation et beaucoup d’attente autour des débuts de Xabi Alonso sur le banc du Real Madrid. Ancien métronome du club, auréolé d’un passage brillant au Bayer Leverkusen, le Basque incarne l’espoir d’un nouveau cycle. Mais pour sa première officielle, c’est une réalité crue et brutale qui s’est imposée à lui.
Très vite, les vieux démons de la saison 24-25 ont refait surface : une équipe mentalement friable, coupée en deux, trop peu concernée sans ballon et souvent incapable de hausser le ton. Les erreurs individuelles se sont multipliées, l’intensité a manqué cruellement, et les cadres, eux, ont été fantomatiques. Dans ce contexte, difficile de jeter la pierre à un entraîneur arrivé il y a quelques semaines à peine.
Certes, son empreinte n’est pas encore visible. Mais pouvait-elle l’être dès cette première rencontre, dans un contexte aussi spécial et avec une équipe aussi défaillante collectivement ? Il serait injuste de tirer des conclusions hâtives. À défaut d’avoir trouvé une recette magique, Xabi Alonso a eu le mérite de prendre des décisions fortes : notamment celle de titulariser Gonzalo García, buteur, l’un des rares à avoir brillé. Ce choix audacieux prouve que le technicien basque a des idées et de l’audace.
L’entrée en matière peut sembler ratée, mais le chantier ne fait que commencer. Ce Real Madrid a besoin de temps, et Xabi Alonso aussi. Le vrai problème, ce soir, n’était pas sur le banc : il était sur le terrain.