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·5. Februar 2025

Un grand Homme à l'ASSE !

Artikelbild:Un grand Homme à l'ASSE !

Comme chaque semaine, présentation des entraîneurs qui ont marqué l’ASSE. Depuis sa création en 1933, l’AS Saint-Etienne a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Par souci d’équité, ils sont présentés par ordre alphabétique. Place à Emile Cabannes (75 matches de 1940 à 1943)

Le premier entraîneur français de l’ASSE

Avec Emile Cabannes, nous voulions rendre hommage à ces hommes qui ont œuvré pour assurer la pérennité de l’ASSE dans une des périodes les plus troubles de l’histoire de France, celle de l’Occupation. En effet, l’ASSE aurait pu disparaître faute de « combattants ». C’était sans compter les serviteurs du club dont faisait partie cet attaquant qui va ensuite devenir entraîneur des Verts.


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Emile Cabannes s’essaie au football au début des années 30. Il joue au poste d’avant-centre et son niveau est jugé suffisamment intéressant pour intégrer l’équipe de Sète. Il y est finalement peu utilisé. Il faut dire qu’à cette époque, il n’a toujours pas sauté le pas. Il hésite à se consacrer entièrement au professionnalisme. Il exerce une autre activité. Celle de moniteur d’aviation et cette dernière l’amène à quitter sa région, lui le Méridional d’origine, puisqu’il trouve un emploi à Ambérieux.

Dans ce cadre, il aimerait bien incorporer l’équipe de l’ASSE, qui évolue alors en deuxième division, car il s’est rapproché de la région stéphanoise. Les dirigeants stéphanois sont finalement intéressés et lui font signer un contrat au tout début de l’année 1936. Son intégration est ultra-rapide et coïncide avec une série de dix victoires consécutives. Malheureusement, elles seront insuffisantes pour assurer une accession en Première division.

Le « Cincinnatus du football »

En tout état de cause, Emile Cabannes semble avoir fait l’unanimité. Sa modestie est légendaire. D’ailleurs, lorsqu’il inscrivait un but, il avait horreur d’être félicité, ne supportant pas d’être le centre de toutes les attentions. Impressionné par ce joueur d’un caractère si attachant, Emmanuel Gambardella, un journaliste sportif, supporter du FC Sète, l’avait surnommé le « Cincinnatus du football ». Dans la Rome Antique, Lucius Quinctius Cincinnatus était un paysan qui n’a accepté de devenir dictateur que pour le bien de son peuple menacé d’invasion. À chaque fois que la menace était écartée, il mettait fin à sa charge et retournait à ses terres. Voilà à qui était comparé Emile Cabannes.

Il est par ailleurs le second buteur en première division de l’histoire du club. Le 4 septembre 1938, René Pasquini inscrit le premier but face à Fives et Cabannes a clôturé la marque à la toute dernière minute. Malgré la défaite (2-3), il est donc entré dans la cour des grands. Emile Cabannes faisait donc partie de l’effectif qui a fini quatrième à l’issue de sa première saison parmi l’élite en 1939.

Un grand serviteur de l'ASSE

La Seconde Guerre mondiale éclate et met fin à tous les rêves envisagés notamment à la suite de matches de préparation encourageants. Quasiment tous les joueurs sont concernés par la Mobilisation/ Lorsque les Allemands attaquent en 1940, un certain nombre de Stéphanois sont faits prisonniers. Parmi eux, Tax et Odry sont ensemble en Belgique. Gardet et Biechert étaient dans l’infanterie. Brusseaux dans les chars d’assaut et Rolhion dans l’infirmerie. L’ASSE se retrouve en sommeil. Il faut pourtant continuer à faire tourner le club un minimum. L’entraîneur, William Duckworth, est parti. On doit lui trouver un remplaçant. Et ce n’est pas une mince affaire tant il avait atteint une cote de popularité sans égal. Jusque-là, Pierre Guichard avait toujours fait confiance à des techniciens étrangers.  Il avait commencé par recruter Albert Locke en 1933-34, puis Harold Rivers 1934-35 suivi par Duckworth (1935-36), Vago (1935-36) et de nouveau Duckworth (1936-39).

Cette fois-ci, le choix se porte sur Emile Cabannes, qui accepte la proposition malgré les conditions incertaines. Il devient le premier entraîneur français de l’histoire du club. Sa situation est peu enviable. Après l’armistice, des compétitions sont bien organisées, mais elles ont du mal à vivre. Les temps sont durs, le football n’est plus la priorité des institutions et l’argent se fait de plus en plus rare. C’est un cruel retour en arrière avec des voyages inconfortables, le casse-croute préparé par les joueurs eux-mêmes.

Une période compliquée

Les entraînements sont encore plus sommaires que du temps de « Ducky ». Ce n’est pas peu dire. Pour maintenir une condition physique à un niveau minimum, Pierre Garonnaire et Jean Snella doivent se payer un préparateur physique personnel, François Prost à qui ils donnaient cinq francs de l’heure.

Emile Cabannes fait de son mieux avec les moyens qui sont les siens. L’important est de tenir jusqu’à la fin de la guerre. Lors de la saison 1940-41, Jean Snella se blesse et l’équipe, déjà amoindrie, connaît de sérieuses difficultés. Néanmoins, l’ASSE parvient à se hisser jusqu’à la finale de la Coupe de France (zone libre) où elle a dû s’incliner contre Toulouse (0-1) le 6 avril 1941. L’entraîneur français pourra donc se targuer d’avoir été le premier à avoir mené les Verts jusqu’à l’ultime marche d’une compétition, même si ce n’était qu’une finale de zone. En 1941-42 et 1942-43, les résultats sont en dents de scie et ils sont, compte tenu des circonstances, difficiles à cerner.

Un coach dans l'histoire des Verts

Emile Cabannes aura quand même eu le mérite de poursuivre le travail de ses prédécesseurs et de faire en sorte que le club ne sombre jamais tout à fait. Et ce d’autant plus que Pierre Guichard a jeté l’éponge le 8 février 1943 suite aux décisions du gouvernement de Vichy de mettre fin au professionnalisme cause de tous les maux. L’entraîneur français, avec d’autres, va tenir l’édifice à bout de bras et lors du retour de captivité d’Ignace Tax, il pourra lui passer le flambeau, fier du parcours accompli au sein de la maison verte.

Il peut alors exercer la profession de vigneron, la conscience tranquille, avec le sentiment légitime d’avoir été un des membres influents de la famille stéphanoise.

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