Amiens SC : « Départ douloureux », « destination surprenante », « gestion insupportable », que faut-il penser du transfert d’Antoine Leautey ? | OneFootball

Après Régis Gurtner, Louis Mafouta ou encore Sébastien Corchia, l’Amiens SC a perdu un cadre supplémentaire avec le départ d’Antoine Leautey pour le Stade de Reims. Avant même l’officialisation du transfert, les polémistes de La Tribune ici Picardie, qui faisaient leur rentrée lundi soir, ont longuement débattu du sujet. Entre regrets et fatalisme.

De l’Amiens SC à Reims, un choix légitime ?

Aussi attendu soit-il, le joueur ayant lui-même fait part de ses envies d’ailleurs en fin de saison dernière, le départ d’Antoine Leautey n’en reste pas moins riche en symbole pour Antoine Caux, créateur du podcast ici c’est Amiens : « C’était attendu, mais c’est douloureux. Amiens perd un top player, un leader technique, un leader populaire. Cela arrive après le départ de Régis Gurtner et la Licorne perd son deuxième chouchou. En termes d’identité de l’équipe, cela aura sans doute une incidence. »

A lire aussi >> Amiens SC : « On a manqué de justesse et d’efficacité » juge Omar Daf après la défaite contre Annecy

« C’était un faiseur d’émotions, capable d’allumer la mèche sur un dribble, une passe, son engagement, rappelle Dominique Chevalier. Ce n’est pas quelqu’un qui triche, il avait un état d’esprit remarquable. Pour retrouver un joueur de ce niveau, ce ne sera pas facile. »Sportivement, l’ASC perd également son meilleur buteur de la saison écoulée. « C’est une perte pour Omar Daf. Antoine Leautey, c’était dix buts et quatre (cinq, NDLR) passes décisives la saison dernière. Je l’ai encore trouvé remuant contre Annecy. Son départ fait très mal« , juge Romuald Lemaire.

Quant à la destination choisie, le Stade de Reims, potentiellement « surprenante » aux yeux de Mathieu Dubrulle, Romain Pechon ne comprend pas réellement les critiques ou les réticences à ce sujet. « C’est un choix cohérent. On en revient à la piste Saint-Etienne il y a deux ans. Il avait peut-être des envies d’étranger, mais il a été rattrapé par la réalité du marché. En signant chez un gros club de Ligue 2, c’est peut-être le meilleur moyen pour lui de découvrir, à terme, la Ligue 1. Il assure aussi trois ans de contrat et dans le contexte actuel du football français, ce n’est pas rien. »

Le symbole d’une stratégie incompréhensible ?

« Il part dans un club plus ambitieux qu’Amiens, qui va jouer la montée, abonde Jean-Louis Croci. De toute manière, après l’épisode de son faux-départ en Chine, ce n’est pas surprenant, on avait compris qu’il ne voyait probablement pas son avenir à Amiens. » Et le plus dur commence peut-être bien pour le club picard, qui va devoir lui trouver un remplaçant. A moins que celui-ci ne soit déjà au sein de l’effectif. « On va peut-être nous dire que Teddy Averlant était un recrutement par anticipation« , ironise Romain Pechon.

Quoi qu’il en soit, cela ne fait que renforcer les doutes autour de la politique sportive du club. Si tant est qu’il y en ait encore une aujourd’hui. « Cela ajoute de l’inquiétude à une saison que l’on pensait déjà difficile. A un moment donné, il faut construire une équipe, assène Fabien Reinert. Dès que quelqu’un pose un chèque sur la table, on vend un joueur. C’est incohérent. Il faut que ça s’arrête. Il est temps que le club soit cédé en cas d’offre et que quelqu’un ait une vraie politique sportive. Cela devient insupportable de vendre pour faire rentrer de l’argent. Ce n’est pas avec ce genre de décision que l’on va vibrer.«

Dave Winter/FEP/Icon Sport

Et c’est donc dans ce contexte qu’Omar Daf prépare le déplacement à Montpellier, pour lequel la présence de Thomas Monconduit, l’un des seuls cadres restants, est incertaine. Tout en sachant que d’autres joueurs sont encore susceptibles de quitter le club d’ici le 1er septembre, date de clôture du marché des transferts.

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport