Amiens SC : Omar Daf ne « se cherche pas d’excuse » et attend « une réaction d’orgueil » contre Annecy | OneFootball

Très vexé par la lourde défaite concédée à Martigues, Omar Daf espère que son équipe saura réagir contre Annecy, vendredi (20 heures) à l’occasion de la 21e journée de Ligue 2. En attendant, l’entraîneur de l’Amiens SC ne peut que reconnaître les limites actuelles d’un effectif toujours plus court. Entretien.

Omar, comment avez-vous vécu les jours qui ont suivi la lourde défaite à Martigues et son flot de critiques ?

Il faut simplement se réfugier dans le travail. A Paris, il y a eu une bonne réaction, malgré un résultat pas au rendez-vous. Contre Bastia, on a montré beaucoup de caractère et de solidité pour battre cette équipe. A Martigues, on est passé complètement au travers, à tous les niveaux. A partir de ce moment-là, il n’y a pas besoin de parler. Il faut juste travailler et avoir une réaction d’orgueil contre Annecy.

Avec du recul, comment expliquez-vous ce non-match ?

Si on pouvait tout expliquer, ce serait beaucoup plus simple. Sur ce match, on n’a pas fait ce qu’il fallait pour l’emporter. Il y a toujours des scénarios de match et cette équipe marque en premier. Derrière le deuxième but, il y a une erreur de communication au milieu de terrain… Il ne faut pas se chercher d’excuse. On est complètement passé à côté de la rencontre. Ce manque de constance nous empêche d’être plus haut au classement. Peu importe le sport, il faut aussi être en capacité de gagner les duels. Sur ce match, Martigues l’a fait. Maintenant, le problème était encore ailleurs, c’était au niveau de l’aspect technique et de la maturité. Il y a eu de l’engagement, mais on a commis trop de fautes techniques.

Vous avez effectué trois changements dès la mi-temps à Martigues. Etes-vous en capacité de trancher dans le vif dès le coup d’envoi ?

Vu notre effectif, non. Il y a des postes où je ne suis pas du tout satisfait, il y a des prestations qui ne me suffisent pas. Maintenant, on n’a pas le choix. On a un effectif très restreint avec beaucoup de jeunes joueurs, des suspensions. A Martigues, j’aurais pu sortir tout le monde dès la mi-temps sans exception, je l’ai dit aux joueurs. Il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Des joueurs me semblaient en difficulté et j’ai préféré les arrêter à la mi-temps. Les autres ne méritaient pas plus et ils l’ont bien entendu. Maintenant, on a débriefé, on a travaillé. A nous de sortir un gros match contre Annecy, de montrer un autre visage.

Annecy a joué lundi soir dans des conditions difficiles. Cela peut-il être un avantage pour vous ?

Je ne pense pas. On l’a vu contre Bastia, qui avait joué un match de très haut niveau contre Nice le mardi. Quand ils sont arrivés ici, on a vu qu’ils ne baissaient pas pied. Ce sont des équipes armées, capables de mettre des joueurs expérimentés, à fort potentiel, dans le combat en fin de match. Je ne m’attends pas à recevoir une équipe d’Annecy fatiguée. C’est aussi l’équipe la plus athlétique du championnat. A ce niveau-là, ils ont des joueurs capables de répéter des efforts. A nous de faire en sorte de se rapprocher de cette équipe en prenant les trois points.

Comment voyez-vous ce match contre Annecy ?

Ils ont gagné à Troyes, après avoir été lourdement battus à domicile contre Guingamp. Il faudra avoir le même état d’esprit que face à Bastia, avec des valeurs qui nous ont permis de vaincre cette équipe corse. A l’aller, la défaite avait été lourde, mais on avait eu les meilleures opportunités en début de match pour mener au score. Malheureusement, cette équipe a pris l’avantage et on prend un coup franc et un but contre notre camp de Carroll. Ce sont des faits de jeu, pas des excuses. On sait qu’on va affronter une équipe stable et redoutable. C’est un beau challenge et un gros match qu’on attend avec impatience.

Vous avez déjà encaissé trois buts dans un même match à sept reprises. Comment est-ce possible ?

Il faut analyser les rencontres, les situations. On voit que ce ne sont pas toujours les mêmes choses. Il faut travailler là-dessus. L’an dernier, ça avait été une de nos forces. Cette année, on a opté pour un jeu qui va un peu plus vers l’avant. On arrive à marquer. Offensivement, on est mieux que l’an passé. Défensivement, il faut réussir à resserrer un peu tout ça. On a aussi eu le départ de certains joueurs expérimentés à combler. On travaille sur ça avec les jeunes joueurs. On a une défense très jeune actuellement.

Ce n’est pas rien de devoir se remettre de lourdes défaites comme ça à chaque fois…

C’est sûr. Surtout, quand on est mené, on court après le score, on laisse des espaces à l’adversaire. Sur les matches où on est solides, ça termine toujours sur des victoires en notre faveur. On a une équipe jeune, des joueurs qui doivent progresser, apprendre plus vite. On va continuer à avancer avec eux, de toute manière on n’a pas le choix.

L’heure est-il à l’alerte alors qu’il n’y a plus que cinq points d’avance sur le barragiste ?

Oui, il faut toujours être vigilant. Je connais très bien ce championnat, je l’aborde toujours avec beaucoup d’humilité. Je ne banalise jamais une victoire, elles sont toutes méritées et importantes. Il faut aussi prendre conscience que c’est difficile, d’où l’importance de se renforcer pour être plus compétitif et assurer le maintien plus sereinement.

Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport