Le Journal du Real
·4 March 2025
Attaque placée, projection rapide, défense de surface… Les clés tactiques de Real Madrid – Atlético de Madrid

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·4 March 2025
Ce mardi soir, à 21 heures, deux tacticiens, deux visages du football contemporain vont s’opposer. Du côté rouge, l’Atlético du Cholo dont l’intensité, l’organisation ainsi que l’esprit d’équipe représentent les piliers d’un concept footballistique pour le moins atypique. De l’autre, le Real de Don Carlo, mélangeant liberté, flexibilité tactique, le tout saupoudré d’un supplément d’âme en presque mystique en Ligue des champions.
Une joute de deux manches, dont la première se déroulera dans l’arène du Santiago Bernabéu, où le Real Madrid ne parvient toutefois pas à vaincre les Colchoneros depuis plus de trois ans. Ce 3-2-5 avec et 5-3-2 sans ballon cache en réalité des failles au sein desquelles les hommes d’Ancelotti peuvent s’immiscer…
Les récents 1-1 entre ces deux équipes nous l’ont montré : les Rojiblancos connaissent la recette permettant de mettre en difficulté le Real Madrid. Et l’exploitation des vices de cette défense merengue ne déroge pas à la règle, bien au contraire. En effet, si l’on peut constater une progression dans ce domaine, la couverture des transitions rapides reste tout de même critique chez la Casa Blanca. Opposés à des Colchoneros usant à la perfection de leur rapidité, tant dans la course que dans les transmissions, les locaux ne peuvent laisser autant d’espace dans leur dos. De manière générale, Don Carlo devra trouver des solutions face à la multiplication des tentatives de transitions adverses, véritable pan de ce jeu offensif restrictif.
Un cran plus haut au milieu de terrain, si les Merengues ne devraient, pour une fois, pas être dérangés à la relance, leur qualité de projection sans ballon vers la surface pourrait se révéler inefficace. Le bloc bas très dense de l’Atlético de Madrid en défense placée arrive à contenir les appels en profondeur venant des côtés ou encore de l’axe vers la surface.
Par ailleurs, les deux principaux distributeurs de l’Atlético, à savoir Antoine Griezmann et Rodrigo De Paul, apprécient revêtir le costume de quarterback. Autrement dit, ces derniers cherchent constamment à décrocher loin de la cage adverse, afin de distiller des passes verticales venant soit casser, soit lober les dernières lignes adverses. Face à un tel mécanisme, un premier rideau défensif axial mené par des milieux Blancos sortant agressivement sur le porteur de balle apparaît presque indispensable.
De surcroît, le jeu offensif du Real, constamment marqué de renversements, mais aussi de diagonales en phase placée, ne saurait être cette fois-ci l’unique plan de jeu. La raison ? Les hommes de Diego Simeone possèdent un 4-4-2 flexible, pouvant rapidement se transformer en 6-2-2. Ce système se calque de fait sur le dispositif du Real Madrid dans cette configuration. Un véritable travail d’orfèvre attribué aux deux ailiers. Leur rôle reste de s’adapter aux initiatives adverses en communiquant avec leur arrière-garde.
Et à chaque tentative de renversement merengue, toute l’équipe s’organise en conséquence afin de cueillir Rodrygo ou Vinicius à la réception du ballon, tout en maintenant une présence importante dans le demi-espace. Impossible dès lors pour les locaux de se faufiler au sein de cette défense. Alors, il est du ressort de la Maison Blanche de davantage varier ses attaques, notamment à travers des combinaisons axiales ou encore des jeux en triangle dans les petits espaces.
Dépeints péjorativement jusqu’ici, les favoris de ce match restent bel et bien le Real Madrid. Cette équipe a mis en place en 2025 des éléments qui, au vu de ce que montrent les Rojiblancos, pourraient bousculer leur voisin et rival. Auparavant décriée, la solide défense madrilène de surface, source des triomphes de la saison antérieure, semble réapparaître depuis quelques rencontres. Une véritable force compte tenu de la tendance de l’Atlético à attaquer en contournant le bloc antagoniste par l’intermédiaire de débordements suivis de centres.
24 centres repoussés sur 30 : c’est la statistique séduisante affichée par le Real Madrid contre la Real Sociedad. La charnière centrale merengue sait dominer les airs dans sa surface quand elle le veut. Au Betis Séville, le but encaissé sur corner adverse a révélé l’autre facette de la défense madrilène sur coup de pied arrêté : le trou d’air. Ce mardi, elle devra hisser son niveau au standard LDC.
D’ailleurs, les coéquipiers de Koke possèdent en réalité les défauts de leurs qualités. Car si leurs promptes transitions pourraient mettre à mal les hôtes, les relances à la base de ces offensives ne sont pas des plus cliniques. À force de vouloir employer un jeu direct, les hommes de Simeone ont tendance à se précipiter. Ce qui engendre des pertes de balles évitables. En résumé, les milieux rouge et blanc devront prendre des risques importants au cœur de cette zone sensible. Ainsi, un pressing, couplé à une contre-pression, pourrait permettre à la Casa Blanca de récupérer des ballons, avant de trouer un bloc dégarni de joueurs.
Enfin, les récupérations hautes devraient conférer au Real Madrid la possibilité d’exprimer son plus grand atout. Depuis quelques semaines, la Maison Blanche ne se pose plus de questions : une balle récupérée est synonyme de projection instantanée. Cogiter, c’est du passé. L’objectif reste de prendre de vitesse cette défense du voisin madrilène, loin d’être très véloce. Opposé à un bloc pouvant, par séquence, s’agglutiner derrière, la qualité de frappe merengue incarnée par des joueurs comme Valverde ou Bellingham représente un avantage indéniable. Voire décisif ?