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Le Journal du Real

·4 July 2024

Départ de Kroos : quel joueur pour reprendre le flambeau de quarterback ?

Article image:Départ de Kroos : quel joueur pour reprendre le flambeau de quarterback ?

« Toutes les bonnes choses ont une fin » : existe-t-il une meilleure phrase pour décrire la retraite du Kaiser, du métronome, du quarterback, du mythique Toni Kroos ? Certainement pas. Ce lundi 1er juillet a constitué un chapitre important dans l’histoire du Real Madrid : Nacho, Joselu et Kroos ont écrit leurs derniers mots dans le livre d’or du club tandis que Kylian Mbappé et Endrick ont commencé à inscrire leur nom à la Casa. Qui dit départ dit forcément remplacement, un terme difficile à employer pour un homme qui incarnait le madridisme depuis plus de 9 ans, encore plus pour un joueur au profil quasi-irremplaçable en la personne de l’ancien numéro 8 du Real Madrid.

N’ayant presque aucun égal dans le football moderne tant son style était atypique, il est important de se questionner sur le futur successeur de l’Allemand. Techniquement et tactiquement, il est clair qu’il n’existe pas de « Kroos bis » dans le football moderne, mais la particularité du Real Madrid réside dans sa capacité à s’adapter aux profils et aux qualités de ses meilleurs joueurs afin de faire primer le collectif. Une équipe « caméléon » dans laquelle la confiance envers le joueur est totale. Ainsi, les responsabilités s’en suivent. Succéder à un tel meneur de jeu reculé, qui avait une incroyable capacité à déplacer le jeu au bon moment et au bon endroit, n’est pas donné à tout le monde, mais deux Madrilènes sont les plus à même d’incarner ce rôle.


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Eduardo Camavinga, le polyvalent

Fougue, aisance technique, audace, caractère, combativité, récupération : le Français de 21 ans, en plus d’avoir une armoire à trophées bien remplie, a déjà une palette de jeu plus que complète.

Arrivé en 2021 en provenance du Stade Rennais, le natif de Cabinda a connu trois saisons progressives au Real Madrid. Dans un premier temps « super-sub », apportant toute sa folie, son énergie et son explosivité lors d’entrées en jeu tardives qui ont été cruciales pour la campagne victorieuse en Ligue des champions il y a deux ans. Puis, lors d’un deuxième exercice (22/23) entre titulaire et remplaçant, il est parvenu à gommer plusieurs lacunes (fautes et pertes de balles). Enfin, lors de la saison de la « confirmation » (23/24), malgré quelques blessures, il s’est presque imposé comme un titulaire indiscutable.

Loué pour sa polyvalence accrue due au fait qu’il puisse jouer latéral gauche, milieu défensif, relayeur ou même offensif (plus jeune), Eduardo Camavinga incarne l’avenir du Real Madrid par son madridismo et son potentiel exponentiel.

Ayant davantage l’habitude de jouer sur le côté gauche (latéral ou milieu), l’international français serait l’un des candidats les plus crédibles pour remplacer « numériquement » Toni Kroos, qui occupait cette zone du terrain. Bien qu’ils n’aient pas des profils similaires, Camavinga peut orienter et basculer le jeu, casser des lignes par la passe voire le dribble, et combler des brèches par son bagage physique. Amovible et performant sont les deux adjectifs qui résument parfaitement le numéro 12 du Real Madrid.

L’Allemand avait un rôle de quarterback, quasiment celui d’un troisième défenseur central à la relance. Cette qualité permettait à l’équipe de se projeter rapidement et en toute tranquillité. L’ancien Bavarois incarnait la sérénité et était gage de sûreté et de propreté. Camavinga, bien qu’il possède énormément de qualités, n’est pas forcément reconnu pour sa « tranquillité ». « Lizarazu » (surnom donné par Modric et Vazquez) est plutôt l’inverse : moins calme et très excité, énergique avec le ballon, avec plus de pertes de balle. Ce sont bien évidemment des axes sur lesquels il peut progresser, mais c’est aussi ce qui incarne son personnage et son talent.

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Fede Valverde, l’éminence grise

Il est LE très probable futur numéro 8 du Real Madrid, il incarne le madridismo par sa passion et son dépassement de fonction, il est au club depuis 2016, il est milieu de terrain : avons-nous vraiment encore besoin de décrire Federico Valverde ? Maturité et sérénité acquises au fil des dernières années, l’Uruguayen pourrait idéalement incarner ce rôle de métronome du Real Madrid, notamment dans sa dimension symbolique. Évoluant désormais comme un pur milieu de terrain, aidant tout de même Carvajal et Rodrygo par moments sur le couloir droit, El Falcon a un rôle de l’ombre. Il maintient l’équilibre du milieu en alternant efforts défensifs et offensifs tout en étant très utile à la relance par ses courses progressives et surtout, comme son idole, en renversant le jeu par des longs ballons millimétrés. Il est l’un des joueurs les plus indispensables du XI du Real Madrid tant son importance est primordiale pour garantir la prospérité de l’entrejeu dans une rencontre. À l’instar de Toni Kroos, Fede Valverde a pu évoluer dans un rôle reculé à de multiples reprises lors de la saison, s’alignant parfois sur la même ligne que les défenseurs.

À bientôt 26 ans, numéro 8 sur le dos, Valverde incarne le renouveau de l’entrejeu du Real Madrid, bien qu’il n’ait pas l’élégance technique ou l’extraordinaire qualité de passe du milieu de la die Nationalmannschaft. Après six années passées aux côtés d’un sniper allemand, Fede a forcément développé des yeux de faucon.

« Le football, il a changé », comme le dit si bien Kylian Mbappé, le nouvel attaquant du Real Madrid. Ce sport a changé, les joueurs et ce que demande le ballon ont changé, et il n’est pas toujours nécessaire de remplacer un profil par un profil identique. Il n’y aura jamais de deuxième Toni Kroos comme il n’y aura jamais de deuxième Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos ou Benzema. Ce sont des cycles, chaque joueur apporte ce qu’il peut et contribue à l’histoire du Real Madrid, et le club s’adapte peu importe les circonstances. En aucun cas le Real Madrid ne dépendra que d’un seul joueur.

Finalement, entre le polyvalent et attachant Camavinga ou bien le soldat indispensable Valverde, Ancelotti aura l’embarras du choix pour remplacer numériquement son métronome allemand parti à la retraite. Laissons désormais l’histoire s’écrire avec deux jeunes joueurs qui ont déjà tout gagné, déjà montré qu’ils étaient à la hauteur pour honorer le maillot blanc et s’inscrire dans l’histoire du club à long terme, sans nul doute quant à leur capacité à performer quel que soit leur futur rôle.

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