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·2 September 2025

Edito – Groupe de la mort ? Le PSG n’a plus peur de ses fantômes

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Le tirage au sort de la Ligue des champions 2025/2026 a relancé un vieux réflexe : au premier regard, beaucoup ont crié au « groupe de la mort », comme si la sentence était déjà tombée. Ce tic de lecture s’enracine dans la mémoire collective du supporter parisien, mais il ne correspond plus au visage actuel du club. Le PSG sort d’une saison 2024/2025 pleine et victorieuse, et aborde cette campagne en tenant du titre européen. Le réel a rattrapé le récit… et il serait temps d’analyser le tirage avec les yeux d’aujourd’hui plutôt qu’avec les peurs d’hier.

Le schéma de peur : un héritage qui colle à la peau

Les traumatismes fondateurs

La peur n’est pas un caprice : elle s’est construite sur des effondrements spectaculaires qui ont marqué l’imaginaire (Barça 2017, United 2019, Real 2022). Ces soirs de vertige ont longtemps servi de modèle mental : aux premières contrariétés du calendrier ou du tirage, l’esprit repart vers ces blessures.


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La mémoire sélective

Sauf que cette boussole est faussée. Notre cerveau renforce le négatif — un biais de négativité bien connu : les échecs s’imposent à la mémoire plus que les succès. Ajoutez à cela un biais de disponibilité : on se souvient plus facilement d’un 6-1 ou d’une remontada que d’une victoire maîtrisée en quart. Résultat, chaque tirage corsé rallume l’hypothèse catastrophe, même lorsque les indicateurs sportifs contemporains disent l’inverse.

‘Pourquoi le récit du “groupe de la mort” survit Les médias et les supporters recyclent ce storytelling parce qu’il est simple et spectaculaire : il offre un cadre dramatique immédiatement lisible. Mais c’est aussi un prisme biaisé : en privilégiant les souvenirs douloureux, on oublie que le PSG a aussi construit de grandes victoires européennes. Le récit est plus fort que les faits — mais il n’est pas plus juste.’

Le raccourci qui enferme

C’est ici que s’installe le raccourci : tirage difficile = danger. Certes, mais danger à traiter, pas à subir. Un danger oblige à se préparer, à élever le niveau, à ajuster les plans de match. Il n’est pas une condamnation a priori. La bonne question n’est pas « est-ce dangereux ? », mais « que vaut Paris aujourd’hui face à ce danger ? ».

Le PSG 2024/2025 : quand le présent dément les vieilles peurs

Un palmarès qui rebat les cartes

La saison passée, Paris a fait ce que l’on demande aux grandes équipes : gagner. Ligue 1, Coupe de France, et surtout la Ligue des champions — ce statut change la manière dont on vous joue et dont vous vous jouez vous-même. L’été s’est ouvert par une Supercoupe d’Europe, autre marqueur de continuité. Ce PSG est titré, expérimenté et habitué à la pression.

Des progrès structurels visibles

Luis Enrique a donné une assise nouvelle. Vitinha a confirmé son rôle de patron technique, Willian Pacho a stabilisé la défense, Achraf Hakimi a retrouvé une constance digne de son rang, et João Neves a apporté de la maturité dans le cœur du jeu. L’équipe sait désormais passer d’un pressing haut à un bloc médian sans se disloquer et gérer ses temps faibles par des séquences de possession prolongées.

Le mental, enfin solide

Rien n’use plus le « schéma de peur » que des scénarios renversés avec sang-froid. En 2024/2025, Paris a montré une sérénité nouvelle dans les fins de match, une capacité à tuer les rencontres au moment juste. L’étiquette de tenant du titre n’est pas qu’un symbole : elle valide un vécu collectif du très haut niveau.

Lire le tirage autrement : un crash-test qui peut devenir un propulseur

Des adversaires redoutables… pas intouchables

Oui, Paris croisera des cadors en phase-ligue. Mais aucune équipe n’est intouchable, et le format à 8 matchs laisse des marges de manœuvre : tenir le rang contre les gros et capitaliser face aux autres. La feuille de route n’a rien d’utopique pour un champion d’Europe en titre.

Un défi qui élève le standard dès l’automne

Ce type de calendrier a un mérite : il met la barre très haute immédiatement. Les gros matchs calibrent l’intensité et empêchent de tomber dans la torpeur d’une phase trop facile. Paris a souvent souffert d’arriver “froid” en huitièmes : cette fois, comme l’année dernière, l’équipe sera plongée d’entrée dans la haute intensité.

L’atout Parc des Princes

Dans ce contexte, le Parc redevient une arme. Depuis 2024/2025, Paris y est presque imprenable : en Ligue 1 comme en C1, le rendement à domicile a dépassé les 80 % de victoires. Plus encore, le Parc est devenu un lieu où Paris sait “geler” les temps faibles, conserver le ballon pour endormir l’adversaire et rallumer l’intensité au moment choisi.

Quand les poules s’annoncent serrées, disposer d’une citadelle comme le Parc, capable de transformer les soirées européennes en rendez-vous verrouillés, est un atout précieux. Alors que les discours s’orientent sur les déplacements « difficiles » à l’extérieur du PSG, n’oublions pas ce dont l’équipe est capable.

Sortir de l’impasse mentale

Voilà l’enjeu : ne plus lire chaque difficulté comme une répétition de drame, mais comme un test de circonstance. Un tirage ardu n’est pas une malédiction ; c’est une opportunité de vérifier un niveau déjà atteint.

3 chiffres qui parlent

  1. Parc des Princes : 17 victoires en 19 matchs toutes compétitions confondues en 2024/2025 (dont 5/5 en C1).
  2. Possession moyenne : 61 % en Ligue des champions 2024/2025, avec des séquences supérieures à 70 % dans les temps faibles, signe d’une capacité à “geler” le rythme.
  3. xGA (expected goals against) : 0,85 par match en C1 avec Pacho titulaire, contre 1,3 sans lui – chiffre qui illustre l’impact défensif du recrutement.

Conclusion

Le « groupe de la mort » est avant tout une formule médiatique qui recycle les vieilles angoisses. Mais ce PSG n’est plus celui des traumatismes : il est champion d’Europe, plus structuré, plus mature. Les titres 2024/2025 sont des preuves tangibles. Alors, plutôt que de trembler devant le tirage, mieux vaut le lire comme une promesse d’épopée. Parce que le seul vrai piège, ce n’est pas l’adversaire : c’est de continuer à avoir peur de sa propre ombre.

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