Peuple-Vert.fr
·6 June 2025
Finances, droits TV, DNCG : Le point sur la situation de l'ASSE

In partnership with
Yahoo sportsPeuple-Vert.fr
·6 June 2025
Avec une relégation à la clôture d'une saison compliquée, la première année de Kilmer Sports ne semble pas être une grande réussite. Pourtant, à l'heure où le football français est plus que jamais menacé, les finances du club laissent entrevoir une gestion plus habile qu’il n’y paraît. Le point sur de la situation économique de l'ASSE.
Reims, Montpellier, Lyon ... la liste des clubs menacés par la DNCG s'allonge au fil des semaines. Mais ce n'est certainement pas le nom de l'ASSE qui pourrait compléter cette dernière.
"La DNCG, c'est le gendarme financier du football français, rappelle Romain dans notre dernière vidéo. Pour le dire simplement, chaque équipe de foot présente son budget pour l'année 2025-2026. Ils sont un peu le garde-fou pour éviter qu'il y ait trop de faillites dans le foot français."
Mais cette année, la Commission a renforcé ses exigences. Avec la crise des droits TV, le gendarme financier a demandé aux clubs français de ne pas intégrer les revenus audiovisuels dans leur budget prévisionnel. Une obligation qui pourrait bien mettre à mal la grande majorité des écuries françaises. Montpellier dépendait, par exemple, à hauteur de 67,1% des droits TV dans son budget prévisionnel de 2024-2025.
Mais pour autant, les Stéphanois ne sont pas menacés. "Du côté de l'ASSE, on n'est pas inquiet, rajoute Romain. Tout simplement parce qu’ils ont remis de l’argent l’année dernière, et qu’ils devraient encore le faire cette année. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’ils sont là pour perdre de l’argent ou pour tout mettre à perte. (...) Eux, leur idée, c’est de retrouver un équilibre. "
Romain, rédacteur pour Peuple Vert : "Tous les autres clubs (hors clubs qui jouent l’Europe), aujourd’hui, sont obligés de vendre leurs meilleurs joueurs. Franchement, tu n'en trouveras pas un qui échappe à ça. Saint-Étienne n'est pas dans cette obligation-là.
Déjà, on n’a pas un effectif pléthorique comme ça a pu être le cas par le passé, parce qu’il y a eu des fins de contrat. Et surtout, sur les joueurs recrutés l’été dernier, on a la main. Ils ont tous signé pour 5 ans. Et ça, c’est un vrai point fort. Derrière, t’as un actionnaire qui peut remettre de l’argent si besoin, combler les trous, mais sans faire n’importe quoi non plus, parce qu’il y a une vraie volonté de rééquilibrer le système.
Du coup, on est serein. Vraiment. On n’est pas inquiet. Au contraire, on observe ce qui se passe ailleurs : à Angers, au Havre, à Lyon, à Nantes… Mais attention, ce n'est pas en mode 'on espère qu’ils se cassent la figure', pas du tout. Ce qui se dit en interne, c’est justement qu’il n’y a pas cette mentalité-là. on prépare la saison prochaine avec une certaine ambition."
Si le mercato estival n'a pas suffi, les dirigeants stéphanois ont pourtant démontré leurs compétences autour des questions du contrat et du salaire.
"Quand des dirigeants étrangers débarquent en France, l’un des premiers constats qu’ils font, c’est qu’on surpaye des joueurs moyens. Il y a une vraie volonté de maîtriser cette masse salariale. C’est pour ça qu’avec Huss Fahmy, ils ont mis en place des contrats hyper structurés. Tu as 30 à 40 clauses : un salaire fixe bas, et tout un système de primes indexées sur la performance. C’est super détaillé.
Concrètement, ce sont des clauses de variable, assujetties à la réalisation d'objectifs précis. "Si Moueffek avait joué 34 matchs, il aurait touché bien plus qu'avec les 24 joués. C’est vraiment un système basé sur la performance, et pas sur un gros fixe garanti."
Mais si la stratégie peut se révéler payante, elle se heurte rapidement à un plafond de verre. "En août dernier, tu cherchais un arrière-gauche. Le truc, c’est qu’ils s’étaient fixés une enveloppe bien précise pour ce poste-là. Ils avaient plafonnés à 30 000 euros par mois. Quand ils sont allés discuter avec Touré, il y avait un écart énorme entre ce qu’il touchait au Milan et ce que Sainté pouvait proposer."
Déjà un an que Kilmer Sports débarquait dans le forez. En un an, les nouveaux dirigeants stéphanois semblent avoir remis de l'ordre dans les comptes du club.
"Quand je regarde ce qui se passe à l’Olympique Lyonnais, ou dans d’autres clubs, et même à Bordeaux aujourd’hui… Pour moi, la descente, avec les moyens qu’on avait par rapport à d’autres, c’est une énorme désillusion. On peut dire ce qu’on veut, le foot, c'est pas que de l’argent, mais à la fin, c’est souvent le plus riche qui a raison.
Cela dit, ce que je vois aujourd’hui à Sainté, c’est qu’on construit des fondations économiques. Et ça, ça fait du bien. Mais ne il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse : tout n’est pas parfait. Moi, j’attends les dirigeants au tournant sur la partie sportive. Parce que oui, ils ont amené des compétences en gestion, en finance, en social, en data… OK. Mais pour le sportif, il y a encore des trous dans la raquette, clairement.
Il va falloir convaincre des joueurs, être plus pragmatique, et surtout, ne pas prendre la Ligue 2 de haut."