France - Islande : quand les Bleus brisaient l'épopée islandaise à l'Euro 2016 | OneFootball

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·8 September 2025

France - Islande : quand les Bleus brisaient l'épopée islandaise à l'Euro 2016

Article image:France - Islande : quand les Bleus brisaient l'épopée islandaise à l'Euro 2016

Durant l'Euro 2016, l'Islande, futur adversaire des Bleus ce mardi 7 septembre, s'était hissé jusqu'en quarts de finale de la compétition contre toute attente. La sélection nordique, tombeuse de l'Angleterre en huitièmes de finale, avait alors été stoppée par le pays-hôte tricolore.

À l'été 2016, un véritable vent de fraîcheur déferle sur l'Hexagone. Il provient du nord de l'Europe. D'Islande, plus précisément. Pour sa première participation à une compétition internationale, la sélection islandaise s'invite à l'Euro en France sans la moindre peur ni complexe. Déjà en phase éliminatoire, les Nordiques ont prouvé de quel bois ils se chauffaient. Dans leur groupe ? La Turquie, la République Tchèque et surtout les Pays-Bas. Pas de quoi inquiéter le modeste effectif piloté par le Suédois Lars Lagerbäck, qui regarde droit dans les yeux les principaux candidats à la qualification. Surtout à domicile, au Laugardalsvöllur, leur antre situé dans la capitale Reykjavik. Un traquenard dans lequel tombe la République Tchèque (2-1), la Turquie (3-0) et les Pays-Bas (2-0) ... mais pas le Kazakhstan (0-0) ni la Lettonie (2-2).


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Tout autant capable de surprendre loin de ses bases, en témoigne son succès de prestige chez les Oranje (1-0), l'Islande composte son billet pour le premier tournoi continental à 24 nations en terminant deuxième de son groupe éliminatoire. Un exploit retentissant pour un pays d'un peu plus de 300.000 habitants. Mais l'aventure ne fait que commencer. Placé dans le groupe F, le Petit Poucet islandais démarre le 14 juin 2016 et hérite du Portugal pour son bizutage. Au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo prennent les devants grâce à Nani (31e). Mais dans le Forez, cette première rencontre n'a rien d'une partie de plaisir pour les Lusitaniens, gênés par leurs valeureux adverses. Et logiquement, Birkir Bjarnason brise la glace pour égaliser au retour des vestiaires (50e). Un partout, score final et grande première réussie pour des Nordiques bien décidés à jouer les trouble-fêtes.

L'ovni

La Hongrie l'apprend à ses dépens lors de la deuxième journée. Au Vélodrome, les Vikings islandais ouvrent le score sur le penalty grâce à leur star Gylfi Sigurðsson (40e). Mais en toute fin de partie, l'un de ses coéquipiers de l'arrière-garde est poussé à marquer contre son camp (88e, 1-1). Le gros coup n'est pas passé loin. Mais il approche. Pour son troisième rendez-vous, l'Islande prend la direction du mythique Stade de France où l'attend une confrontation décisive avec l'Autriche. Jón Daði Böðvarsson donne l'avantage aux Strákarnir okkar (les garçons, ndlr) en début de partie (18e), les Autrichiens égalisent à l'heure de jeu (60e) mais Arnór Ingvi Traustason, au bout du temps additionnel, envoie tout une île au paradis (90+4e, 2-1). Avant même de basculer en huitièmes de finale, l'héroïque Islande a déjà réussi son tournoi.

Au-delà de son parcours inédit, elle séduit le public français par son style de jeu efficace et sans fioriture, fait de longs ballons et de touches longues, mais aussi par ses petites histoires. Le co-sélectionneur Heimir Hallgrimsson est par exemple dentiste de profession quand l'un des joueurs phares, le capitaine Aron Gunnarsson, a troqué le ballon de handball pour celui du foot à ses 15 ans seulement. Cette sympathie envers l'ovni islandais se propage aussi dans les tribunes, où le douzième homme nordique fait le show grâce à son clapping devenu marque de fabrique et réputé. Bref, l'aventure des Vikings a tout de la belle histoire. Alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

Les Vikings terrassent les Three Lions

Pour le premier tour à élimination directe de leur histoire, les descendants de l'illustre Eidur Gudjohnsen font encore sensation. Face à eux, se dresse pourtant un favori naturel à la victoire finale, l'Angleterre. Les suiveurs se frottent d'ailleurs les mains : en cas de qualification, les Three Lions défieront le pays-hôte français en quarts de finale. Ça, c'est pour les pronostics. La réalité du terrain est toute autre. À Nice, les coéquipiers de Wayne Rooney bafouillent leur football. L'attaquant anglais a beau ouvrir le score sur penalty dès la quatrième minute de jeu, Ragnar Sigurðsson lui répond aussitôt (6e) puis Kolbeinn Sigþórsson créé la sensation (18e, 2-1). Sensation qui se confirme plus d'une heure plus tard : à la surprise générale, l'Angleterre prend la porte face à la modeste Islande.

Forcément, la presse britannique se lâche et qualifie cette défaite comme la "plus humiliante" de l'histoire de la sélection. Lars Lagerbäck n'en ont que faire. Un nouveau clapping pour célébrer cet exploit avec leur fidèle public, et retour vers Saint-Denis pour défier les Bleus de Didier Deschamps. Avec un nouveau coup à jouer ? Il est vrai que jusqu'à maintenant, les Tricolores ne respirent pas la sérénité dans la compétition. Durant le premier tour, le match d'ouverture contre la Roumanie a été remporté grâce à un éclair de Dimitri Payet dans les dernières minutes (2-1), il a fallu attendre le money time pour venir à bout de l'Albanie (2-0) puis les points ont été partagés avec la Suisse (0-0). En huitièmes de finale, le drame n'est pas passé loin non plus. À Lyon, les partenaires d'Hugo Lloris tremblent quand l'Irlande décide de bousculer la hiérarchie en inscrivant le premier but de la partie dès l'entame. Mais heureusement pour les Bleus, Antoine Griezmann sort de sa boîte en deuxième période, marque deux buts et envoie sa troupe vers un choc inédit et inattendu avec l'Islande.

Affaire bouclée à la mi-temps

Le 3 juillet 2016, le coup d'envoi est donné. Au Stade de France, le ciel décide de la jouer nordique aussi : la pluie s'invite sur Saint-Denis au cours de la partie, la pelouse est glissante. Mauvais augure pour le pays organisateur ? Pas vraiment. À la pause, l'affaire est déjà quasiment bouclée. Olivier Giroud (12e), Paul Pogba (20e), Dimitri Payet (43e) et Antoine Griezmann (45e) ont déjà tous marqué et rapproché leur équipe d'une place dans le dernier carré. Logiquement, les hommes de Didier Deschamps désserrent l'étau au retour des vestiaires. Kolbeinn Sigþórsson en profite pour relancer un maigre suspense (56e), éteint aussitôt par un doublé d'Olivier Giroud (59e).

Pour l'honneur, Birkir Bjarnason passe par là dans les dernières minutes pour boucler l'épopée par un sourire (84e, 2-5). La tête haute, l'Islande laisse le pays-hôte filer vers un duel contre l'Allemagne en demi-finales et fête ses héros comme il se doit. Véritable tube de l'été 2016, la génération dorée pousse la chansonnette jusqu'à une première qualification pour la Coupe du monde en Russie deux ans plus tard. Aujourd'hui rentrée dans les rangs du football international (74e au classement FIFA), l'Islande se rappellera fièrement ce mardi, lors de sa venue au Parc des Princes dans le cadre des éliminatoires au Mondial 2026, à sa glorieuse aventure entreprise il y a neuf ans sur le sol français.

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