“Ici c’est la Paillade”, l’interview des auteurs du docu sur l’âge d’or de la Paillade | OneFootball

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·3 November 2025

“Ici c’est la Paillade”, l’interview des auteurs du docu sur l’âge d’or de la Paillade

Article image:“Ici c’est la Paillade”, l’interview des auteurs du docu sur l’âge d’or de la Paillade

N’écoutez pas les ardents défenseurs de la SuperLeague, ceux qui pensent que c’est par toujours plus de Barça – Liverpool ou de PSG – Bayern qu’on ravivera la flamme chez les amoureux du ballon rond. Certaines révolution passent par les anonymes du football européen., J’en veux pour preuve Sunderland. En 2018, ce sont les Blacks Cats qui ont initié une grande vague de documentaires en immersion dans les groupes pro. Cette année là, Netflix avait misé sur le club populaire du nord de l’Angleterre mais rien ne s’est passé comme prévu. Au lieu de jouer la montée comme prévu, la bande à Whabi Khazri va vivre une saison en enfer, au point de couler totalement et descendre en troisième division. Un scenario totalement inattendu, il sera là le secret du succès de cette série. Pour la première fois, on voit au cœur des coulisses ce qui se passe lorsqu’un club descend : les changements de coachs, la panique lors du mercato estival et la souffrance des supporters. 

Toute proportion gardée, je me demande si Montpellier n’est pas le Sunderland français, tant notre club a inspiré de nombreux documentaires. En 2012, c’est d’abord la liesse du titre qui a été porté au petit écran par Didier Roustant dans l’”œil du taureau“. Puis sur Canal+, la saison suivante, on a pu suivre les difficultés de l’après dans “lendemain de fêtes”. Enfin plus récemment en 2021, “Montpellier Héros” toujours sur Canal+ signait l’ouverture de la Ligue 1 vers des documentaires plus modernes, en inside durant toute une saison, à l’image de” Sunderland Till I Die”.


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Alors, quand on a appris qu’un nouveau documentaire gratuit et en accès libre sur Youtube allait sortir, on a tout de suite été curieux d’en savoir plus. Cette fois-ci le projet est plus confidentiel, il est le fruit d’une boite de production montpelliéraine, Petit Filet, montée par trois étudiants de même pas 20 ans qui nous ont accordé une petite heure pour échanger du projet.

  1. Pour commencer, est-ce que vous pouvez me parler un peu de l’idée de base du projet ? 

On est trois amis de longue date : deux étudiants en cinéma et un en droit. Notre point commun c’est qu’on est tous fan du MHSC. Chez nous c’est quelque chose de familial, on en a un dont le père est un ancien ultra, la grand-mère de notre monteur a bossé pour le groupe Nicollin, moi j’y vais depuis tout petit. 

On cherchait un sujet de docu à faire en dehors de nos études et pour nous c’était comme une évidence, on voulait faire un documentaire sur quelque chose qui fait partie intégrante de notre vie, mais aussi pour produire quelque chose pour les supporters. 

  1. J’imagine que quand on est face à plus de 50 ans d’histoire on est obligé de faire des choix sur les périodes qu’on veut couvrir, vous avez fait comment pour délimiter votre docu ? 

Alors au départ, j’avais écrit un scénario qui partait de 1974 et qui allait jusqu’à la LDC. Au final, on a condensé ça sur quatre saisons : de la montée du club au titre de champion. La période allant de la fondation du club jusqu’en 2008 est couverte en intro et on a voulu aussi terminer sur un hommage à Louis Nicollin mais vraiment le cœur du documentaire, je dirais 25-30 min des 35 minutes globales de la vidéo, se concentre sur ces saisons là au tournant des années 2010. 

  1. Ce qui est un peu étonnant, c’est que vous avez donc traité en priorité l’âge d’or du club certes, mais aussi d’une période où vous étiez très jeune, moins de 10 ans si je calcule bien, quel est votre rapport avec ces moments-là, j’imagine que c’est très différent de quelqu’un qui l’a vécu ? 

Oui, on a tous 19 ans, lors du match de la montée, on avait entre 3 et 4 ans, mais comme je te disais, il y a quelque chose de l’ordre de la transmission familiale. Ces images on les a vues et revues, on a tous entendu parler très vite de ce titre de 2012. Puis chez nous, on a cet attachement géographique. Je suis passionné de foot en général mais c’est une manière de vivre ce sport, supporter le club de la ville où tu as grandi. 

Ma génération aussi a connu sa période dorée quand même entre 2017 et 2021 avec le duo Delort – Laborde, on était monté à la 5-6e place. On a grandi avec un club dans une bonne dynamique. Aujourd’hui, on est dans une période plus compliquée mais justement je crois qu’on a le devoir de diffuser, de raconter ça aux plus jeunes. 

  1. Dans la bande-annonce que vous avez diffusée sur les réseaux sociaux, on voit beaucoup d’images d’archives [interview réalisée avant la sortie du documentaire sur Youtube, ndlr]. Comment vous vous êtes débrouillés pour retrouver des archives, sachant qu’en plus lors de la saison de la montée, l’usage de Youtube était quand même beaucoup moins répandu que maintenant ? 

Ouais, c’était une vraie galère, on a eu énormément de soucis de droits d’auteurs. On a réussi à régler cela en mettant des images amateures. Le problème avec les images de football, c’est qu’elles sont automatiquement bloquées, c’est d’autant plus vrai maintenant que la Ligue a sa propre plateforme avec Ligue 1+. On a essayé de contacter le club, mais ça a été compliqué, on a eu quelques démêlés, on va dire, même si maintenant tout est ok. 

On a aussi la chance d’avoir un étudiant en droit parmi l’équipe. On s’est appuyé sur le principe de “fair use” qui dit que tu peux utiliser des images dans le but de les critiquer, de les enrichir, à travers une plus-value. C’est une règle qui nous a beaucoup aidé. 

  1. Dans la bande annonce, on voit aussi quelques intervenants qui sont invités à s’exprimer sur le club, là aussi comment avez-vous procédé ? 

Je me rappelle le premier qu’on a contacté c’est Mika Montpellier [animateur de l’émission Twitch “le Space”, 3400 followers sur Twitter, ndlr]. Je me souviens, c’était le 23 octobre 2024, donc il y a quasiment un an. Il a été partant tout de suite, il nous a aidé à nous faire connaître des supporters et à crédibiliser le projet. Je voudrais aussi remercier Guilhem Canal qui a fait le livre des 50 ans et qui nous a orienté sur les joueurs à contacter comme Laurent Pionnier ou Jamel Sahi. 

En plus d’eux, on a eu aussi un profil un peu différent avec Marie Hrmo Martinez, c’est une ancienne employée du groupe Nicollin, dans les années 80, dont le mari a joué pour le club puis est devenu coach des féminines. C’est quelqu’un qui a aussi travaillé à la cantine du centre de formation et donc qui a connu des joueurs comme Laurent Pionnier ou Jamel Sahi, jeunes. C’est aussi quelqu’un qui a été proche de Louis Nicollin et qui nous aidé à le raconter. Plus récemment, on a aussi eu Philippe Sers qui nous a prêté sa voix. Finalement, notre seul regret c’est de ne pas pouvoir avoir eu Christian, le chauffeur de bus du club, avec qui on avait un accord de principe mais dans le contexte de la saison dernière, il n’a pas été autorisé par le club à participer. 

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Montpellier Champion – Joie HILTON – 20.05.2012 – Auxerre / Montpellier – 38eme journee de Ligue 1

  1. J’ai vu qu’en juin vous aviez déjà organisé une projection à Vendargues, pourquoi avoir attendu jusqu’à novembre pour publier sur Youtube votre documentaire ? 

En juin, le documentaire qu’on a projeté, c’était une première version. Ça nous a permis d’avoir plein de retours de personnes différentes, on a vu les défauts dont tu ne te rends pas compte quand t’as le nez dedans. On a tout retravaillé mais on a voulu se donner le temps, ne pas travailler sous pression avec une deadline comme en juin. En fait, en juin, la dernière semaine avant la projection a été hard, ça a été le rush, et on ne voulait pas revivre ça. On s’est remis dessus en septembre et on a repris comme ça petit à petit. On voulait absolument un résultat final qui ne soit pas dépendant d’une deadline. 

  1. Est-ce que ça veut dire que cette publication sur Youtube pourrait amener d’autres projections ? 

En effet, on s’est demandé si on pouvait pas faire d’autres projections dans des salles de cinéma, mais financièrement on ne peut pas. On est étudiant, on bosse à côté pour payer nos études, donc on ne peut pas prendre le risque de louer une salle sans avoir une idée du nombre de billets qu’on va vendre. Puis nous ce qu’on voulait c’est que notre projet soit vu, qu’il soit le plus accessible possible et au final Youtube c’est le meilleur moyen. 

  1. Pour terminer est-ce que vous avez des projets dans les cartons ? 

Plus que des passionnés de sports, nous sommes avant tout des passionnés de sports à Montpellier. On travaille donc sur un projet sur le handball à Montpellier, car l’équipe tourne bien et on commence à avoir des contacts avec le club. Pour nous, tout ce qui se passe à Montpellier est plus facile, plus accessible. Avec notre premier docu sur le MHSC, on va avoir un premier retour d’expérience sur ce qu’on fait, puis on va travailler avec eux sur les images. 

En parallèle, on a deux projets de fictions en préparation : 

  1. Sur le foot, un jeune footballeur sous pression qui cherche à se lancer dans le monde pro et qui va être aidé par un mentor. 
  2. Un projet sur l’hypersexualisation sur les réseaux sociaux et pour sensibiliser les plus jeunes. 

Et n’oubliez pas si vous voulez en savoir plus rendez-vous mardi sur youtube pour un AP Show spécial avec les auteurs du documentaire.

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