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·31 July 2025

Interview : Du Havre à l’Arabie Saoudite, le parcours passionné de François Rodrigues !

Article image:Interview : Du Havre à l’Arabie Saoudite, le parcours passionné de François Rodrigues !

Son parcours, sa passion, ses expériences et sa relation avec le club doyen, merci à François Rodrigues d’avoir répondu à nos questions…

Peux-tu te présenter et nous expliquer dans les grandes lignes ton parcours ?

Je me présente François Rodrigues, j’ai bientôt 56 ans. J’ai eu une carrière de joueur de 86 à 91 au club de Monceau Les Mines en D2. Puis à la fin de cette carrière de joueur, j’ai entraîné Bolbec en Division d’Honneur. Ensuite le directeur du centre au Havre à ce moment-là m’a contacté pour m’occuper des U19. J’ai eu des relations assez froides avec Jean-Marc Nobilo. Puis à mon plus grand désarroi et ma plus grande incompréhension, je n’ai pas été conservé.


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Je me suis donc mis sur le marché du travail. Et je suis parti au Stade Malherbe pour m’occuper des U17 puis des U19 et enfin de la réserve. Mais suite à une situation financière compliquée pour le club, j’ai dû encore me remettre à chercher un club. C’est au Paris Saint-Germain que j’ai posé mes valises, une expérience folle où j’ai connu énormément de réussite.

En revanche, je fonctionne par cycle et au bout de 5 ans je me suis posé des questions. J’entrainais la réserve, ce qui ne me laissait je pense pas plus de possibilité. A ce moment-là, Arnaud Tanguy m’a contacté pour revenir. Et contre toute attente, j’ai accepté car je jugeais le projet de venir en tant que directeur du centre intéressant. Puis l’année dernière, j’étais arrivé au bout de ce cycle et ayant eu une sollicitation d’Hervé Renard, j’ai pris la décision de poser mes valises en Arabie Saoudite en tant qu’entraîneur adjoint.

Comment est née ta passion pour le football ?

La relation avec le football dans mon enfance a été logique. Mon père était footballeur donc j’allais le voir à ses matchs. Toute ma famille faisait du football également ! J’ai baigné dedans dès mon plus jeune âge. Et aujourd’hui, c’est mon fils Fabio qui joue en U17 au HAC.

Et ta vocation pour former les jeunes joueurs ?

Je ne saurais pas trop comment l’expliquer mais j’ai toujours vu mon père entrainer les jeunes. Et puis à 16 ans, mon club de Monceau cherchait des jeunes pour entrainer. Au début, je le faisais pour aider principalement. Puis directement j’ai adoré ça ! J’aime transmettre ma passion. Par ailleurs, c’est la passion qui m’anime et qui me fait continuer, je trouve également que c’est primordial de rester au contact des jeunes.

En tant que directeur du centre, tu dois gérer les agents de joueurs et les parents, deux choses très compliquées !

Au Havre, tu as endossé différents rôles, comme celui de directeur du centre de formation, un poste que peu de gens connaissent réellement. Peux-tu nous expliquer en quoi consistait ton travail ?

Directeur du centre, c’est un rôle de management. Tu dois tout gérer. Par exemple, le matin quand tu arrives, tu dois tout de suite t’occuper des petits problèmes qu’il y a eus la veille à l’internat. Dès qu’il y a un incident, c’est toi que l’on appelle. C’est un rôle multifonction où tu dois toucher à tout. En l’occurrence, pour le projet de rénovation du centre, j’ai dû donner mon avis sur les travaux.

Alors que pour être honnête, je n’y connais pas grand chose en architecture. Tu dois également gérer les agents des joueurs et les parents, deux choses qui sont très compliquées. Mais pour rester sur le sportif c’est toi qui influes sur le projet sportif, la philosophie de jeu et tu gères également les coachs.

J’étais en discussion permanente avec Mathieu Bodmer et le coach de l’équipe professionnelle. Par ailleurs Mathieu ( Bodmer ), Paul le Guen et Luka Elsner sont des gens très humains avec qui j’ai adoré travailler. Ce poste est très intéressant, passionnant, mais c’est aussi très énergivore, il faut être disponible 24h/24h.

Durant ta carrière, quel est le plus gros talent que tu aies vu ?

Alors il y en a énormément ! Au HAC, il y a évidemment Paul Pogba ! Mais je dirais Lassana Diarra qui était capable offensivement de jouer partout. À Caen, c’était Thomas Lemar. Il avait une qualité offensive qui était assez exceptionnelle. Et au PSG, il y avait des joueurs comme Maignan, Ballo-Touré que vous connaissez bien. Mais surtout Christopher Nkunku qui est un excellent joueur.

Quelle est l’importance des résultats scolaires dans la formation des jeunes joueurs ?

Le projet scolaire est souvent peu considéré par les joueurs qui pensent qu’ils vont tous réussir. Le projet scolaire nous permet d’avoir des joueurs qui réfléchissent et qui s’ouvrent à autres choses qu’au foot. Peu arriveront à vivre du foot. Alors, il leur faut de solides bases pour parvenir à trouver un emploi. Et pour ceux qui réussiront dans le foot, il faut qu’il pense à l’après-football. D’où ce rôle primordial du scolaire dans la formation.

Le joueur qui coche tous les critères d’un joueur talentueux, c’est Yassine Kechta !

Comment arrives-tu à déceler un réel potentiel pour signer un contrat professionnel chez un jeune joueur ?

C’est une question très compliquée. Si un joueur n’est pas pris, ce n’est pas parce qu’il n’est pas bon. Mais parce qu’il ne convient pas à nos critères. Les critères pour moi sont l’intelligence de jeu, le côté cognitif, le mental, la technique et surtout la capacité à répéter les efforts. Dans le football moderne un joueur talentueux mais qui ne fait aucun effort a peu de chances de réussir.

Le joueur qui coche à la perfection ces critères est Yassine Kechta. C’est un joueur très intelligent, disposant de grandes qualités techniques, c’est un guerrier. Et surtout, c’est un joueur qui a une très grande capacité à rééditer les efforts. Et c’est exactement pour ces raisons que nous l’avons recruté.

Quels sont les principaux facteurs de réussite dans le monde du foot ?

Les principaux facteurs sont la technique qui est la base même du foot. Puis le mental ! Il ne faut pas avoir de fragilité mentale. La capacité à gérer la pression aussi ! Et il y a également le physique comme on le disait, il faut avoir du volume de jeu.

Comme tu le disais, tu as participé à la rénovation du centre de formation. Quels bénéfices vont apporter les travaux du centre Christophe Revault (ex Cavée Verte) ?

Grâce à ces travaux, nous allons pouvoir rivaliser avec d’autres clubs du même calibre. Ces travaux vont nous permettre d’avoir surtout une meilleure qualité d’accueil. Car quand une famille hésite entre par exemple Caen et Le Havre, si sa première impression est un centre en mauvais état, ils auront tout de suite une préférence…

Tu en parlais, tu es passé par le Paris Saint-Germain. Qu’est-ce que t’a apporté cette expérience ?

Le Paris Saint-Germain m’a permis beaucoup de choses. C’est un autre monde, on a pu voyager dans les 4 coins de l’Europe. De jouer une finale de Youth League. Au PSG, tout est réuni pour bien travailler. Tu es dans les meilleures conditions possibles ! J’avais à ma disposition ( en équipe réserve ) un analyste vidéo en permanence, un kinésithérapeute, des moyens dont tout coach rêve.

Ton meilleur souvenir footballistique est avec le PSG ?

Je n’ai pas un souvenir en particulier mais pleins de petits souvenirs. Je dirais quand même notre titre de champion de France avec les U19 du PSG. Mais j’ai également adoré visiter le centre du Sporting où j’ai eu la chance de rencontrer Rúben Amorim.

En sélection, on est sur du court terme permanent. On doit avoir des performances rapides sur un rassemblement qui dure une semaine ! Mais c’est le rêve ! Ce sont des conditions idéales et propices au travail !

Depuis maintenant près d’un an, tu entraînes aux côtés d’Hervé Renard la sélection nationale saoudienne. Comment se passe cette expérience encore inconnue pour toi ?

J’adore le travail que je fais. C’est complètement différent de ce que je faisais auparavant. Ici on est sur du court terme permanent. On doit avoir des performances rapides sur un rassemblement qui dure une semaine.

J’ai en charge toutes les séances et la partie tactique. Tandis qu’Hervé ( Renard ) occupe plus un poste de manager. Durant la période hors rassemblement, je dois observer les joueurs saoudiens dans leurs championnats pour réfléchir à d’éventuelles convocations. En sélection nationale, c’est le rêve. Ce sont des conditions idéales et propices au travail.

Comment vois-tu la saison prochaine pour les équipes jeunes du Havre ?

Je pense que les jeunes vont pouvoir retrouver une sérénité. Les U17 vont comme souvent figurer dans les 4 meilleurs équipes de France. Les U19 parviendront à se maintenir et peut-être jouer la première partie de tableau. Et je pense que la réserve arrivera tôt ou tard à retrouver l’échelon national. Tout de même, ce qu’il faut savoir au centre, c’est que gagner des titres et des matchs, ce n’est pas forcément le plus important au Havre. Le plus important, c’est de former. Par exemple, si un joueur à un déficit physique nous allons le faire jouer pour le mettre dans le dur et qu’il progresse.

Quels sont tes objectifs et tes ambitions pour les saisons à venir ?

Tant qu’Hervé Renard comptera sur moi, je resterai. J’adore travailler avec lui et j’adore le travail que je fais. Puis comme souvent, au bout du cycle de 5-6 ans, je me poserais de nouvelles  questions mais je dois avouer que la perspective d’être numéro 1 dans un club ne me dérange pas.

Je suis et je serai toujours attaché au HAC !

Pour finir, a-t-on une chance de te revoir un jour sous les couleurs ciel et marine ?

Évidemment je suis et je serai toujours attaché à ce club ! Mes enfants sont nés et ont grandi ici. Pour l’instant, je ne me suis pas posé la question car je me sens bien. Mais il ne faut jamais dire jamais, je ne me ferme la porte à rien.

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