Girondins4Ever
·19 November 2025
[Interview G4E] Arnaud Le Lan (Lorient B) : “Je ne suis pas inquiet sur le fait que Bordeaux redeviendra une place forte du football français”
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·19 November 2025
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Avant la rencontre entre le club de la réserve du FC Lorient et celui des Girondins de Bordeaux, comptant pour le match de la 11ème journée du championnat de National 2, nous nous sommes entretenus avec Arnaud Le Lan, entraîneur de cette équipe. Un échange très agréable avec une personne qui vit le football et qui veut faire progresser ses jeunes afin de les emmener vers le monde pro. Avec lui nous évoquons son passé de joueur, les confrontations contre Bordeaux, son nouveau rôle, son équipe, Jean Grillot, le match à venir et d’autres sujets…
Pour rappel, Arnaud Le Lan fut joueur professionnel au FC Lorient, au Stade Rennais, à l’En Avant Guingamp avant de terminer sa carrière de joueur à Lorient.
Quel a été votre parcours depuis l’arrêt de votre carrière ?
Il y a eu une période où ça se chevauche un petit peu entre la fin de carrière de footballeur puis l’entrée au centre de formation. Je suis en fin de carrière et je signe un dernier contrat avec le club, et dans ce contrat il y a déjà inclus une reconversion au sein du centre de formation du FC Lorient directement après la fin de ma carrière. Donc on va dire que sitôt mon dernier match comme joueur fait, je bascule d’ailleurs dès la rentrée suivante au centre de formation. La première idée était de voir si je pouvais m’épanouir là-dedans, si ça me plaisait, j’y trouvais on va dire une forme d’épanouissement : ce qui a été le cas. Après il y a une forme de, ce n’est pas une progression, mais il a fallu passer les diplômes pour devenir de plus en plus compétent, se former comme dans n’importe quel métier de toute façon. C’était Régis Le Bris qui était directeur du centre quand j’intègre le centre de formation, donc je l’ai accompagné ou il m’a accompagné pendant dix ans et peut-être même un peu plus. On a pu mettre pas mal de choses en place au sein du centre, une chronologie. On avait la chance aussi qu’à ce moment-là le club intègre Kerlir avec un centre concrètement qui manquait un petit peu au club en termes d’infrastructures, donc on a travaillé avec un bel outil aussi pendant ces dix saisons. J’ai travaillé pendant dix saisons avec lui jusqu’à ce qu’il prenne l’équipe première et à ce moment-là quand il prend l’équipe première, je prends l’équipe réserve qui était en National 2 à l’époque. On descend en National 3 puis on revient en National 2, et depuis un an et demi maintenant j’ai aussi la direction du centre en plus. J’accumule un peu les deux tâches.
On peut voir sur votre parcours que finalement vous êtes toujours resté en Bretagne. Cela a été un choix de rester en Bretagne ou c’est que vous n’avez pas forcément eu l’opportunité de bouger ailleurs ?
Il y a des deux en fait. Il y a des opportunités on va dire en début de carrière, mais il faut savoir que j’ai un parcours aussi un petit peu atypique parce que je ne signe professionnel qu’à 21 ans. Je sors d’un cursus universitaire en fait, j’ai fait trois ans de fac avant de signer pro. Le centre de formation je ne le connaissais pas, le milieu professionnel je ne le connaissais pas non plus, je ne jouais que le week-end et je repartais à la fac la semaine. Il y avait cette particularité-là avec du coup on va dire, un environnement familial qui était breton, un environnement amical qui était breton aussi. Donc j’étais très bien ici en fait (rires). Les opportunités de partir, elles ont eu lieu au tout début de ma carrière entre 21 et 25 ans, 26 ans. C’était une vraie opportunité pour moi de pouvoir rester au plus près de mes proches tout simplement, que ce soit familial ou mon cercle amical. Et après, je pense et je sais qu’il y a eu aussi des doutes justement sur ces clubs, sur ma capacité à pouvoir m’intégrer et m’adapter à une autre région, à un autre environnement que la Bretagne, à partir loin de chez moi comme ils disaient. Ça m’a mis un frein ensuite sur de potentielles opportunités sur la fin de carrière ou la deuxième partie de ma carrière.
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Quels souvenirs gardez-vous de votre passé en tant que joueur ?
(sourire) En fait je n’ai pas énormément de souvenirs terrain. Ce qui me reste surtout c’est des souvenirs de vestiaire, d’avant match, d’après match, d’avant entraînement. On va dire toutes ces relations qu’on pourrait créer autre que footballistiques dans un vestiaire. C’est surtout ça qui me reste en fait au-delà du terrain. La chose qui me reste aussi c’est de rentrer devant des stades de 40, 45, 50 000 personnes. Ce sont des moments qui marquent au-delà des aspects purs du jeu. J’ai quand même du mal à résumer, je dois avoir 14 ans de carrière si ma mémoire est bonne. Au final, résumer 14 ans à un ou deux événements, ça me paraît réducteur en fait, donc c’est compliqué pour moi de pouvoir répondre à cette question.
Vous avez joué 12 fois contre les Girondins entre 1998 et 2013, pour 3 victoires, 1 nul, 7 défaites et 1 élimination en Coupe de la Ligue en 2010. Que retenez-vous de cet adversaire ?
Il y a une particularité en fait avec les Girondins de Bordeaux, c’est que j’ai joué contre Yoann Gourcuff quand il était à Bordeaux, moi à Lorient. On se connaissait depuis Rennes. On est relativement proches aussi parce que lui est de Lorient aussi et j’ai beaucoup évolué avec son père comme coach. On se connaissait depuis sept ou huit ans. J’étais un petit peu plus vieux quand je commençais. Donc j’ai le souvenir d’avoir affronté Yoann dans ces confrontations. C’est particulier quand on est amené à croiser sur le terrain quelqu’un dont on est très, très proche, qu’on voit en dehors, qu’on voit à l’extérieur dans deux clubs différents. Donc c’est surtout ce souvenir là en fait de Bordeaux, c’est d’avoir croisé Yoann sur les terrains où il y avait des petits mots, un petit peu de chambre qui arrivait comme ça finalement sur le terrain, même pendant le jeu.
Vous avez affronté les Girondins lors des saisons 1998/1999 (Laslandes, Wiltord), 2001/2002 (Pauleta, Dugarry) et 2008/2009 (Chamakh, Gourcuff). Quel duo vous a le plus marqué ?
Les trois nous ont fait mal (rires). Je dirais qu’en fait celui qui nous a fait le plus mal c’est le Dugarry-Pauleta parce que je crois que c’est en finale de la Coupe de la Ligue en 2002, où à eux deux, ils gagnent la finale donc pour un club comme nous qui n’avait pas de trophée, c’est la première fois qu’on se retrouve à ce niveau-là. Sur le plan de la performance pure, ces deux-là étaient… Ce match-là nous a fait mal, très mal, nous a fait très très mal. La relation Chamakh-Gourcuff c’était assez exceptionnel aussi. Mais je partirai sur les deux du milieu dans ces cas-là (Pauleta-Dugarry).
Depuis, vous avez donc raccroché les crampons et vous avez pu voir ce club rentrer dans le rang avant de glisser lentement pour être rendu en N2 à ce jour. Quel est votre sentiment ?
C’est toujours… Je ne sais pas si le mot triste est le mot qu’il faut employer mais on va dire décevant. C’est une forme de déception, un petit chagrin de voir que… Enfin ça reste quand même une place forte du foot. Mais je ne suis pas forcément inquiet pour l’avenir en fait. Je pense que Bordeaux va revenir, alors je ne dis pas dans 1-2-3 ans au haut niveau, mais à l’image de Saint-Étienne, Strasbourg, ce genre de clubs qui ont une forte identité, qui ont un environnement qui les accompagne aussi. Ce sont des clubs qui vont revenir. Donc je ne suis pas inquiet sur le fait que Bordeaux redeviendra une place forte du football français, peut-être pas dans les années à venir, mais avant la fin de la décennie à venir. On souhaite toujours avoir Bordeaux au plus haut niveau, mais on sait que maintenant dans le foot c’est très compliqué. Le sportif associé à l’extra sportif peut faire qu’après il y a des choses qui ne prennent pas et ça devient parfois plus grave qu’une simple relégation. On arrive à ce qui a pu arriver malheureusement à Bordeaux avec un dépôt de bilan et puis toutes les conséquences que ça peut avoir derrière. Il y a cette pensée pour toutes ces personnes qui n’y sont presque pour rien malheureusement et qui se retrouvent un petit peu coincées ou en difficulté pour quelque chose qu’ils n’ont pas maîtrisé du tout.
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FC Lorient
Vous allez donc rencontrer les Girondins, mais avec la réserve du FC Lorient. Est-ce que c’est particulier pour vous ?
Oui c’est particulier. Ça ne va pas changer notre manière d’aborder le match. Mais il y a une forme d’attractivité, une forme de curiosité. Ça va être un match différent parce que vous avez quand même la capacité de pouvoir faire déplacer plusieurs milliers de personnes sur un match à l’extérieur. Et je ne parle même pas quand on va jouer chez vous. C’est quelque chose qui pour de la N2 reste assez extraordinaire. Le mot extraordinaire prend tout son sens là-dedans. Ça va nous sortir de notre quotidien, de nos journées de championnat qui sont très bien aussi. Mais c’est un match particulier de jouer Bordeaux, c’est évident.
Vous êtes promu cette saison et la seule réserve pro en N2. Comment réagissez-vous à cela ?
La première chose c’est que ça montre la difficulté quand même de monter de N3 en N2 en tant que réserve professionnelle. Ce n’est pas si facile que ça. Il y a toujours des clubs de N3 qui sont très bien structurés, qui sont pratiquement aussi bien staffés et structurés que des clubs de N2, qui ont des joueurs qui ont plus de maturité, plus d’expérience et qui trustent les premières places des groupes de N3. Ce n’est pas au détriment des centres de formation, c’est comme ça, ça fait partie du jeu. Donc ce n’est pas si facile que ça. Et la deuxième chose, c’est important pour nous, dans notre politique de formation, vision de formation, projet de développement du joueur, de pouvoir exposer nos jeunes joueurs à l’environnement le plus qualitatif possible. Et l’environnement le plus qualitatif possible qu’on peut avoir pour un centre de formation ou une équipe réserve, c’est la National 2. On ne peut pas jouer plus haut donc pour nous, c’était important parce que ça nous permet vraiment de juger et de jauger nos joueurs face à des réelles adversités qui sont proches du haut niveau. Vous le voyez bien chez vous, il y a des garçons qui ont connu les divisions supérieures. On a joué à Avranches le week-end dernier, on a regardé un petit peu, c’est des garçons qui ont connu les divisions supérieures aussi. Donc ça permet vraiment de pouvoir jauger nos joueurs et c’est important pour nous de pouvoir faire ça avec des équipes qui nous posent énormément de problèmes auxquelles il faut être capable de répondre. Il y a quand même un niveau entre la N3 et la N2 en termes de qualité collective, d’expression collective d’équipe, d’expression individuelle de joueurs aussi. C’est important pour nous. Ça reste un objectif de se maintenir dans cette division-là pour ça. On n’a pas pour objectif de terminer dans les trois premiers, mais on a vraiment pour objectif d’y rester pour ces raisons-là.
Du coup, vous êtes plus partisan de pouvoir évoluer dans les championnats de N2 et N3 avec les réserves pros, plutôt qu’un championnat des réserves à l’image de ce qui se fait en Angleterre ou en Italie ?
Oui, oui. Pour nous, cette voie-là est beaucoup plus riche. Le championnat des réserves, j’entends, c’est très, très bien et ça a des avantages. Mais U17, U19 ou championnat des réserves, je trouve que c’est la même chose avec dix centimètres et dix kilos de plus tous les deux ans en fait. Le championnat N2, il est très intéressant pour ça avec des garçons qui ont connu des centres de formation, qui étaient U21 et U22 dans des centres de formation, mais malheureusement ça ne l’a pas fait pour passer sur un niveau professionnel sur la durée et qui du coup, sont dans ces clubs-là. Donc, vous pouvez allier à la fois ce que vous pouvez avoir sur les championnats des réserves avec la qualité de joueur et la qualité collective d’équipe. En plus, il y a cette expérience, cette maturité, il y a un impératif de résultat aussi. Je pense que vous à Bordeaux, vous l’avez. Malheureusement ou heureusement, je ne suis pas là pour me prononcer là-dessus, mais l’impératif de résultat, il est là et vous allez développer des stratégies pour gagner les matchs. Ce n’est pas forcément ce que je cherche pour mon équipe, mais rencontrer ce genre d’équipe me paraît plus intéressant que de rencontrer une équipe avec un championnat des réserves où l’impact du résultat va être moindre. Je ne dis pas qu’il faut jouer uniquement pour le résultat et je ne joue pas uniquement pour gagner. Sinon, je serais probablement un peu plus haut dans le classement que je ne le suis actuellement. Et d’avoir ce genre d’adversité, c’est surtout l’adversité que je cherche. Je retrouve cette adversité dans le championnat de N2, mais aussi sur certaines équipes.
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Photo Pierrick Chassine, pour Girondins4Ever
Comment gère-t-on une équipe qui est amenée à évoluer avec les montées et descentes de certains joueurs ?
C’est facile lorsque le projet club est relativement clair, simple et aligné. Qu’on soit tous alignés. Il n’y a pas de descente de pros chez nous tout simplement. Les seules descentes que je vais tolérer, enfin ce n’est pas le mot que je veux employer, mais qu’on accepte et qui sont cohérentes, c’est les retours de blessures, de longues blessures. Je conçois qu’un garçon qui n’a pas joué pendant 3, 4, 5, 6 mois, le mettre tout de suite en Ligue 1, ça peut être compliqué. Donc pour reprendre le rythme, on accepte que ces joueurs-là viennent. La seule chose aussi, ce serait d’avoir de jeunes joueurs qui viennent d’intégrer l’effectif pro par exemple cet été, mais qui n’ont pas 10, 15 matchs de N2, qui ont encore besoin de s’aguerrir sur le niveau avant de postuler au-dessus. Autrement, on va dire que sur des joueurs confirmés professionnels, c’est-à-dire qui ont déjà 4, 5, 6 saisons professionnelles, qui ne sont pas dans l’effectif par choix du coach, ne viennent pas avec nous. Ça n’a plus aucun sens pour eux. Le deal est clair avec le staff, ils ne viennent pas. En fait l’objectif pour moi c’est de fournir des joueurs au-dessus. Si je veux fournir des joueurs au-dessus, il faut que je leur donne du temps de jeu. Si j’accepte que des joueurs du dessus viennent, mine de rien je ne peux pas leur donner de temps de jeu donc quelque part c’est aussi le club qui se tire une balle un peu dans le pied, si on devait fonctionner comme ça. Donc ça reste très, très épisodique. Depuis le début de la saison, il n’y a eu qu’une fois où j’en ai eu 3, c’était contre Locminé parce qu’on est sur une trêve internationale et qu’on ne joue pas. On a un garçon comme Bamo Meïté par exemple, qui venait de Marseille, qu’on venait juste de recruter fin août, et qui n’avait pas eu de temps de jouer pendant la préparation à Marseille. Donc on le prend avec nous, on en profite. Il y a une opportunité, on en profite. Mais disons que ce n’est pas dans la politique de notre club de faire descendre des joueurs professionnels.
Vous allez accueillir Bordeaux au Stade du Moustoir, cela va avoir une saveur d’autant plus particulière ?
Oui, ça reste assez atypique. Quand je vous disais tout à l’heure que Bordeaux, c’est toujours assez particulier, et extraordinaire de jouer Bordeaux… Voilà ce qu’apporte le fait de jouer Bordeaux aussi dans notre poule, c’est qu’on est entre guillemets délocalisés au Moustoir, parce qu’on ne peut pas accueillir autant de monde que ce que vous, vous allez réussir à faire venir dans notre stade. C’est une bonne opportunité pour nos joueurs aussi d’être dans un environnement professionnel. C’est un stade professionnel avec des infrastructures professionnelles, donc ça va être une bonne expérience. C’est un stade qu’on connaît bien, un terrain qu’on ne connaît pas, par contre, parce qu’on ne joue pas dessus, mais c’est un stade qu’on peut faire parce qu’on y est tous les 15 jours quand même pour supporter notre équipe première.
Les Girondins sont sur une belle dynamique mais vous aussi, avec des victoires contre Les Herbiers et à Avranches, deux candidats à la montée. Cette sixième place actuelle change-t-elle vos plans cette saison ?
Non, non, non. Elle ne change strictement rien. Je ne dirais pas qu’elle est imméritée, en tout cas sur ce qu’on produit depuis le début de la saison, parce que c’est vraiment intéressant. Même si contre Les Herbiers et Avranches, on gagne, il n’y aurait pas eu de scandale à ce qu’il y ait match nul. On a eu, par contre, des matchs en début de saison qu’on a beaucoup mieux maîtrisé par rapport à l’adversaire et qu’on aurait pu gagner. Je pense qu’on est à peu près à notre place sur ce qu’on produit. Maintenant, on sait qu’on va avoir des moments un petit peu plus difficiles, mais ça ne change strictement rien. L’objectif, c’est de devenir meilleur match après match, que les joueurs progressent match après match. On verra où ça nous mène, mais ça ne change en aucun cas nos plans. Le seul plan qu’on souhaite, c’est vraiment pouvoir repartir à ce niveau-là la saison prochaine. C’est vraiment un niveau de développement idéal pour nos joueurs. Pour moi, ça reste l’objectif. Après, on joue tous les matchs pour les gagner, mais on ne met pas tout en place non plus pour les gagner. Je dois développer mes joueurs avant tout. Parfois, pour développer des joueurs, il faut leur mettre des contraintes, il faut les mettre en difficulté. Je fais en sorte que ce soit un petit peu plus difficile pour eux sur le terrain, mais ça ne changera pas.
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FC Lorient
On dit souvent qu’il faut de l’expérience dans ce championnat de National 2 pour rivaliser mais avec une moyenne d’âge de 20 ans vous démontrez le contraire actuellement. Comment compenser-vous le manque d’expérience ?
Pour l’instant, ça va. J’ai fait deux saisons de N2 avant qu’on descende en N3 il y a un an du coup. Sur les deux saisons, on est à la lutte pour le maintien. Et je peux vous assurer que quand on parle d’expérience, sur la phase aller, c’est quelque chose qui prime. Par contre, lorsque vous rencontrez une vraie équipe de N2, qu’elle a un point à avoir pour se maintenir, croyez-moi qu’elle est capable de l’avoir ce point, et que pour qu’elle ne l’ait pas, il faut engager beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Beaucoup plus de choses qu’on se faisait sur la phase aller. L’expérience, elle se jouera au moment des matchs charnières sur les fins de saison. C’est là que se joue l’expérience actuelle. En fait, les équipes sont encore relativement joueuses. Elles n’ont pas un impératif de points, et ça, ça va venir petit à petit, que ce soit pour monter ou pour descendre. C’est là que je trouve que l’expérience joue et c’est là que nous, en tant que jeune équipe, on manque d’expérience. Jouer ce genre de match, la plupart de mes joueurs vont le découvrir cette saison ou l’ont découvert un peu la saison dernière, mais pas plus. Ils ont joué entre 5 et 10 matchs avec cet impératif de ramener quelque chose. C’est pauvre par rapport aux autres équipes de N2. Donc pour l’instant, on va dire qu’on compense avec une forme de dynamisme, de joie de jouer, de l’insouciance aussi qui existe un petit peu, et ça fonctionne. On a encore une grosse marge de progression d’ailleurs, c’est ça qui est intéressant avec notre équipe cette année.
C’est vrai que c’est drôle ce que vous dites parce que l’année dernière on a découvert ce championnat de N2 malgré tout et on a plusieurs entraîneurs qui nous ont dit « De toute façon, vous verrez sur la saison, la première partie est destinée au beau jeu et à développer quelque chose. La seconde partie, c’est la bataille des points. »
On a vécu sur nos deux premières saisons, en fait, deux phases retour très très bonnes en termes de points. Mais sur les 4-5 derniers matchs, quand une équipe, si elle ne doit pas nous laisser gagner parce qu’on reviendrait très, très proche d’elle, si elle dit qu’on ne gagne pas, on ne gagne pas. C’est très très dur (rires). C’est là que les ressorts sont très compliqués pour nous, d’aller chercher cette expérience supplémentaire. Je n’aime pas le mot « vice » parce qu’il est assez négatif. Mais cette malice de saisir l’opportunité à un moment du match, ce côté pragmatique à un moment du match, chose que vous êtes capable d’acquérir avec de l’expérience et la répétition de ce genre d’expérience. C’est quelque chose que l’on n’a pas. C’est pour ça qu’on est peut-être bien contents aussi de prendre des points et que ça fonctionne bien parce qu’on sait qu’on va être en difficulté dans ce genre d’oppositions sur la fin de saison.
Bordeaux possède dans ses rangs Jean Grillot, défenseur central est capitaine à seulement 19 ans. Est-ce que ça peut être le genre de profil recherché par une réserve pro pour ensuite l’emmener vers l’équipe première ?
Vous lui poserez la question (sourire). Vous lui poserez la question. Pour être totalement transparent, on a été en contact avec Jean. C’est typiquement le genre de profil que nous, on recherche effectivement. Un garçon qui est capable, très très jeune, de performer à ce niveau de compétition sur le foot senior. La différence, c’est que Bordeaux, je pense, a des infrastructures et Jean a eu la possibilité d’être dans un centre de formation. On va dire que sur des garçons qui pourraient être hors centre de formation c’est typiquement le genre de profil qu’on pourra rechercher effectivement. Si Bordeaux doit impérativement monter en fin de saison sous peine de voir partir Jean Grillot ailleurs ? Exactement. Ça a déjà failli se faire cet été (rires).
Oui, mais vous n’êtes pas les seuls parce que Paul Fauvel, le DS de Dijon, nous avait dit qu’il avait été aussi en contact avec Jean, mais qu’il y avait eu le veto du club.
Vous avez en plus un garçon qui, je pense, aime son club, aime Bordeaux, a un esprit club. Il y a aussi des volontés individuelles et des perspectives individuelles. Il faut que tout s’aligne. La volonté du joueur, l’ambition du joueur, la volonté du club, l’ambition du club. Il faut que tout s’aligne pour que ça fonctionne. Je souhaite honnêtement pour vous et pour Jean que ça marche, que ça marche entre vous le plus longtemps possible. On espère juste un faux pas samedi et puis ça ira (sourire).
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Photo Pierrick Chassine
Comment allez-vous aborder cette rencontre samedi face aux hommes de Bruno Irles ?
Comment va-t-on aborder ce match ? Comme on l’aborde de manière habituelle. On a toujours la même manière de fonctionner. Notre idée, ça va être de poser des problèmes à Bordeaux. Vendredi, les joueurs vont se pencher sur l’équipe de Bordeaux. Ils vont faire des propositions pour leur poser des problèmes. Ils vont voir comment Bordeaux fonctionne aussi et puis, ils vont adopter une organisation pour qu’on évite d’avoir trop de problèmes. Il faut savoir que dans notre manière de faire, ce sont les joueurs qui décident comment on va jouer. C’est eux qui auront la main sur le match. C’est eux qui décideront de ce qu’ils veulent faire du match, comment ils veulent l’aborder, dans quel schéma, avec quelle ambition. Avec l’ambition de gagner. Il n’y a rien qui change par rapport à ce match-là.
Quelles seront les clés du match ?
La clé pour nous, ça va être d’être capable de gérer aussi cet environnement. Le fait que ce soit un adversaire prestigieux, qu’on n’a pas forcément l’habitude. Quand je dis prestigieux, c’est sur le nom. Pour être tout à fait honnête, on n’a pas encore étudié Bordeaux (interview réalisée mardi). On ne sait pas trop quels sont les points forts, les points sur lesquels il faudrait que nous on appuie pour pouvoir les déstabiliser. Je suis incapable de vous dire quoi que ce soit là-dessus. Vous pouvez le voir, l’adversaire, ce n’est pas une priorité pour nous. Si le principal, c’est le développement du joueur et la formation ? Oui, c’est ça. C’est exactement ça. Je pense qu’au vu des résultats actuellement de Bordeaux, c’est des matchs assez serrés. Je pense que si on arrive à marquer le premier but, on peut leur poser des problèmes ensuite sur notre capacité à pouvoir jouer nos transitions off, à être un peu plus patient et à leur faire mal là-dessus. Mais je ne sais pas trop. Honnêtement, Bordeaux, je ne me suis pas encore penché dessus. Les joueurs ne se sont pas penchés dessus, donc on n’a pas trop d’infos.
Que peut-on vous souhaiter cette saison sur le plan collectif et à titre individuel ?
Le plan collectif, honnêtement, on aimerait bien avoir un rôle à jouer dans ce championnat tout simplement. C’est quelque chose qu’on aimerait bien. On est conscients que ça va être difficile, mais on aimerait bien se retrouver à 5-6 journées de la fin avec un rôle à jouer en étant, on va dire, sans jouer pour la montée, mais en ayant une influence sur le club qui montera. Un rôle d’arbitre ? Un rôle d’arbitre, voilà. On aimerait bien se mêler à ce rôle d’arbitre. À titre individuel, la seule chose que je souhaite, c’est que si on doit se rappeler en début de juillet de la saison prochaine, plusieurs des joueurs qui ont évolué contre vous sur le match aller-retour, évoluent avec l’équipe première, sont dans l’effectif de l’équipe première. C’est ça l’essence de mon métier et ce pourquoi on est là chaque jour, à Lorient, à Kerlir dans notre centre d’entraînement. On se déplace sur les terrains de N2, c’est juste avec ça en arrière-plan tout simplement.
Un Grand Merci à Arnaud Le Lan pour sa disponibilité et pour son amour du vrai football
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