Le meilleur championnat du monde | OneFootball

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Lucarne Opposée

·6 January 2025

Le meilleur championnat du monde

Article image:Le meilleur championnat du monde

Que vaut ce championnat ? Si parfois la question est naïve, d’autres fois condescendante, elle pose surtout celle de la notion de hiérarchisation du football quand bien même cela est impossible, les échantillons n’étant en rien comparables. Mais cela n’empêche cependant pas certains de classer,  juger, comparer. Alors, jouons leur jeu.

C’est une question à laquelle tout habitué de Lucarne Opposée à déjà été confronté. « Que vaut ce championnat ? ». Parfois (souvent ?), cette question n’est posée sans aucune arrière-pensée, elle est juste le reflet d’une nécessité de trouver des repères lorsque vient le moment de pouvoir découvrir un nouveau football. D’autres fois, elle sert surtout à classer, à juger, voire à déprécier. À chaque fois que cette question nous est posée, nous répondons systématiquement que l’on n’en sait rien, qu’il est impossible de comparer des choses incomparables. Car oui, toute personne ayant fait un peu de sciences ou de mathématiques vous le dira, pour comparer deux échantillons, il faut qu’ils soient comparables (cela parait évident, mais il est utile de le rappeler). Devant l’immense quantité de critères différant (et parfois n’étant pas quantifiables), comparer deux championnats est donc de ce fait souvent impossible. Mais cela ne suffit jamais. Il y a dix ans, nous nous étions amusés à faire l’impossible, comparer avant de renouveler l’expérience en 2020. L’heure est donc venue de relancer le jeu.


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Disclaimer Si l’on vous laissera libres de tirer vos propres conclusions à l’issue de l’exercice, nous vous invitons à vous souvenir que tout cela n’est qu’un jeu. Si l'on ne pourra éviter que ce classement soit pris au premier degré (tel est le revers de la médaille), il n’a pas vocation à délivrer une vérité autre que celle que comparer des footballs n’a pas de sens. Car dans ce domaine, le seul critère qui prévaut au final est son ressenti personnel, l’émotion qu’un championnat suscite plus qu’un autre. Le football est un sport qui se vit, qui s’aime. Il qui n’a pas besoin de comparaisons pour être apprécié, quelle que soit la région du monde dans laquelle il est pratiqué. Aussi, à la lecture de ce qui suit et histoire de se répéter une dernière fois, gardez à l’esprit que cet exercice est un jeu. Amusez-vous avec, n’en faites pas une vérité absolue, il n’y en a pas.

Méthodologie

Dans l’exercice suivant, nous avons donc choisi de comparer trente-et-un championnats : Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Russie, Turquie et Ukraine, pour l’Europe ; Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela pour l’AmSud, Mexique et MLS pour l’AmNord ; Arabie saoudite, Australie, Chine, Corée du Sud, Japon et Thaïlande pour l’Asie. En d’autres termes, l’élite européenne et des championnats passés ou présents sur Lucarne Opposée. Nous allons également nous focaliser sur l’année 2024. Pour les championnats situés à cheval sur deux années – comme l’ensemble des championnats européens par exemple – nous utilisons les données de la saison 2023/24. Pour les autres, nous nous basons sur l’année civile.

Pour les comparer, nous avons utilisé sept critères qui correspondent à des éléments souvent utilisés mais jamais compilés : la moyenne de buts (pour l’aspect spectaculaire d’un championnat), les taux de remplissage (pour l’aspect vivant du spectacle), les succès continentaux (pour l’aspect performance), la capacité à attirer des stars (pour l’aspect générateur de rêve), le niveau des entraîneurs (pour l’aspect avancées tactiques par les meilleurs), le développement des infrastructures (pour l’aspect valeur du produit) et le suspense (pour l’aspect storytelling d’une saison). Pour chaque critère, les championnats seront donc classés et gagneront des points en fonction de leur classement (trente pour le premier, aucun pour le dernier). À l’issue du petit jeu, on pourra alors faire le total et découvrir qui est le « meilleur » championnat du monde.

Les buts

Le nombre de but est souvent l’argument principale, celui qui juge de l’aspect spectaculaire d’un championnat. C’est simple : pour qu’un championnat soit spectaculaire, il se doit de crouler sous les buts.

Ainsi, si vous considérez que ce critère est celui qui prime, tournez vous vers la A-League australienne, la ligue où l’on marque le plus. Notez tout de même que sept championnats tournent à plus de trois buts par match, quand ils n’étaient que deux il y a dix ans (Pays-Bas et Bolivie) trois autres s’en approchant à quelques centièmes. Notez aussi que la Ligue 1 est en milieu de tableau, devant l’Espagne ou l’Italie, loin devant le Brésil et l’Argentine bonne dernière, six championnats sud-américains occupant les six dernières places.

Affluences

Autre élément essentiel au spectacle, les tribunes. Il est évident qu’un championnat spectaculaire doit attirer le public et que les ambiances contribuent à ce spectacle dans une sorte de cercle vertueux. Pour mesurer la capacité d’attraction d’un championnat, on regarde ainsi souvent le nombre de spectateurs que ledit championnat attire dans les stades. Il y a généralement deux moyens de mesurer cela : soit en faisant la somme du nombre de spectateurs ayant assisté aux matchs de la saison, soit en mesurant l’affluence moyenne de la ligue. Deux méthodes qui montrent quelques limites : elles ne tiennent pas compte de la capacité des stades (il est évident qu’on ne pourra pas faire entrer 60 000 spectateurs dans un stade de 40 000) ni de la quantité de matchs disputés sur une saison. À ces critères, nous préfèrerons donc utiliser celui du taux de remplissage, qui prend en compte la capacité d’accueil des enceintes dudit championnat.

Sans surprise, Angleterre et Allemagne dominent, elles sont suivies de la MLS qui a justement compris qu’en diminuant la capacité de ses stades, elle se rendrait plus attractive auprès des fans en offrant des images de tribunes mieux remplies. Notez qu’environ la moitié des championnats remplissent à plus de 50% leurs stades, la Ligue 1 est dans le top 5.

Stades

Associé aux affluences, on retrouve souvent le critère du confort dans les stades. Et donc leur modernité. Pour évaluer cela, nous avons donc compté le nombre de nouveaux stades construits ainsi que les rénovations intervenues dans les enceintes déjà existantes au cours des vingt dernières années. Pour établir notre classement, nous attribuerons deux points par nouveau stade, un point par rénovation.

Si l’on retrouve dans les premières places des pays ayant organisé des grandes compétitions internationales (par exemple : Russie (Coupe du Monde 2018), Allemagne (Coupe du Monde 2006), Brésil (Coupe du Monde 2014)), deux pays dominent sans avoir accueillis de tels événements : la MLS, solide leader qui impose à chaque club d’avoir son propre stade dédié au football et, nous l’avons évoqué précédemment, a entrepris une politique de stades misant sur la « fan experience », et la Turquie.

Stars

Pour rendre un championnat spectaculaire, il faut évidemment des stars internationales, les meilleurs joueurs. Si une ligue parvient à attirer les meilleurs joueurs du monde (et donc les meilleurs dans leurs pays), c’est forcément un gage de qualité. Pour définir ce qu’est une star internationales, nous avons utilisés deux critères : une participation à la dernière Coupe du Monde et une participation à une compétition continentale des nations (EURO, Copa América, Gold Cup, CAN et Asian Cup). On attribuera ainsi deux points à chaque joueur participant à une Coupe du Monde (même si elle introduit un biais favorisant l’Europe, qui envoie deux fois plus de pays que l’Asie, trois fois plus que l’Amsud, l’AmNord et l’Afrique), un point à chaque joueur disputant une épreuve continentale. Pour ces calculs, seule la dernière édition de chaque épreuve a été prise en compte et l’on n’intègre uniquement les joueurs évoluant en première division.

Ce classement retrouve une logique économique : les plus puissants possèdent les meilleurs joueurs. Il n’est donc pas surprenant de retrouver le top 5 européen en tête avec une Premier League qui écrase tout. Mais dans ses pas, on trouve la MLS, l’une des six ligues à envoyer au moins un joueur dans chaque épreuve internationale (avec l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, l’Arabie saoudite et le Portugal).

Entraîneurs

Pour diriger les stars, rien de mieux que des entraîneurs de renom. Afin de mesurer le poids des coaches évoluant dans les différents championnats, nous avons ainsi quantifié les titres cumulés par les techniciens ayant évolué dans la ligue au cours de la saison (à l’exception évidemment du/des trophée(s) décroché(s) lors de la saison 2023/24), en intégrant trois paramètres : les victoires en compétition nationale (un point par victoire en championnat ou en coupe), les victoires continentales (deux points par victoire) et enfin, les victoires à la tête de sélections nationales (trois points par victoire).

Si l’on pouvait s’attendre à voir la Premier League régner de nouveau, ce n’est pas le cas. Devant elle, deux ligues dominent : l’Arabie saoudite et l’Espagne qui se partagent la première place. Notez que les grands consommateurs d’entraîneurs (Argentine et Brésil) tirent aussi leur épingle du jeu.

Suspense

Reste la vérité du terrain. Pour certains, l’intérêt d’un championnat et lié à son suspense qu’ils voient comme un symbole d’une forte compétitivité locale et donc la grande difficulté à affronter pour décrocher le titre. Autant le dire tout de suite : il est impossible de mesurer les écarts moyens de points entre champions et poursuivants, relégués et sauvés et qualifiés pour les compétitions continentales des autres pour l’ensemble des championnats. Car les modes de fonctionnement et d’attribution des accessits ou places dans la charrette sont trop différents (certaines ligues fonctionnent en tournois, d’autres ont une phase de play-offs, certains relèguent sur trois saisons, d’autres ne relèguent tout simplement pas). Alors, le seul indicateur que nous pouvons utiliser est de comptabiliser le nombre de champions différents au cours des dix dernières années. Un souci cependant : avec deux tournois par saison, certains latino-américains seraient avantagés en sacrant deux champions chaque saison. Par souci d’équité, nous avons donc pris le vainqueur de la temporada (la saison – somme des deux tournois), ne tenant ainsi pas compte des champions à l’issus de la phase de play-offs. Un critère qui est souvent utilisé pour définir les accessits continentaux.

Si vous voulez de l’incertitude, foncez en MLS qui a sacré huit champions différents au cours des dix dernières années. Est-ce lié au format play-offs ? Pas sûr. Sur les dix années précédant 2024, huit équipes différentes ont également remporté le Supporter’s Shield, le trophée de la saison régulière.

Succès continentaux

Reste enfin un dernier critère : la capacité d’un championnat à fournir des vainqueurs continentaux. Là encore, nous avons dû tenir compte du fait que seul Europe et Amérique du Sud disposent de deux compétitions continentales de clubs avec Europa League et Copa Sudamericana qui s’adjoignent respectivement à la Ligue des Champions et à la Libertadores. Rien de cela en Amérique du Nord ni en Asie. Alors, nous avons choisi de ne regarder que les résultats acquis en Ligue des Champions de chaque zone, histoire d’éviter d’avantager Europe et AmSud. Le tout au cours des dix dernières années. Deux points sont attribués par victoire, un point par finale.

Sans surprise pour les habitués, le Mexique se promène, lui qui écrase totalement la zone CONCACAF et qui s’offrait le luxe de briller au Sud lorsqu’invité. Et l’on retrouve les photographies continentales avec les géants qui se dégagent (Espagne et Angleterre en Europe, Brésil et Argentine en AmSud, Arabie saoudite, Corée du Sud et Japon en Asie).

Et le meilleur championnat du monde est...

Nous voilà arrivé au bout de notre petit exercice. On vous imagine déjà avec cette question : mais qui est donc le meilleur de tous ? Alors pas de suspense : le meilleur championnat du monde est… la MLS !

Cinquième en 2014, déjà vainqueur en 2019, la Ligue nord-américaine conserve sa première place, coiffant la Premier League anglaise qui devance de son côté à l’autre géant nord-américain : la Liga MX. En d’autres termes, le trio de 2019 est le même cinq ans plus tard. Notez qu’aucun championnat ne s’offre un top 10 dans chaque critère, la MLS réalisant la meilleure performance avec trois podiums (deux premières places) et trois top 10. Notez également que l’Arabie saoudite se place dans le top 5, soit bien devant la Ligue 1 (CR7 avait raison !), qui, treizième en 2019, entre tout de même dans le top 10, derrière Brésil et… Argentine.

Article image:Le meilleur championnat du monde

Note finale : Une fois de plus, le présent exercice n'a aucune autre prétention que de jouer au petit jeu de la provocation et le classement ainsi obtenu sert surtout à (dé)montrer que toute tentative visant à établir une hiérarchie entre des championnats tous plus différents les uns que les autres relève avant tout de critères subjectifs. Car finalement, outre le fait que d'un critère à l'autre, le classement varie, il existe bien d'autres critères que l'on aurait pu s'amuser à ajouter pour obtenir une image finale bien différente.

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