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·23 May 2025
Ligue 1 : La DNCG envisage plusieurs relégations administratives !

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Alors que les auditions de la DNCG débutent ce mardi 27 mai 2025, son président Jean-Marc Mickeler alerte sur une situation financière critique : 1,3 milliard d’euros de déficit pour les clubs professionnels (ligue 1 et ligue 2). Une dérive structurelle qui menace l’ensemble du football français.
La Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) entame ce mardi une période décisive pour l’avenir du football professionnel en France. Jusqu’au 27 juin 2025, les clubs de Ligue 1, Ligue 2 et National seront auditionnés à Paris, au siège de la Ligue de football professionnel. L’enjeu : évaluer leur solidité économique après une saison 2024-2025 marquée par un déficit abyssal.
Dans une interview exclusive à Ouest-France, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, tire la sonnette d’alarme : « On parle d’un déficit d’exploitation compris entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros, avant même la prise en compte des cessions de joueurs. » Un chiffre qui témoigne d’un écart gigantesque entre les dépenses des clubs et leurs revenus réels.
Mais pour le gendarme financier du football, la cause de ce naufrage ne se limite pas à la seule baisse des droits TV. Il s’agit d’un mal bien plus profond : « Cette dérive remonte à 2018, quand les clubs ont commencé à anticiper les revenus d’un contrat Mediapro qui ne s’est jamais concrétisé. »
Cette gestion hasardeuse a engendré une spirale infernale : budgets artificiellement gonflés, recrutements démesurés et dépendance excessive aux ventes de joueurs pour équilibrer les comptes.
Pour Mickeler, la situation est grave, mais pas désespérée. Il l’affirme avec lucidité : « Financièrement, il ne peut pas aller plus bas. Plus bas, c’est mettre la clé sous la porte. » Face à cette réalité, la DNCG promet une ligne dure : « Il n’y aura aucune indulgence. »
Les clubs les plus exposés sont clairement identifiés : ceux qui ne participent pas aux Coupes d’Europe depuis deux ou trois saisons et qui ne disposent pas d’un actionnaire fort. Et le président de la DNCG prévient : « En fonction de la volonté des actionnaires d’agir ou non, il n’est pas exclu qu’il y ait une ou plusieurs rétrogradations administratives. »
Sans céder à la panique, Mickeler exclut toutefois l’idée d’un effondrement global : « On ne jouera pas à 12 en Ligue 1. » Un message clair : des sanctions ciblées seront prises si nécessaire, mais dans un cadre maîtrisé.
Cette perspective fait planer une menace directe sur plusieurs clubs historiques de Ligue 1, dont Reims, Nantes, Angers ou encore Lyon, qui bien que stabilisée sportivement, cherche toujours à sécuriser ses finances et à attirer un actionnaire capable de garantir leur pérennité à haut niveau.
Malgré ce tableau alarmant, Mickeler ne veut pas sombrer dans le fatalisme. Il voit dans cette crise une opportunité de transformation : « Il y a une porte de sortie. Elle est étroite, mais elle existe. »
Les signaux positifs sont réels : des stades pleins, un championnat haletant jusqu’à la dernière journée et de très bons résultats des clubs français en Europe cette saison. « On a des gens qui ont envie de consommer du football », se réjouit-il, tout en soulignant l’urgence de réagir.
Pour le président de la DNCG, les clubs doivent profiter de ce moment pour revoir en profondeur leur modèle économique : revoir les budgets à la baisse, renforcer les contrôles internes, miser sur la formation et abandonner les politiques de dépenses inconsidérées.
L’AS Saint-Étienne, dont le modèle a longtemps reposé sur la formation, pourrait tirer son épingle du jeu si elle parvient à allier rigueur budgétaire et ambition sportive. Encore faut-il que le projet porté par la nouvelle direction canadienne prenne.
À l’issue de ces auditions, certaines décisions pourraient bouleverser la hiérarchie des championnats. Mais une chose est sûre : un nouveau cycle s’ouvre. Celui de la responsabilisation, de la transparence et d’une gestion durable. Le foot français n’a plus le choix.
Source : Ouest-France