Ligue 2 – Le SC Bastia, une équipe qui patine mais qui a horreur de la défaite | OneFootball

C’est assez rare pour être souligné : après douze journées (seulement onze pour l’AC Ajaccio et le Sporting, qui n’ont pas encore eu le temps de finir leur derby), le club qui a perdu le moins de matchs cette saison en Ligue 2… se trouve assez loin du haut de tableau, à la 9e place ! En effet, Bastia n’a connu la défaite qu’au terme d’une seule rencontre de championnat alors que nous entamons le mois de novembre 2024. Ce qui est moins que Paris et Lorient, qui font la course en tête, et surtout beaucoup moins que tous les autres clubs du haut de tableau, où le club bastiais espère terminer en fin de saison.

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Trois victoires, six matchs nuls, une seule défaite à Dunkerque par un but d’écart (2-1) : les Turchini n’ont plus à prouver qu’ils sont compétitifs et une menace pour beaucoup d’adversaires dans cette nouvelle édition de Ligue 2, même s’ils se trouvent provisoirement à huit longueurs du top 2. Les cinq premières places semblent cependant tout à fait accessibles pour cette équipe qui a du caractère et de la ressource malgré sa moyenne d’âge assez basse et sa vaste restructuration opérée à l’été 2024 avec le changement de la politique de transferts Un bouleversement souhaité par la direction, lié aux arrivées de Frédéric Antonetti dans le costume de coordinateur sportif ainsi que d’un entraîneur et ancien formateur revenu dans son club de toujours après avoir fait ses véritables débuts professionnels à Dijon (National). Benoît Tavenot, qui avait fait de la « haine de la défaite » sa priorité lors de son arrivée en Bourgogne en 2023, avait déjà laissé entendre que son souci principal serait de trouver la bonne formule pour rendre son équipe étanche :

S’appuyant sur une défense rigoureuse malgré les quelques buts accordés ça et là (9 buts encaissés, deuxième meilleure défense du championnat), le groupe de B. Tavenot dispose non seulement de l’un des meilleurs gardiens du championnat en ce début de saison en Johny Placide, mais aussi d’une ligne arrière qui fait mieux que tenir la route. Avec quatre défenseurs qui ont joué la grande majorité des minutes dont trois novices à ce niveau (Akueson, Ariss et Guevara) auxquels on peut rajouter la valeur sûre Florian Bohnert, c’est dans une défense à quatre bien plus souvent privilégiée par le coach que le Sporting évolue – comme pour trancher avec les années Brouard qui affectionnait ses trois défenseurs centraux. Le technicien insulaire sait toutefois s’adapter à ses adversaires : il a adopté plusieurs fois une défense plus fournie en s’appuyant sur Roncaglia, Tavares, et peut désormais compter sur le retour de blessure de Dominique Guidi qui a notamment fait un vrai bon match lors de la 8e journée décalée (Pau, 1-1).

Mais moins de défenseurs sur la pelouse ne signifie pas plus de buts marqués. Cela serait bien trop simple pour l’équipe corse qui, malgré les talents évidents de Boutrah, les prestations intéressantes de Cissé, Rodrigues et plus récemment Tramoni (tous ont moins de 24 ans), n’a pas trouvé la perle rare en pointe pour épauler tout ce beau monde. Une absence qui fait défaut et qui crispe les supporters du club évoluant en bleu et blanc, après les départs de nombreux éléments qui pouvait occuper ce poste de n°9 au mercato. Surtout que l’équipe n’a plus connu la victoire depuis cinq matchs officiels après un départ très prometteur. Faut-il pour autant blâmer les dirigeants et personnes chargées du recrutement de ne pas avoir trouvé et fait venir l’avant-centre recherché ?

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Pour l’heure, il est encore difficile de se prononcer et seul le 10 mai 2025, point final du championnat avant les Play-offs et barrages, nous donnera une réponse plus nette quant à cette politique, ce choix d’éviter le « panic-buy » au cours du mercato estival. Une révélation pourra émerger parmi les joueurs sur lesquels le Sporting compte, l’un des éléments offensifs les plus utilisés pourrait aussi progresser à un poste qui n’est à l’origine pas forcément le sien… C’est d’ailleurs de cette manière que Tavenot, qui a dû se passer des services de nombreux attaquants en raison de blessures ou de méformes, a pu faire émerger à Dijon en National des joueurs sans gros CV, qui n’avaient connu que les U19 nationaux ou la réserve en N3, en les lançant dans le grand bain. Aujourd’hui, l’un est titulaire en Ligue 2 à Troyes (Irié), un élément très prometteur a intégré le programme de formation de Strasbourg et donc de Chelsea (Messi), un autre est titulaire presque indiscutable en troisième division (Duville-Parsemain)… Ainsi, nous ne sommes pas à l’abri de voir Boumaaoui, Rodrigues ou Boutrah devenir un neuf référencé en Ligue 2 après une demi-saison d’adaptation. Tous en présentent, au minimum, le potentiel.

Mais pour l’instant, le peuple bastiais peut au moins se féliciter d’une chose : son équipe incarne des valeurs qui lui sont chères. Encore invaincue à Furiani malgré la venue de Paris (victoire 2-1), d’Amiens (1-0) ou d’Annecy (2-2) qui ont tous trois très bien débuté la saison, la formation de Haute-Corse est notamment capable de riposter après avoir encaissé des coups. Comme à Pau (égalisation à 1-1) ou contre Rodez (égalisation à 2-2) lors de ces deux dernières journées. Trouver autant d’énergie pour se sortir de situations mal embarquées est louable, surtout quand on sait que Bastia est le club qui joue le plus de matchs ces derniers temps à cause du report de son déplacement dans le Béarn. Il va falloir poursuivre dans cette voie, car il reste plus d’une mi-temps à jouer contre l’ACA et que le calendrier ne risque pas de se vider de si tôt, sauf élimination précoce en Coupe de France. Là encore, il est peu probable que Tavenot lâche du lest et accepte de se faire battre facilement. Un scénario semblable à celui de Lyon-La-Duchère dès l’entrée en lice en 2023 semble bien peu probable.

Photo Anthony Bibard/FEP/Icon Sport