« Moi, j’étais là pour faire l’idiot », Bafodé Diakité (LOSC) ému par la résurrection de Nabil Bentaleb | OneFootball

De retour dans la peau d’un titulaire ce dimanche, à Rennes où le LOSC a pris les trois points (0-2), Bafodé Diakité évoquait avec émotion le retour sur les terrains de Nabil Bentaleb au coup de sifflet final.

Ce plaisir lui avait été chipé une semaine plus tôt, lorsqu’il restait au repos, laissant sa place à Aïssa Mandi en charnière centrale. Cette fois, c’est fait. Bafodé Diakité est apparu pour la centième fois en Ligue 1, la centième fois sous les couleurs du LOSC. Ce cap a été franchi ce dimanche, lors de la victoire acquise par les Dogues sur le Stade Rennais (0-2). Grand blagueur dans l’âme, il se muait en Community Manager au coup de sifflet final pour accompagner Nabil Bentaleb jusqu’au bout de la nuit. Il se confiait ensuite à notre micro en zone mixte, véritablement touché par la résurrection de son coéquipier, buteur pour son retour sur le pré huit mois après avoir été victime d’un arrêt cardio-respiratoire.

C’est quelque chose de fou ce que l’on vient de vivre ?

Par rapport à tout ce qu’il a vécu, toutes les épreuves, j’en parle comme si j’avais vécu le tiers alors que je n’ai rien vécu, je pense que ça a été une sorte de libération. Déjà de retrouver les terrains, ça a été quelque chose. Ce but, ça a été la cerise sur le gâteau.

Qu’est-ce que vous ressentez ? Qu’est-ce que le groupe ressent ?

Le banc a explosé. Sur le but, tout le monde a constaté tout ce qu’on a produit. On sait que, comme je l’ai dit, ça a été une période difficile.Il n’a jamais lâché, est toujours resté présent. Je sais que le club a été derrière lui, énormément, et ça a vraiment été une explosion. Je ne sais pas comment l’expliquer (Il réfléchit). Je pense que c’est plus à lui de l’expliquer (Nabil Bentaleb filait sans dire un mot en zone mixte, sous les applaudissements et salutations des journalistes, ndlr). Mais je pense que ça se voit, que les gens l’ont ressenti. Il a envie de ça, il a cette faim. Il y a eu énormément d’émotions, clairement (Il prend un temps d’arrêt).

Il y a eu une énorme émotion. Déjà, le fait qu’il ait commencé à s’entraîner avec nous, pour nous, je pense que la plupart des gens l’ont vu sur les réseaux, ça a été quelque chose. Mais là, aujourd’hui, qu’il offre le premier but qui fait qu’on passe devant Rennes, il n’y a pas plus beau.

Avais-tu déjà vécu une émotion de ce type sur un terrain ?

Personnellement, non. Je n’avais jamais vécu un truc pareil. Parce que, comme je l’ai dit, ça dépasse le cadre du foot. Là, c’est l’histoire d’une vie. On ne peut être que content. C’est ce que l’on disait en rigolant dans le vestiaire. On ne sait même pas s’il va dormir cette nuit parce que c’est énorme ce qu’il a fait.

Dans le vestiaire, quelle était la réaction ? Vous avez osé lui parler ?

Ah oui, clairement. On a osé lui parler. On l’a même chambré un peu. Mais non, on est tous contents. On est tous contents pour lui.

Raconte-nous la célébration avec les supporters… Que fais-tu à ses côtés avec la caméra ?

On sait qu’il n’y a pas que le club qui a été derrière lui. Il y a aussi les supporters qui ne l’ont jamais lâché. Le but, d’aller les voir, c’était de les remercier à notre manière. Moi, j’étais là pour faire le con (il sourit). C’était une belle histoire par rapport à lui et il voulait remercier les supporters.

A-t-il pris la parole dans le vestiaire à la fin du match ?

Non, il reste quand même réservé. C’est nous, on essaie de le pousser un peu, mais il reste quand même réservé. Mais évidemment, il était heureux. On n’a pas vraiment pu ressentir ce qu’il ressentait ces huit derniers mois, parce qu’il n’était pas toujours présent. Il était parfois dans son coin et faisait son apparition à certains moments. C’était dur, vraiment dur pour lui. Je pense que si on se met à sa place, tout le monde aurait douté. Lui, il n’a jamais lâché. Il savait ce qu’il voulait et aujourd’hui, ça a payé.