Nantes rattrape le MHSC dans une fin de match à rebondissements | OneFootball

Une semaine après une prestation encourageante à la Mosson face à l’AS Saint-Étienne (1-0), le MHSC féminin cherchait à enchaîner un troisième succès de suite du côté de Nantes, équipe promue qui les talonne au classement. Elles sont finalement reparties avec le point du nul (2-2), au terme d’une rencontre animée et équilibrée, qui leur aura échappé dans les ultimes minutes du temps additionnel…

C’est une formation montpelliéraine presque inchangée qui s’avance pour défier le FCN dans l’enceinte de l’historique stade Marcel-Saupin. Yannick Chandioux décide en effet de reconduire à nouveau son dispositif similaire en 5-3-2, avec Levasseur et Louis sur les côtés et le tandem Ngueleu-Onumonu en attaque. Seul modification par rapport au succès contre Saint-Étienne (1-0), le retour dans le onze de Léa Khelifi, qui remplace Judith Coquet au milieu.

Crédits MHSC Foot

Les Héraultaises démarrent bien et apportent le danger d’entrée, avec une première incursion d’Ify Onumonu dès les dix premières secondes de jeu. Servie de la tête par Kethna Louis, l’avant-centre part dans le dos de la défense des Jaunes et force Emily Burns à s’interposer (1′). Un premier frisson qui n’inhibe pas pour autant des Nantaises volontaires dans ce début de match. Prenant un petit ascendant au milieu, les locales se projettent bien et amènent le danger dans le camp pailladin. Après une faute d’Océane Deslandes sur Manja Rogan, le FCN récupère un bon coup-franc à l’entrée de la surface. La joueuse slovène le tape elle-même et trouve le poteau, mais ses coéquipières suivent beaucoup mieux le ballon que les défenseuses montpelliéraines, et Julie Pasquereau s’impose pour tromper la gardienne Marie Petiteau sur le rebond (1-0, 7′).

Cette ouverture du score rapide pour l’équipe de Nicolas Chabot constitue le scénario du pire pour le MHSC, qui doit maintenant essayer de reprendre la main malgré un but de retard face à l’une des formations les plus hermétiques du championnat. Les Languedociennes vont pourtant réussir à poser leur jeu dans les minutes qui vont suivre, malgré quelques mouvements gâchés par des mauvais contrôles et autres passes dans le vide. Des occasions arrivent, comme lorsqu’Onumonu pivote dans la surface et tente d’armer un tir contré par Pasquereau (13′). Et puis il y a cet enchaînement magnifique de Nina Ngueleu, qui enrhume la même Pasquereau avant de décocher une frappe puissante que Burns repousse d’un arrêt reflexe de la main droite (21′).

À l’instar du week-end dernier à la Mosson, le duo Ngueleu-Onumonu est bien actif et se procure des actions dangereuses, mais il lui manque encore ce brin de réussite pour débloquer les choses. En face le FCN est loin de ne faire que subir, et s’offre aussi des opportunités de doubler la mise sur transition. Juliette Mossard est notamment arrêtée in extremis par une sortie cruciale de Petiteau (23′). Nantes maintient la pression peu après sur un corner, à la réception duquel leur attaquante Chinaza Uchendu décoche un dangereux tir à raz-de-terre, contré devant le but par Cyrielle Blanc (26′).

Les dernières actions notables seront montpelliéraines, sauf qu’à nouveau la réussite se fait attendre pour les visiteuses : Onumonu glisse un ballon entre les jambes de Burns, mais celui-ci file le long de la ligne sans rentrer dans la cage (31′); Onumonu, encore, place une tête au-dessus de la barre sur un centre de Lola Gstalter (35′)… La jeune ailière, rentrée quelques minutes plus tôt à la place de Kethna Louis, va ensuite marquer un but refusé dans la foulée pour une faute discutable de Nina Ngueleu sur Maureen Cosson (36′).

Loin d’être exsangue jusqu’ici, le MHSC souffre néanmoins d’un manque de sérénité dans les derniers mètres. Cela se confirme dans le deuxième acte, où les Pailladines vont progressivement prendre le contrôle de la possession face à une équipe nantaise dans le dur physiquement, sans pour autant parvenir à se procurer beaucoup d’occasions franches. Ella Palis tente pourtant de faire bouger les choses d’entrée, mais sa tentative dans la surface est malencontreusement repoussée par sa propre coéquipière, Gstalter (47′). À chaque nouvelle incursion héraultaise, on a l’impression qu’un petit grain de sable de ce genre vient enrayer la machine. Beaucoup de ballons filent ainsi aux abords de la zone de vérité sans être repris ou bien contrôlés. Palis essaye encore de trouver la faille après l’heure de jeu, mais son tir passe cette fois-ci au-dessus du cadre (67′).

Yannick Chandioux sent qu’il faut amener un second souffle à sa formation, et procède alors à un triple changement avec les entrées de Sonia Ouchene, Judith Coquet et Rose Kadzere. Une nouvelle donne qui s’accompagne d’une grosse opportunité de faire le break pour l’adversaire nantais, quand Danielle Marcano vient toucher le poteau sur un centre de Julie Rabanne (70′). Le MHSC réplique peu après avec une première bonne action pour ses remplaçantes : une attaque rapide initiée par Ouchene, qui décale sa capitaine Marie Levasseur dont le centre atterrit sur la tête de Kadzere, contrée par Julie Pasquereau (74′).

Nos féminines poussent de plus en plus le FCN dans ses retranchements, et le basculement attendu finit par se produire. Blanc et Coquet conjuguent leurs efforts pour empêcher les Canaries de ressortir le ballon, avant de trouver Sonia Ouchene qui oriente sur Kadzere. La Malawite ne cogite pas un décoche un tir de l’extérieur de la surface qui surprend, enfin, Emily Burns (1-1, 75′). Patiemment, le MHSC confirme son ascendant et parvient à prendre les commandes dix minutes plus tard : Ouchene, encore, est à la baguette et sert Levasseur sur le côté droit. La latérale québécoise centre et Kadzere surgit pour couper la trajectoire au premier poteau, inscrivant ainsi son premier doublé en pro avec le MHSC (1-2, 85′) ! Survitaminée, elle prend même deux fois sa chance pour un triplé dans le temps additionnel, mais sa première tentative est captée par Burns (90’+1′), tandis que la seconde fuit le cadre (90’+2′).

Montpellier semble très bien parti pour faire une excellente opération. Sauf que le promu nantais, qui a donné du fil à retordre à beaucoup d’équipes cette saison, a encore un tour dans son sac. Déjà dangereuse plus tôt dans la mi-temps, l’entrante Danielle Marcano déborde sur le côté droit et prend Océane Deslandes de vitesse. Son centre arrive au point de penalty et file devant Cyrielle Blanc, qui a légèrement lâché son marquage pour tenter en vain de le dévier. Mais derrière elle, c’est Maureen Cosson qui se retrouve toute seule et n’a plus qu’à ouvrir son pied pour envoyer la balle dans un but grand ouvert, douchant une Petiteau sans réaction sur sa ligne (2-2, 90’+3′).

C’est dur pour nos Pailladines qui réalisaient jusque là une fin de match exemplaire. Elles essaient de réagir dès le coup d’envoi suivant, avec une attaque rapide qui se termine par une tête de Coquet fuyant malheureusement le cadre (90’+4′). Ce sera leur dernière cartouche alors que les trois coups de sifflet retentissent une minute plus tard, laissant les visiteuses groggys sur la pelouse de Marcel-Saupin.

Le Montpellier HSC concède donc son deuxième match nul de la saison, au terme d’un scénario qui laisse forcément des regrets. C’est d’autant plus frustrant que les rivaux au classement Dijon et Fleury ont tous deux remporté leurs rencontres lors de cette 18ème journée. Le résultat final reflète néanmoins la réalité d’un match plaisant et disputé, que les Nantaises ont longtemps paru tenir grâce à leur solidité aux abords de la surface. Poussées par leur public énergique, elles auront su faire preuve de réalisme pour revenir après les deux réalisations pailladines.

Côté héraultais, on attend maintenant de voir si l’apport indéniable des remplaçantes en fin de rencontre va motiver des changements pour le prochain match contre le Paris FC. Kadzere postule évidemment à une place de titulaire grâce à son doublé, même si le statut de supersub semble bien convenir à son profil et ses capacités actuelles. Cependant, il y a aussi le cas Ouchene, laissée sur le banc deux fois d’affilée depuis son retour de suspension. Cela fait aussi deux fois de suite que le MHSC doit attendre son entrée pour trouver le chemin des filets et ça ne semble pas être une coïncidence. La Franco-Espagnole, qui reste jusqu’ici l’une des joueuses les plus régulières du club cette saison, devrait être sur les rangs pour gratter une place de titulaire à Grammont samedi prochain.

Le PFC sera donc le prochain adversaire des Oranges-et-Bleues, qui auront l’avantage de recevoir la troupe de Sandrine Soubeyrand à domicile. Rendez-vous le 29 mars à 17 heures, pour un affrontement qui s’annonce corsé face à l’une des meilleures équipes du championnat.

LA COMPO

Petiteau – Levasseur, Rastocle, Boureille, Deslandes, Louis (Gstalter, 22′) – Khelifi (Ouchene, 68′), Palis (Coquet, 68′), Blanc – Ngueleu (Kadzere, 68′), Onumonu (Mbakem-Niaro, 90′).

Crédits photos : mhscfoot.com