Olympique-et-Lyonnais
·2 November 2024
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Olympique-et-Lyonnais : Daniëlle, après le nul de l'OL contre le Paris FC, partir en sélection a fait du bien à la tête ?
Daniëlle van de Donk : Oui, c'était très agréable avec l’équipe nationale. On a eu une bonne pause internationale. Je pense que c'était le bon moment pour tout le monde. Mes propres résultats avec l'équipe nationale ont été très bons, donc, oui, je suis vraiment heureuse d'être de retour.
Cela a permis de passer plus facilement à autre chose après le PFC ?
Oui, je crois. C'est très décevant pour nous, parce que nous avons eu beaucoup d'occasions dans ce match et nous n'avons pas marqué. Nous voulons gagner tous les matchs que nous jouons, donc ce n'était pas très agréable. C'est bien d'avoir une pause à ce moment-là. Je pense que nous avons eu une période assez chargée avec Wolfsburg et un autre match.
Le coach disait vendredi que le staff faisait en fonction des états de forme pour préparer le PSG. Qu'en est-il pour vous ?
Pour moi, la pause nationale est toujours un peu plus calme. Ça l'est aussi parce que je suis un peu plus âgée dans l'équipe nationale aussi. Quand j'arrive là-bas, ils changent le programme pour que je puisse récupérer et être performante. Et de la même manière, ici, à Lyon, ils regardent aussi combien de minutes nous avons joué avec la sélection et adaptent les entraînements. Tout est alors un peu plus facile.
Pour en revenir au Paris FC, vous avez dit que c'était un match frustrant. Comment l'expliquez-vous ?
Je pense surtout que c'est parce que nous n'avons pas su concrétiser nos occasions. Nous avons eu beaucoup d'occasions de marquer et il y a des matchs dans lesquels ça ne veut pas rentrer. Jouer pour l'OL signifie que vous voulez gagner tous les matches. C'est donc frustrant de faire nul en ayant autant de tirs. Ces matches sont toujours un peu difficiles parce que, si vous ne marquez pas, vous restez sur la menace de l'adversaire qui peut marquer. Heureusement, ça n'a pas été le cas, au moins on s'en sort avec un point. Mais c'est frustrant, car on devrait avoir trois points, on était tellement meilleures, on a eu tellement d'occasions de marquer, mais on ne l'a pas fait.
Cela a aussi fait perdre la première place au classement à l'OL. Est-ce que c'est quelque chose d'anecdotique avec la nouvelle formule du championnat ou ça vous embête ?
Ça reste anecdotique, mais on est des compétitrices et on veut être tout en haut pendant toute la saison. Ce n'est pas le cas actuellement, mais on compte bien y remédier dès ce dimanche…
Le PSG a pris cette place de leader et vient dimanche (14h). Est-ce que la victoire est d'autant plus obligatoire que d'habitude ? Y a-t-il un peu plus d'excitation ?
Oui, forcément. Mais comme je l'ai dit, je pense que nous devrions être… comment dire... Nous devrions gagner tous les matchs. Nous sommes meilleures que les autres équipes, alors nous devrions gagner. On a été tenues en échec par le Paris FC, parfois ça ne se passe pas comme on le veut, mais je pense que c'est le cas pour l'instant depuis le début de la saison. Nos standards sont toujours là aussi, donc nous devons juste gagner. OL - PSG est toujours la grande affiche du championnat.
L'année dernière, l'OL a joué six fois le PSG avec le championnat, la Ligue des champions et le Trophée des championnes. Est-ce qu'il y a toujours cette petite excitation à les rencontrer ?
C'est à chaque fois un bon match, même si on a joué tellement de fois contre elles. C'est constamment très excitant. C'est toujours une bonne façon de répondre aux critiques et d'envoyer un message que ce soit au PSG ou à ceux qui pensent qu'on est finies. Mais dimanche, on veut montrer qu'on est les plus fortes et encore les meilleures.
Il y a l'arrivée de Joe Montemurro à l'OL et Fabrice Abriel au PSG. Est-ce que ça peut rendre ce match différent des autres années ?
Un match reste un match et il faut le gagner. Mais, avec l'arrivée du coach, c'est aussi différent parce qu'il n'est pas français, ce qui pour moi fait une grande différence. Parce que les Français sont un peu plus rigides et ils ne voient qu'une seule façon d'y arriver. Et avec Joe, je pense qu'il y a plus d'issues, plus de systèmes, par exemple. Donc oui, ça peut être très différent avec lui, mais c'est toujours le même objectif, le même sentiment.
Depuis le début de la saison, vous avez évolué en 4-3-3 ou 3-4-3. Lindsey Horan parlait de Tiki-Taka, c'est quelque chose qui vous plait ?
Le 4-3-3, comme vous l'avez dit, je suis néerlandaise, donc pour moi, c'est comme être à la maison. Je peux penser à ce système et imaginer de toutes les tactiques qui l'entourent. Mais, dans ma carrière, j'ai eu tellement d'entraîneurs différents, j'ai été en Angleterre, en Suède, ainsi, j'ai pu toucher à beaucoup de tactiques et de systèmes. J'aime quand une équipe peut s'adapter à l'adversaire, donc si une façon de faire ne fonctionne pas, vous pouvez aussi bien jouer, par exemple, en 4-4-2 ou autre. Oui, j'aime le 4-3-3, je pense qu'il me convient en tant que joueuse, mais j'aime aussi d'autres systèmes et je pense que j'apprends davantage en tant que joueuse si je peux avoir plus de systèmes à ma disposition.
Cela peut être une clé contre le PSG dimanche ?
Oui, je pense que oui. C'est aussi ce que j'aime beaucoup chez Joe. Si nous jouons un système et qu'il voit qu'il ne fonctionne pas bien, il le change tout de suite. Et nous pratiquons beaucoup de systèmes à l'entraînement, donc nous savons ce qu'il faut faire au moment des changements dans le match. C'est l'un des grands avantages qu'il a en tant qu'entraîneur.
Vous retrouvez le coach Montemurro après Arsenal. Comment se passent ces retrouvailles ?
Très bien. Il est toujours… enfin, pas toujours, mais la plupart du temps, très, très heureux. Il est vraiment très présent quand il entraîne, ce qui a une influence positive sur le groupe. Je trouve très drôle comment il apprend à parler français. Il essaie réellement de parler français parfois, mais ce n'est qu'un ou deux mots, et ensuite il passe à l'anglais. C'est très drôle, parce qu'il nous dit 'parlez simplement en anglais, nous comprenons tous'. Mais il essaie, et c'est bien.
Est-ce que vous voyez une différence dans son management par rapport à la première fois que vous l'avez rencontré ?
J'ai l'impression que lors des entraînements, par exemple, il est beaucoup plus présent. Il est vraiment là, derrière nous. Vous avez l'impression que vous devez être au top de votre forme lors des entraînements, autrement il y aura peut-être des conséquences. Il n'était pas comme ça avant, donc j'aime ça.
La rumeur que vous êtes sa chouchou est-elle vraie ?
Sa chouchou ? Certainement pas ! (rires) Si quelque chose ne va pas, c'est toujours moi, j'ai l'impression que parce qu'il me connaît, il pense qu'il peut le faire avec moi. D'un autre côté, je sais aussi qu'il m'aime bien, mais je ne suis assurément pas sa préférée ! (sourires)
Vous faites partie des anciennes désormais. Comment voyez-vous votre évolution en tant que joueuse à l'OL ?
Je peux encore apprendre. Pour être honnête, avant de venir à Lyon, c'est très personnel, mais je pensais que j'étais une très bonne joueuse. J'arrive à Lyon et je me dis, 'oh, wow, ces joueuses sont incroyables'. Et elles étaient tellement gentilles. Je me suis dit : "ok, je peux apprendre beaucoup de ces joueuses". Je pense que j'apprends beaucoup en regardant mes coéquipières faire des choses. Par exemple, Maro (ndlr : Dzsenifer Marozsán), elle est incroyable, mais on dirait que tout se passe au ralenti. Et je me demande pourquoi ? Parce que quand je joue, je suis rapide, tout va vite. Elle est si tranquille, mais on ne peut pas lui prendre le ballon. Alors, je regarde et je me dis, "il faut que j'apprenne de toi". Je regarde tout le monde et j'étudie tout le monde. J'ai de l'expérience, mais je continue de découvrir.
Pensez-vous que c'est aussi ce qui rend ce groupe si fort ? Pouvoir apprendre les uns des autres malgré les carrières ?
C'est ce que je pense. Et aussi, l'une des forces de cette équipe est qu'on joue à Lyon, donc tout le monde veut jouer, mais ce n'est pas possible. Si l'autre ne joue pas, il n'y a pas de haine dans l'équipe. Nous continuons à nous entraider et à apprendre les unes des autres. Je n'ai jamais connu cela dans aucun autre club de ma vie, c'est très spécial.
L'OL a beaucoup de leaders, en faites-vous partie ?
Je ne sais pas. Je pense qu'autour du terrain et de tout le reste, j'aime bien plaisanter et juste, mettre une bonne ambiance… Faire en sorte que tout le monde se sente le bienvenu. Je n'aimerais pas que quelqu'un ne se sente pas à l'aise, alors je suis toujours là pour tout le monde. Mais sur le terrain je suis une leader, mais pas vocalement… juste dans ma façon de jouer.
Cela est différent avec les Pays-Bas ?
Pas nécessairement… Un peu dans l'entraînement, mais pas autant. Je vais juste montrer mon énergie sur le terrain et montrer que je suis ici pour gagner. Par exemple, Wendie (Renard) est l'une des plus grandes capitaines et elle peut parler avant un match et cela me touche vraiment. Mais je ne le ferai pas moi-même. J'irai individuellement voir les personnes pendant la semaine, en leur disant : "Hey, tu es douée pour ça ou tu devrais faire ceci et cela." Donc pour être honnête, je ne sais pas si je suis réellement leader.
L'arrivée de Joe Montemurro apporte-t-elle un élan nouveau au groupe ?
Oui. Le staff qui est venu avec Joe, je l'aime déjà beaucoup. Ils sont tous très gentils. Par exemple, j'ai 33 ans, donc je n'ai plus beaucoup d'entretiens individuels. Mais j'ai eu un entretien avec l'entraîneur adjoint, Pala (ndlr : Joseph Palatsides), et il m'a montré mes vidéos de matchs. Il ne me connaissait pas encore très bien et je ne le connaissais pas, mais lui, en regardant mes clips, il m'a comprise en tant que joueuse de football. Donc il m'a dit : "Je pense que je peux t'aider sur ce point et sur ce point." et j'ai dit super, je veux ça. Mais pour moi, c'est très spécial, parce que normalement, il faut un certain temps pour que les gens vous approchent et vous rendent meilleure. Mais, on a individualisé les choses et je pense que c'est ce qu'ils ajoutent vraiment à l'équipe aussi.
Ce dimanche, il y aura plus de 15 000 personnes au Parc OL dont des jeunes filles. Avez-vous ce sentiment d'être une source d'inspiration pour ces jeunes ?
Oui. Il est très important qu'en tant que grandes joueuses, nous inspirions les gens. C'est tout ce que je veux faire, vraiment. Je veux que les jeunes enfants nous admirent et qu'ils se disent qu'ils veulent être comme nous sur le terrain plus tard. Parce que quand j'étais plus jeune, j'allais voir les matchs du PSV chez les garçons et tout ce que je pouvais penser, c'était : "wow, je souhaite jouer dans un stade plein." Mais ce n'était pas possible à l'époque, ou alors, il fallait aller en Amérique. Aux Pays-Bas, c'est maintenant possible. En France, c'est également possible.
15 000 places, c'est encore loin du record de la saison dernière...
Je ne pense pas que les gens réalisent complètement à quel point il est important pour les joueuses sur le terrain que le stade soit plein, plus que plein. Parce qu'ils nous inspirent, en même temps que nous les inspirons.
Vous qui avez connu l'Angleterre, est-ce qu'on peut comparer le développement du football féminin en France avec celui de l'Angleterre ?
Ils avaient l'Euro chez eux et ils l'ont gagné, c'est pour ça que tout s'est mis en place. C'était la même chose aux Pays-Bas. Je pense donc qu'un tournoi à domicile, ça aide beaucoup à inspirer les gens, je pense. Et il s'agit simplement de faire en sorte que les gens vous regardent. Voilà où nous en sommes à l'OL et en France. Il faut juste que les gens viennent nous voir et je pense qu'ils deviendront accros.