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·6 de junio de 2025
Borgo, le roc insulaire promu en National 2

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·6 de junio de 2025
Le FC Borgo n’a pas traîné. Un an seulement après sa relégation depuis le National 2, le club corse a aussitôt remis la machine en route en National 3. Guidé par un staff en harmonie, quelques cadres et des recrues parfaitement intégrées au contexte insulaire, le FCB a foncé à toute allure pour boucler son titre de champion du groupe D à trois journées de la fin et donc sa promotion à l’étage du dessus. Le tout saupoudré d’une invincibilité à domicile et d’une rigueur défensive redoutable. Retour sur l’excellent et prometteur exercice 2024-2025 des partenaires d’Hugo Morales.
Le FC Borgo a stoppé son hémorragie. Encore en National lors de la saison 2022-2023, le club corse vient tout juste de mettre fin à une inquiétante dynamique de deux relégations consécutives. Et pas seulement en se maintenant en National 3. Le locataire du Complexe Sportif Paul Natali a fait bien mieux que ça, en terminant à la première place du groupe D et en assurant donc son retour express en National 2. Ce qui était loin d’être gagné il y a un an, au sortir de la relégation au cinquième échelon …
Hugo Morales, au club depuis 2023, s’en souvient parfaitement. « On a perdu pas mal de joueurs. Nous n’étions pas beaucoup à rester. Il a fallu repartir sur une quasi feuille blanche, avec une nouvelle équipe et un nouveau staff », se remémore l’arrière-droit de 23 ans, qui cite les expérimentés Jean-Jacques Rocchi et Cherif Doumbia ainsi que quelques jeunes comme survivants de la relégation. Dans cette optique, pas question de se montrer trop gourmand. « L’idée était de tempérer, de stopper la dynamique négative des descentes des dernières années », resitue Hugo. Comprendre : assurer le maintien pour retrouver de la sérénité.
À partir de sa fameuse « feuille blanche », le FC Borgo désormais dirigé par Adrien Rossini se reconstruit avec de nouvelles recrues. L’émulation prend presque aussitôt. « C’est surtout dû au recrutement de bons joueurs mais surtout de bons mecs avec un excellent état d’esprit. Ils se sont intégrés avec des valeurs communes à celles qui sont importantes à Borgo et en Corse », témoigne le natif de Montpellier. Le joueur formé au MHSC et ses partenaires montent en puissance durant la préparation mais s’inclinent lors de la première journée de championnat à Linas-Montlhéry (1-2). Pas de panique pour autant ! « Cette défaite est quasiment le seul point noir de la première partie de saison, parce qu’on a pris des points à chaque match ensuite », glisse-t-il.
D’une courte tête contre Oissel (1-0), Borgo lance définitivement sa saison lors de la deuxième journée. Une victoire à domicile qui en appelle d’autres … au point de rester invaincu tout au long de l’exercice à Paul Natali. « C’est aussi le fait de gagner et de faire de bons résultats à la maison qui, après, en devient un objectif », explique Hugo Morales, dont l’équipe performe aussi loin de ses bases malgré des conditions pas toujours évidentes. Raison géographique oblige, la troupe insulaire est régulièrement confrontée à de longs déplacements dans une poule à forte connotation normande et francilienne. Seules les réserves professionnelles d’Ajaccio et Bastia soulagent le bilan carbone du FCB.
« Pour la récupération, ce n’est pas forcément top de se déplacer toutes les deux semaines, de se taper 3-4 heures de bus après l’avion, de ne pas rentrer directement les soirs de match, … Ce n’est pas toujours évident pour ceux qui ont des familles ou qui travaillent », constate Hugo Morales. Pour sa part, le latéral se veut plutôt adepte de ces voyages sur le continent, qu’il considère comme des instants fondateurs pour l’effectif. « Dans ces difficultés-là, il y a beaucoup de positif. Ça aide pour l’esprit de groupe, pour apprendre à se connaître entre joueurs et ça peut devenir une force », estime le défenseur borgolais, qui compose une arrière-garde parmi les plus redoutables de la cinquième division, tous groupes confondus.
Autour du portier Enzo Garrido, la formation corse a fait de son assise défensive sa principale force. « On a bien maîtrisé ça, confirme Hugo. On a gagné pas mal de matchs 1-0. Ce qui a fait de nous une vraie équipe, c’est qu’on a gagné ces matchs même quand nous étions moins bien. Même si c’était parfois moche, en défendant beaucoup, nous étions solidaires pour ramener la victoire. » Une « force défensive » qui « ne part pas que des défenseurs, souligne-t-il. Ça partait de l’attaquant. On était capable de faire le dos rond quand ça allait un peu moins bien, qu’importe les faits de jeu contre nous. » Trompé seulement 23 fois en 26 journées, le roc borgolais a donc foncé tout droit vers la première place et la montée en National 2, bouclée au soir du 24e épisode.
Mais sans se précipiter. « On prenait match après match. On ne s’est pas mis le couteau sous la gorge tout seul en se disant qu’il fallait qu’on soit champion », assure Hugo Morales, quelque peu perturbé par la fin de saison. « J’ai été une fois champion auparavant avec la réserve de Pau, mais ça avait été lors de la dernière journée. Mais d’être sacré avant la fin du championnat c’est sympa aussi, ça montre que tu as été régulier. Je n’avais jamais vécu ça. C’était bizarre à gérer lors des deux derniers matchs. Même si on était prévenus, on a quand même perdu le match d’après parce que c’est humain de tout relâcher. C’est dur de remettre aussitôt la même envie. Mais on a quand même gagné le dernier match chez nous pour rester invincibles, parce qu’on avait ce levier pour nous motiver ».
Au-delà de l’invincibilité à la maison, le bilan est remarquable : 55 points pris pour 16 victoires, 7 nuls et 3 défaites seulement. Des résultats qui portent aussi la marque d’un staff en harmonie, articulé autour d’Adrien Rossini par l’adjoint Gary Coulibaly et l’entraîneur des gardiens Jean-Charles Giovacchini. « C’est vraiment un trio qui bosse ensemble, salue Hugo Morales. Ils sont à l’écoute, beaucoup dans la communication, que ce soit entre eux ou avec nous. Ça leur a servi de réunir trois manières de voir le foot, trois expériences différentes : Gary avec sa carrière de joueurs, Adrien par ses expériences d’entraîneur dans la région et Jean-Charles grâce à ses connaissances du club et du football local », énumère l’arrière-droit passé par Sète.
Désormais, tout ce petit monde est tourné vers la préparation du prochain exercice en National 2, où il pourrait croiser la route de ses homologues Balagne et Furiani-Agliani. « Si on pouvait faire la même saison …, sourit Hugo. Mais on ne se voile pas la face. Le National 2 avec trois groupes, on sait que c’est un championnat très relevé. C’est une belle opportunité pour nous d’inscrire le club à ce niveau-là. Dans un premier temps, ce serait bien de repartir en faisant une bonne saison, avec un maintien au bout. Après, selon comment ça se passe, on verra. Mais pour l’instant, on ne se projette pas plus que ça, comme ce fut le cas cette année. On va y aller tranquillement et sereinement en prenant match après match. » Une philosophie qui a déjà porté ses fruits !
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