Cambot : "Un peu de mal avec cette notion de derby chez les filles" | OneFootball

Sarah Cambot : "J’ai un peu de mal avec cette notion de derby chez les filles. Je comprends chez les garçons cette rivalité et cette proximité avec Lyon, il y a un historique. Chez nous, c’est différent. J’arrive a comprendre, ça existe chez les garçons donc le transfert est fait, pas de souci, mais chez les filles ce n’est pas un vrai derby. Oui c’est un match qui tient à coeur, pas parce que c’est un derby mais parce qu’en face c’est l’une des meilleures équipe d’Europe et du coup c’est un challenge. Le groupe, les nouvelles, tout le monde va pouvoir se confronter au top niveau français sur la discipline. Il y a toujours des choses à retirer de ces confrontations

L’année dernière j’ai très mal vécu le match aller (ndlr, défaite 11-0), je l’ai toujours en travers de la gorge. Le match retour même si on s’est battues, on le perd aussi (ndlr, défaite 0-6). C’est un match si on ne s’engage pas à 200% ça peut vite devenir compliqué pour nous. L’année dernière en très peu de temps, le match est passé d’un 4-0 à un 11-0, ça serait bien de ne pas réitérer les mêmes bêtises avec cette expérience et ce recul. J’ai foi et confiance en l’état d’esprit de notre groupe même si les premiers résultats de la saison ne sont pas convaincants. Personne ne triche, c’est un vrai groupe, volontaire, il va nous falloir un peu de temps, avec 12 recrues et des étrangères qui ont un temps d’adaptation un peu plus long mais ça va aller. Ce match peut être un déclic dans les attitudes et dans les exigences, si tu fais preuve de suffisance tu vas le payer très cher.

Depuis le début de la saison, c’est un nouveau coach, un nouveau staff, des nouvelles joueuses et donc une nouvelle équipe. Ce qu’il s’est passé avant contre Lyon c’est bien de l’avoir en mémoire mais ça ne concerne pas ce nouveau projet. Évidemment les choses restent, ce 11-0, c’est la première fois de ma carrière que je prenais un score aussi large. Tu n’as pas envie que cela se reproduise mais tu ne peux pas faire subir ton histoire aux nouvelles joueuses. Elles savent. Personne n’a prévu d’en prendre 11 ce week-end, ce n’est pas l’objectif. On sait que ce sera compliqué mais on a bien préparé la semaine, on sait ce qu’on doit faire.

J’ai envie de me dire que de jouer sur le stade Salif Keïta c’est mieux pour nous, c’est un terrain sur lequel nous avons nos repères, c’est notre lieu d’entrainement. Ça met plus de chances de notre côté. Je vais être honnête mais la qualité de la pelouse de Geoffroy-Guichard sert davantage une équipe comme Lyon. C’est bien de faire cela dans notre petit stade avec les gens qui seront plus proches. On ne peut faire rentrer que 1500 personnes mais il y a du bruit, plus de proximité. À Geoffroy-Guichard quand on a joué la saison dernière, il y avait plus de 4000 personnes mais on entendait pas mal de lyonnais, c’était plus lointain donc je préfère jouer cette rencontre ici.

Jouer dans le Chaudron c’est une chance, mais si on doit y jouer, je préfère le faire contre des concurrentes directes dans un match où on se battra pour prendre des points dans un niveau de compétitivité semblable. Pour moi, ces matchs de gala que l’on exporte sont plus faits pour les supporters que pour les joueuses. Il faut que l’on joue des matchs avec un réel enjeu sportif lorsqu’on à la chance de pouvoir évoluer à Geoffroy-Guichard."

Un sentiment partagé par son entraineur, Sébastien Joseph, lui aussi questionné sur le fait de jouer les gros matchs au Keita plutôt qu’à Geoffroy-Guichard : "Si on doit jouer à Geoffroy-Guichard, c’est parce qu’on joue tous nos matchs là-bas, pour avoir des repères. Sinon c’est un stade neutre en quelque sorte. J’ai forcément une préférence pour jouer dans le Chaudron mais à condition d’y jouer tout le temps et pas uniquement dans des rencontres où ça sert uniquement l’adversaire."