EXCLU - João Neves : « Je n’ai jamais eu besoin de luxe pour bien me sentir » | OneFootball

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·13 de febrero de 2025

EXCLU - João Neves : « Je n’ai jamais eu besoin de luxe pour bien me sentir »

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Recruté pour 60 millions d’euros l’été dernier, João Neves est LA recrue de la saison. Le milieu de terrain portugais a immédiatement impacté positivement le jeu du Paris Saint-Germain. Déjà meilleur passeur du championnat, l’international portugais brille par sa clairvoyance et son intelligence de jeu. En interview, le prodige formé à Benfica se la joue comme sur le terrain : collectif et toujours orienté vers ses partenaires. Entretien avec l’humilité et la discrétion en personne.

Comment s'est déroulée ton enfance ?


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Je pense que c'était une enfance normale, entouré de mes amis et ma famille. Dans une famille modeste, je n'ai jamais eu de problèmes, comme je n'ai jamais vécu dans le luxe non plus. J’ai toujours maintenu ce qui était commun : les valeurs famille et respect.

As-tu des frères et sœurs ?

J'ai une grande sœur qui a trois ans de plus que moi. Et j'ai deux parents, un père qui a 50 ans et ma mère aurait eu 51 ans l'année dernière. Mes parents étaient mariés, ils ont divorcé, il y a quelque temps, mais tout allait toujours bien entre eux. On habitait Tavira, une petite ville de l'Algarve. Un endroit très bien surtout pour passer de bonnes vacances (sourire).

Quelle a été ton parcours scolaire ?

Je suis allé à l'école à Tavira jusqu'à la sixième. En cinquième, c'est l’année où je suis allé à Benfica. À Lisbonne, j'ai effectué toute ma scolarité dans la capitale jusqu’en terminale. Je n’étais pas un excellent élève, mais j’avais de bonnes notes, aussi parce que ma mère était enseignante. Elle m'a beaucoup aidé à la maison et elle m’a aussi bien aidé à l'école parce que si je faisais quelque chose que je ne devrais pas faire, elle était la première à le savoir parce qu’elle était prof dans l’école où j’étais scolarisé, donc c'était plus difficile pour moi de mal me comporter.

Que représentait le football de ton enfance ?

Le football a toujours été présent. Au début, je ne voyais pas le football comme un travail et je pense que c'est normal, parce que quand on quitte l'école, on se retrouve avec nos amis pour faire une activité, du sport, et évidemment, c’était toujours du football. Le football était quelque chose qui me captivait. J’ai pratiqué beaucoup d’autres sports : je faisais du handball, je faisais un peu de karaté, j’ai testé la natation. Mais le football, c'était là que j'étais avec mes amis en dehors de l'école et c'était le sport que j'aimais le plus.

Mais tu sentais déjà petit qu'il y avait quelque chose en plus dans le football ?

J’avais l’impression de mieux m’entendre avec le football. J'ai toujours été très bon en sport, surtout parce que ma famille est très adepte de l'exercice physique. Mon père jouait au ballon, il est actuellement entraîneur, ma mère était professeur d'éducation physique. J’ai donc toujours eu un héritage sportif. Je pense que le football était le sport dans lequel mes amis et ma famille ont vu que j'avais un don et c'est ce que je suis devenu.

Peux-tu partager avec moi une histoire, un moment de ton enfance pour permettre à nos lecteurs de mieux te comprendre ?

Je me souviens très bien que quand je jouais déjà à Benfica, j’adorais aller à Tavira, donc j'allais aussi voir l'entraînement de mes amis. Et j'étais là avec mon père, dont j'ai déjà dit qu'il était entraîneur de l’école de football, et mon père a reçu un appel téléphonique et m'a dit : attends-moi. Il est resté une demi-heure à parler au téléphone. Il m’annonce que je vais jouer cinq tournois avec Benfica en dehors du pays. En Angleterre, deux fois, en France également deux fois et l'autre je ne me souviens plus où. Je crois que c’était en Italie. Je me suis retrouvé loin de chez moi pendant presque un mois à l’âge de 12 ans. Et c'était fantastique d'entendre cette nouvelle de mon père, alors que j’étais entouré de mes amis. Incroyable, j’allais passer un mois loin de chez moi.

C’est vrai que tu parcourais 140 km pour aller t’entraîner à l’académie de Benfica dans l’Algarve.

Je l'ai fait, je l'ai fait sur quelques kilomètres, mais comme je l'ai dit, je n'ai eu aucune difficulté avec tout ca, la famille faisait le maximum pour nous. Les familles s’organisaient pour nous transporter à l’académie qui se déroulait au milieu de l'Algarve.

Cela est une force pour toi maintenant, tous ces sacrifices ?

Oui, je vois beaucoup de ce que mes parents ont vécu et ont abandonné pour que je fasse ce que je fais aujourd'hui et je vois qu'ils ont beaucoup abandonné de projets personnels et ont travaillé dur pour être ce que je suis.

Et quelle était la difficulté de déménager de Tavira, une petite ville, que tout le monde connait pour les vacances, pour aller à Lisbonne, la capitale, c'était compliqué pour toi ?

Je ne pense pas, parce que quand j'avais 11 ans, je n'avais pas encore cette idée de ce qu'est le monde réel et de ce qu'il faut pour vivre. Par exemple, je ne savais pas que sur l'autoroute, on avait besoin de payer les péages pour aller à Lisbonne, je n'avais aucune idée de ces choses, donc c'était plus facile pour moi, et un enfant s'adapte bien mieux aux environnements, donc aller à Seixal à l'âge de 11 ans, quitter la maison, ce n'était pas si difficile. J'allais aussi me retrouver avec des amis, des amis qui jouaient déjà, donc c'était plus facile, je vivais avec eux, nous étions dans une grande résidence et c'était toujours amusant. J'ai aussi eu la chance que mes parents puissent venir me voir le week-end, alors...

Ils faisaient le trajet tous les week-ends ?

Avec Benfica, je recevais un petit salaire, mais ce n'était pas pour moi, c'était plutôt pour aider mes parents sur les trajets. Mes parents se sont beaucoup sacrifiés pour pouvoir venir me voir. Je n’ai jamais raté les appels à 23h, le petit message du matin, ils étaient toujours présents sans être là. Donc, il n’y a jamais eu de manque mentalement, il manquait parfois le calin mais ça allait.

Tes anciens coachs disent tous que tu souhaitais à chaque fois un entraînement parfait, que tu avais le souci du détail. D'où vient cette particularité et pourquoi ?

Je ne voulais pas un entraînement parfait, je voulais juste faire de mon mieux, parce que j'avais toujours en tête que parfois, on fait de son mieux et ça ne suffit pas à atteindre ses objectifs. Alors je me disais que si je ne faisais pas de mon mieux, ce serait encore plus difficile, donc en faisant de mon mieux, j’étais toujours plus proche de réaliser ce que j'aime et ce que je veux.

Quelle a été la difficulté de passer de l'entraînement avec les pros à Benfica, à titulaire en équipe première ?

Cette transition s'est faite avec la Coupe du Monde 2022, elle était en fin d'année, en novembre-décembre, et était en pleine saison. À ce moment-là, Benfica avait beaucoup de joueurs absents dans son effectif donc le coach avait besoin de quelques joueurs pour s'entraîner. Et à l'époque, j'étais dans l'équipe B et le coach m'a dit : écoute, João, demain tu vas t’entraîner avec l'équipe principale. Et il y a eu un super entraînement, les joueurs présents m'ont beaucoup aidé. J’étais très nerveux bien sûr, mais j’avais le sentiment qu'ils m'aimaient bien, je me suis détendu et j'ai fait mon travail, et bien fait...

Et ce vrai qu'avant d'aller à tes premiers entraînements pros, tu les préparais comme une finale de Ligue des Champions ?

C'est ce que je viens de dire, je travaille toujours à mon meilleur, je donne toujours le meilleur de moi-même. Parfois, je rate des passes, parfois, je rate des coups, c'est normal, mais avec le nombre de répétitions, on finit par se perfectionner. Je pense à toujours donner le meilleur de moi-même pour montrer à l'entraîneur que je suis prêt à jouer et que c'est ma vertu.

On a entendu parler d’une histoire avec des bouteilles Powerade, tu peux nous la raconter ?

L’histoire remonte à quand nous étions enfants et nous voyions les joueurs de l'équipe première boire de la Powerade et nous voulions toujours le faire, quand j'étais ramasseur de balle, nous courions toujours à la fin du match, à côté de l'homme qui avait la glacière pour nous donner une Powerade. On était comme des fous. On voulait être comme eux. Au Seixal, un soir, au centre d’entraînement, on était entre nous et on s'est dit : « Les gars, il y a les Powerade, allons en prendre quelques unes » (sourire). Rien de bien méchant, ce sont des bêtises d’enfants, de jeunes, je ne pense pas que ce soit malsain, ça arrive à tout le monde. Et nous sommes allés là-bas pour les chercher, puis nous avons été attrapés. Nuno Gomes, le responsable, nous a appelés et convoqués dans son bureau et nous pensions être licenciés, partir et quitter le club. Au final, nous avons eu une petite punition qui était de faire les lits et à ce moment-là, il y avait le choc contre Porto à la Luz et on a également eu interdiction de regarder le match. D’ailleurs, le stress avant cette rencontre était immense, mais tout s'est bien terminé.

Dans ce sport si physique, ton gabarit, c’est un avantage ou un souci ? Quel message souhaites-tu envoyer aux jeunes joueurs qui ont ton gabarit ?

Quand j'étais plus jeune, j'ai été exclu de Lopes Da Silva, qui était un tournoi où toutes les régions de Lisbonne, Porto, Aveiro, Braga et l’Algarve se réunissaient pour organiser une compétition entre régions. À l'époque, je n'étais pas convoqué, j'ai aussi parlé au coach, il m'a dit qu'à ce moment-là, il voulait la performance et non les joueurs d'avenir, et il voyait en moi un joueur d’avenir. Cela m'a toujours aidé à essayer de trouver des solutions pour sortir de cette case de joueur frêle, moins physique que les autres, pour montrer d’autres facettes de moi. Cela m'a toujours aidé à être mieux préparé, à voir les matchs des adversaires. Et ils m'ont aussi souvent méprisé à cause de ma taille, en se disant : « Il est faible, alors je vais y aller mollo, plus calmement au duel, donc je prenais un avantage parce que moi j’y allais à fond. Le mépris à cet égard m’a toujours permis d’avoir le dessus sur eux.

Et comment as-tu réussi à surmonter rapidement la pression d’être titulaire à Benfica ?

Mon premier match en tant que titulaire, je m'en souviens, c’était contre Estoril à domicile. J'étais super nerveux, mais je le suis toujours avant un match, peu importe contre qui c'est, parce que c'est cette inquiétude de « Ok, je vais travailler, je vais devoir faire quelque chose de différent, il va falloir aider l’équipe ». Et c'est toujours cette petite pression, ce n'est pas contre qui je vais jouer, c'est à propos de moi et de mon travail, de ma rigueur. En ce moment, quand je joue contre quelqu'un, j'ai la même nervosité que lors du premier match, mais c'est une bonne nervosité, c'est une nervosité qui m'aide à comprendre que c'est important et que je vais faire une belle performance.

Pour Estoril, nous avons gagné 1-0, le match a été très difficile et nous étions dans la dernière ligne droite du championnat, à six matchs de la fin. C'était une preuve de confiance de l'entraîneur. Quand j'ai dit au revoir à Benfica, c'était opportun, j'ai dit qu'il me faisait peut-être plus confiance à ce moment-là que je n'avais confiance en moi-même, et je suis très reconnaissant envers l'entraîneur de m'avoir fait jouer et d'avoir vu que j'étais préparé.

Tu continues à suivre les résultats de Benfica, tu restes en contact avec tes anciens collègues et amis à Benfica ?

Bien sûr, bien sûr. Mais nous sommes toujours... On parle, on parle plus de notre vie que de notre travail, je pense que c'est le plus important.

Pourquoi avoir choisi le PSG ?

À l'époque, je ne m'attendais pas à quitter le club, mais je connaissais les besoins de Benfica et je savais que c'était peut-être une option de partir et vu la proposition du PSG, comment ils m’ont parlé du club, ce qu'ils m'ont dit, ce qu’est ce club, l'essence du club, je pense que je vois beaucoup du PSG en moi. C'est un club qui veut parier sur les jeunes, il veut parier sur le football, le beau football. L'important est comment nous gagnons, comment nous jouons avec le ballon. Je pense que l'idéologie de ce club est parfaite pour moi.

Et la pression d’un transfert aussi important, ce n’est pas compliqué à gérer ?

Je suis si jeune que je n'ai aucune idée de ce qu'est l'argent et de son importance. Je pense que c'est un avantage. Parfois, mes amis disent que je vaux 60 millions, et je me demande comment est-ce possible ? Et c'est un peu difficile à digérer, mais je ne m'inquiète pas pour cela, car comme je l'ai dit, et je le dis toujours et je le dirai toujours, si je fais de mon mieux, je peux valoir plus, je peux valoir moins. Dans le football, tout le monde sait que ce qui est vrai aujourd’hui, est un mensonge demain. Et ça y est, je connais déjà ma façon de voir les choses, je me fiche de ce qu'ils ont payé pour moi. Je vais faire de mon mieux, et s'ils me font confiance, je dois juste leur montrer sur le terrain et en dehors du terrain pourquoi ils me font confiance.

En 2022, on a vu sur tes réseaux sociaux que tu avais posté une photo avec la Tour Eiffel. C'était un signe avant l’heure ?

Rien à voir, quand je suis venu à Paris, j'ai visité la Tour Eiffel et c'est un monument historique, incroyable à voir, quelque chose qu'on ne voit pas tous les jours. J'ai de la chance, j'ai un ami, Ruben, qui a fait ses études à Paris. Il a vu la Tour Eiffel autant de fois que moi. En d’autres termes, quand quelqu’un peut voir une chose tous les jours, il ne s’en soucie pas. Quand je suis venu ici, je suis allé avec lui, nous sommes allés à la Tour Eiffel, nous nous sommes promenés dans les environs, et il m'a dit, j'ai plus visité Paris avec toi que seul (sourire).

Pourquoi portes-tu le numéro 87 ? Il représente quelque chose de spécial ?

Non, par hasard, il n’y a pas de signification particulière à cela. C'est à l'époque du Benfica B que j'ai dû choisir un numéro entre 50 et 99. Et le numéro que je préférais, à savoir la date de naissance de mon père qui était 1964, était déjà pris, il n'était plus disponible. Et j'ai demandé quels étaient les chiffres disponibles. Il y en avait peu et 87 était parmi les chiffres libres. Et j'ai bien aimé parce que 8 est un numéro rond et rentre bien dans le dos et le 7 aussi.

Peux-tu nous expliquer comment Luis Enrique travaille avec toi au quotidien ?

J'aime beaucoup sa méthode de travail. Je pense que c'est un entraîneur fantastique.

Il est sincère, il nous aide. Il ne dit pas seulement les choses bien, il dit aussi ce qui ne va pas. Il donne des conseils et nous aide à nous améliorer. Et je pense que lorsque l’on est ouvert à l’amélioration, la probabilité de s’améliorer est plus grande. Et c’est un entraîneur qui se soucie beaucoup de ses athlètes et de son équipe. Et je pense que tout ce qu’il fait est pour le bien-être de l’équipe. J'aime sa façon de travailler et je suis très heureux de travailler ici avec lui.

On a entendu beaucoup de choses sur le niveau de la Ligue 1. Cristiano Ronaldo, Neymar, tous ont dénigré le championnat français. Que penses-tu du niveau réel notamment par rapport au championnat portugais ?

Je pense que le niveau ici est plus élevé qu'au Portugal, les équipes de milieu de tableau et bas de tableau sont plus homogènes, plus compétitives et plus fortes, c'est plus vivant, elles sont plus rapides, plus agressives. Les stades ici sont bien meilleurs. Alors qu'au Portugal, les stades, bien qu'ils soient corrects, les tribunes sont très proches, le terrain n'est pas en bon état, les vestiaires ne sont pas aussi cleans. Ici en France, toutes les équipes sont capables de jouer un bon football, et cela nous donne également le pouvoir de jouer notre meilleur football à l’extérieur.

As-tu un adversaire qui t’a marqué ?

Je pourrais dire beaucoup de joueurs, et ces derniers temps, j'ai joué contre des équipes de haut niveau. Comme c'est le cas contre l'Atlético de Madrid ou le Bayern Munich. Joshua Kimmich est un joueur fantastique. Je me souviens que le coach me l'a même dit à l'époque. J’allais jouer contre lui et que je devais jeter mon dévolu sur Kimmich. Et c'est ce que j'ai fait et j'ai adoré jouer contre lui. Je pense que c'est un joueur à un niveau que peu de gens peuvent atteindre. Mais oui, j'ai encore peu d’expérience dans le football professionnel, je pense qu'il y aura encore beaucoup plus de joueurs avec lesquels je devrais être attentif et apprendre d'eux.

On a un peu parlé de ta personnalité et les gens disent toujours que tu es un homme simple, que tu n'as pas besoin de luxe ou de ce qui brille. Peux-tu nous en dire un peu plus sur João Neves ?

Je ne pense pas que ce soit quelque chose qui m'attire (le luxe), même si en ce moment j'ai plus de possibilités d'acheter quelque chose de mieux, ce n'est pas le cas. Je pense qu'étant issu d’une famille très humble, j’ai beaucoup de détachement à cet égard. Je n'ai jamais eu besoin de luxe pour bien me sentir, je ne suis pas un joueur qui poste beaucoup sur les réseaux sociaux, qui en a beaucoup besoin et j’apprécie que ça continue ainsi. Je sors dans la rue et personne ne me reconnaît. Pas parce que mon visage n'est pas connu, mais rien n’attire l'attention, les vêtements ne sont pas choquants, la façon dont j'entre dans un restaurant ou un musée n'attire pas l'attention, c'est tout. J’aime vivre ma vie, aller boire mon café au bar, prendre mon petit déjeuner tranquillement.

Même en France, tu continues à faire ça ?

Oui, oui, oui, oui. En France, plus même. Je mange un croissant et parfois les gens me demandent une photo, mais ce n'est pas quelque chose qui m’arrive régulièrement et j'aime beaucoup ma façon de vivre.

Ca fait deux ans que je suis professionnel, on me reconnaît plus au Portugal parce que je suis Portugais, évidemment, mais toujours avec du respect. Qu’il s’agisse des supporters de Benfica ou même des autres autres clubs. Alors je sors dans la rue et tout va bien, c'est la vie que je veux maintenir en dehors du football, une vie paisible.

Comment peux-tu continuer à avoir cette vie paisible, cette humilité après ce gros transfert et ton nouveau surnom de ‘Joyaux Neves’ ?

Je pense que ce que je fais sur le terrain est très transparent pour la personne que je suis en dehors. Je n’ai jamais créé de bagarre sur le terrain, je ne fais jamais rien de malveillant, c'est toujours pour le bien du football et dans le respect de mon adversaire. Je pense que comme je respecte les autres, ils me respectent en dehors du terrain. Alors, même si, comme vous le savez, je suis Benfiquista, même si un fan du Sporting vient me voir, il aime vraiment mon travail, il apprécie beaucoup ce que je fais sur le terrain, il demande une photo et tout va bien. J’ai toujours vécu comme ça et j'espère toujours vivre comme ça.

Peux-tu nous dire ce que tu aimes faire en dehors du football ?

J'aime beaucoup me promener. J'aime visiter de nouveaux endroits. Chaque fois que j'ai un jour ou deux de congés, j'essaie de sortir de la maison. J'aime marcher, j'aime prendre l'air. Ici, l'air est un peu plus froid, mais c’est bien. Et c'est important de découvrir le monde extérieur, de ne pas rester que sur le football. C'est une très bonne façon de passer du temps et j'apprécie vraiment ces moments avec mes amis et familles proches.

Pourquoi enfonces-tu ton maillot dans le short ?

C’est Benfica qui nous l’imposait, c’était une règle quand nous étions enfants : le maillot rentré dans le short et les chaussettes sous les genoux. Et cette façon de m’habiller et de jouer a toujours fait partie de moi et mon père a toujours dit qu'on continuerait à jouer avec le maillot rentré dans le short parce que c'est un signe de respect pour les clubs, nous-mêmes et nos adversaires. Ça représente ta façon de jouer, c'est la façon dont les gens te voient, c'est déjà un respect. C’est aussi un de mes signes caractéristiques, il y a maintenant des enfants qui viennent vers moi et me disent : « Je rentre le maillot comme toi », ils veulent être comme moi (rires). C’est ta tunique, elle te représente, il s'agit d'être bien habillé, et quand le maillot sort, j'essaie de le remettre à sa place le plus vite possible. C'est comme ça que j'ai toujours joué et maintenant, je ne me sens pas à l'aise quand le maillot ressort.

Tu te décris comme un joueur d'équipe. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

C’est simple d'expliquer d'abord l'équipe. Je m'en fiche si je marque zéro but et zéro passe décisive tant que l'équipe gagne chaque match. Et c'est la chose la plus importante pour moi.

Nous sommes dans un sport de stats justement…

Je comprends cela et j'en parle à la maison avec mon père, avec ma copine, avec mes amis et ce n'est pas quelque chose qui me monte à la tête, devoir mettre plus de buts ou plus de passes que les uns et les autres… Je fais au mieux pour l’équipe et tant que l’équipe est bonne, je vais bien.

Tu as déjà réalisé un record personnel en nombre de buts (2) et de passes décisives (5), t’es tu fixé une limite ?

C'est ce que je viens de dire, peu m'importe si je marque cinq buts ou deux passes décisives, peu importe, il s'agit de gagner. Si je ne réalise pas de but ou de passe décisive et que l'équipe gagne, c'est bon. Le jour où l'équipe est mauvaise, l’important n’est pas João, l’important est que l’equipe gagne à nouveau.

Quelle est la passe parfaite de João Neves ?

La passe parfaite pour moi ? Je ne pense pas qu'il existe un type de passe parfaite, je crois que tant que c'est bien fait et que la balle est bien transmisse à l'autre collègue et qu’il puisse terminer, je pense que c'est toujours bien.

Tu as toujours aimé Aimar et Iniesta, peux tu nous dire pourquoi ?

Aimar a toujours été une icône du football et quand je suis allé à Benfica, il était une idole. Quand j'étais petit, j'ai toujours entendu parler d'Aimar. Aimar, Aimar, Aimar… La vérité est qu'Aimar a toujours très bien joué et a été une idole. Je m’appuie plus sur ce qu’on m’a dit pour dire ça car je me souviens à peine l'avoir vu jouer. Peut-être juste dans des vidéos ou quelque chose du genre. Iniesta, en revanche, était un joueur que je suivais depuis petit, sa façon de jouer, son élégance et sa détermination. Et il donne toujours la priorité à l’équipe, c’est quelque chose que je vois très bien en moi.

Si tu étais journaliste, quelle question poserais-tu à João Neves ?

Je laisserais João Neves tranquille, car João Neves n'est pas un grand amateur d'interviews et je le laisserais tranquille pour qu’il rentre chez lui (rires).

Si tu devais terminer l’entretien par une phrase qui te représente, que dirais-tu ?

Je vais donner le maximum ou que je sois. En ce moment, je suis à Paris, Paris est ma maison et je veux donner le maximum à Paris, parce que Paris m'a très bien accueilli. Je suis très heureux d'être ici.

Quelle note pourrais-tu donner à cette interview ? Alors, attention, je serai payé en fonction de ta réponse…

J'ai vraiment apprécié l'interview. Même si je n'aime pas trop le faire habituellement, je sais que c'est important pour ceux qui me suivent. Et je pense que les questions ont été bien posées et bien structurées et j’ai vraiment aimé ce moment. En plus en portugais avec un Portugais, c’était vraiment top.

Propos recueillis par José Romano au Campus PSG.

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