EXCLU - Ousmane Dembélé, Onze d'Or 2025 : « Comment ne pas être heureux ? » | OneFootball

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·11 de septiembre de 2025

EXCLU - Ousmane Dembélé, Onze d'Or 2025 : « Comment ne pas être heureux ? »

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Une saison en or. Fer de lance de l’attaque du Paris Saint-Germain, Ousmane Dembélé a tout raflé : Ligue des Champions, Supercoupe d’Europe, Ligue 1 et Coupe de France. Le tout en se montrant le joueur le plus décisif de son équipe.

Plébiscité par les lecteurs de Onze Mondial, « Dembouz » remporte le Onze d’Or devant Lamine Yamal et Kylian Mbappé. À l’occasion de la remise du trophée, la star du PSG nous a reçus dans un cadre somptueux pour une interview et un shooting photo de qualité. Rencontre avec l’actuel meilleur joueur du monde.


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Tu as été plébiscité par des centaines de milliers de lecteurs. Pourquoi selon toi ?

Pourquoi ? (sourire) Je pense parce que j'ai fait une bonne saison avec le Paris Saint-Germain et qu'on a gagné pratiquement tous les trophées possibles. La saison collective du PSG fait que des joueurs du club méritent de gagner des trophées individuels.

Comment se sent-on lorsqu'on est reconnu par les fans comme le meilleur joueur du monde ?

Ça fait plaisir. Je suis fier, ça prouve que tu as bien travaillé durant toute la saison, je vais même plus loin, durant toutes ces années pour remporter des trophées individuels. Ça me touche, mes sacrifices et mes performances sont reconnues.

Et dire qu'à l'époque, tu avais menacé d'arrêter le foot ?

(Rires) C’était des menaces en l'air, ça. C’était juste des menaces en l’air. C’est vrai que j’avais dit ça. Tu sais, j’ai eu beaucoup de périodes comme ça. Je disais ça, mais sans vraiment le penser. Mais non, quand même, je n'allais pas arrêter le foot. J’étais avec les jeunes du Stade Rennais et pour avoir ma chance avec les pros, j’avais dit ça. J’avais tout simplement envie de connaître le monde professionnel, c’était juste du bluff…

En 2018, durant notre long entretien, tu avais dit : « On va dire que je suis une Ferrari en construction ». La construction est-elle finie ?

Je ne me souviens plus exactement de ce que je t’avais dit (sourire). En tout cas, ce que je peux dire, c’est que la construction de la Ferrari a eu beaucoup de problèmes (rires). Lors de ces quatre dernières années, j’ai énormément travaillé. Aujourd’hui, la Ferrari est dans un bon état, elle n’est pas totalement terminée, elle n’est pas encore full option (sourire). Il manque encore une ou deux options, mais j’y suis presque.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?

Je fais une bonne carrière. J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup appris, surtout durant mes années à l'étranger. C'est ça une carrière de footballeur, il n'y a pas que des beaux moments. J'ai connu des moments compliqués, mais ça m'a beaucoup aidé à me construire en tant que joueur sur le terrain, mais surtout en tant qu’homme. Je suis content de tout ce que j'ai vécu jusqu’à maintenant. Je n’ai que 28 ans, mais si je dois te faire un bilan à l’instant T, je peux te dire que je suis heureux et fier de mon parcours. J’espère ça va continuer comme ça pour moi, car je suis sur une bonne base et tout se passe bien.

Tu imaginais ta carrière comme ça ?

Non, je ne l’imaginais pas comme ça, mais après, dans le football, il y a beaucoup de changements, tout peut aller vite. Surtout que tu n'es pas toujours maître de ton destin… Beaucoup de choses peuvent se passer. Mais encore une fois, je suis fier de mon parcours et de tout ce que j’ai accompli. Je viens quand même de remporter la Ligue des Champions avec le Paris Saint-Germain, un club français, c’est historique. Comment ne pas être heureux ?

On parlait beaucoup des crochets d’Ousmane Dembélé, désormais, on parle aussi, du pressing d’Ousmane Dembélé. Tu as transformé un geste défensif en geste décisif, tu t’en rends compte ?

(Direct) C’est le coach, c'est l'entraîneur qui me demande de ne pas laisser le temps aux défenseurs et aux gardiens de manœuvrer, d’avoir le temps de penser. Je suis constamment en alerte. Surtout quand on n'a pas le ballon, même si la plupart du temps, on a le ballon. Bon, il n'y a pas que moi qui presse. Mes partenaires aussi m'aident beaucoup. Si je fais le pressing tout seul, je suis mort. Là, on parle de moi, car je suis l’attaquant, je suis le premier à faire le pressing, mais vraiment, toute l’équipe contribue à ce travail. C'est quelque chose qui est important, surtout avec notre style de jeu. Durant la finale de la Ligue des Champions, j’ai énormément, énormément couru. Ça a aussi fait la différence. C'est bien, on va continuer sur cette voie.

Et pourtant, initialement, tu n'aimais pas défendre…

Ooooh mais tu sais, le pressing sur le côté et dans l'axe, ce n'est vraiment pas pareil.

Explique-moi la différence.

Dans l'axe, tu as 10, 15 mètres à faire et après, tu peux te reposer. Sur le côté, si le latéral va jusqu'à ton camp, tu dois le suivre, donc tu as plus de courses à faire. Quand tu joues dans le couloir, les replis défensifs te prennent plus d’énergie, ce n’est pas pareil (sourire).

À l’époque, tu avais aussi déclaré : « C'est mieux de rien dire et de parler sur le terrain », pourquoi cette discrétion ?

(Il montre du doigt les deux attachés de presse du Paris Saint Germain présents lors de l’interview). Aaaaah, ils m'ont fait parler, eux.

Tu as tout de même une personnalité discrète, non ?

Je suis comme ça. Depuis le début de ma carrière, je n’ai pas changé à ce niveau, mais j'ai bien parlé dernièrement. Surtout durant ces trois dernières années avec le Paris Saint-Germain. C’est vrai qu'à Barcelone, je ne parlais pas. C’est ma nature depuis toujours. Donc je réitère mes propos de l’époque : c’est mieux de parler sur le terrain.

C’est-à-dire ?

Parfois, je n'ai rien à raconter aux journalistes, donc je fais ce que j’aime. Mon métier, c’est footballeur, c’est une passion avant tout. Je préfère faire ce que j’aime et m’exprimer sur le terrain.

De nombreux jeunes s’identifient à toi, te prennent pour exemple et aiment regarder tes vidéos. En as-tu conscience ?

J'en ai conscience un peu, surtout dans ma ville, à Évreux, car j’ai les retours de mon entourage. En dehors, je ne sais pas trop. Mais déjà, ça me fait plaisir. Ensuite, comme je le dis souvent, chacun a sa carrière, chacun a son destin. On ne peut pas toujours imiter ses joueurs préférés, sinon tout le monde aurait voulu être Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Après, oui, on peut être des sources d’inspiration. Mais il ne faut jamais oublier : chacun a son destin.

Tu as quand même un rôle important, car de nombreux jeunes sont fans de toi. C’est une réalité qu’on ne peut pas nier, n’est-ce pas ?

Évidemment, on essaie de toujours montrer l'exemple, de tout donner au quotidien, on cherche à transmettre des émotions, des ondes positives à tous les gens qui nous regardent.

Tu m’avais aussi annoncé : « Je vais tout faire pour devenir un grand joueur », objectif atteint

(Rires) C’est à toi de le dire, aux journalistes, à ceux qui regardent les matchs, je ne sais pas.

Toi, comment tu te sens aujourd'hui ?

Je me sens bien. Quand tu es un un compétiteur, un joueur de foot, tu dis toujours que tu peux améliorer ta saison, tes matchs, etc. Tu peux dire que tu as fait des bonnes choses, mais je peux encore donner plus.

Comment expliques-tu cette saison exceptionnelle du PSG ?

On n'avait pas très bien commencé, surtout en Ligue des Champions, durant la première partie de saison. Ensuite, chacun a élevé son niveau, spécialement durant la deuxième partie de saison. On s'est poussés et on a réalisé de très grandes choses. Un changement de mentalité des joueurs a eu lieu, surtout la deuxième partie de saison. Voilà mon explication.

Aujourd'hui, tu es un buteur, à l’époque, tu préférais faire la passe au coéquipier. Le but ou la passe décisive, que préfères-tu ?

(Sourire) Je préfère le but à la passe (rires). Quand tu marques des buts, c'est bien. Surtout quand tu es numéro neuf. Me concernant, on me dit : « Ousmane, tu es numéro neuf », mais en réalité, je suis un peu partout sur le terrain. Après, quand tu es dans l'axe, il faut que tu marques des buts parce que les ailiers te servent énormément. Tu es obligé de répondre présent et de profiter de leurs offrandes. Aujourd’hui, je préfère clairement le but, surtout quand je suis dans l'axe.

Ousmane Dembélé en interview pour Onze Mondial

Tu te considère comme un buteur ? Un numéro 9 ?

Je me considère comme un joueur un peu libre sur le terrain. Je ne suis pas un vrai 9.

Qu’est-ce qui est le plus dur : marquer ou faire marquer ? Zinedine Zidane disait : « La chose la plus dure dans le foot, c’est de marquer ».

Je suis complètement d’accord avec lui. Il a raison, marquer des buts, c'est la chose la plus difficile dans le football. Sinon, si c’était facile, tout le monde serait à 40 buts par saison (il éclate de rires). C'est difficile de marquer des buts. Je partage le point de vue de Zidane, il y a beaucoup de stress quand tu es devant le but. Il faut avoir le sens du but, il faut être bien placé, il faut tirer dans la bonne zone, il faut être lucide, etc. Le but, c'est beaucoup plus difficile que la passe. La passe, tu fais la passe et tu espères que le partenaire marque, ce n’est pas pareil.

En quoi, Luis Enrique a changé ton jeu ? Comment ça se passe avec lui ?

Il me donne quelques conseils. Après, cette position axiale, je la connais. Si on me positionne dans l’axe, je ne vais pas jouer de la même façon que lorsqu’on me met dans le couleur. Luis Enrique est un très grand coach qui a de très bonnes idées. Il m'a donné beaucoup de liberté sur le terrain. C'est quelque chose qui me plaît et que j’aime.

Comment est ta relation avec les supporters ? Tu es le chouchou du Parc des Princes.

(Rires) Il y a beaucoup de chouchous maintenant au Paris Saint Germain. Mais depuis le début, depuis que je suis arrivé au Paris Saint-Germain, les supporters m'ont accueilli comme un petit frère. Ça se passe très bien avec les supporters. Ils m'encouragent toujours, ils crient toujours mon prénom. Ça me fait plaisir.

As-tu vécu un moment marquant avec eux ?

Oui, lors de la finale de la Ligue des Champions. À Munich, la communion était incroyable. Plus généralement, durant tout le parcours en Ligue des Champions, ça a été exceptionnel. Ils sont toujours là, à nous pousser. Ils sont même venus jusqu'à New York pour la finale de la Coupe du Monde des Clubs. Les supporters du PSG sont incroyables.

Tu as remporté la Ligue des Champions et la Coupe Du Monde, les deux trophées les plus importants qui existent dans le football, qu’est-ce qui peut te motiver encore aujourd’hui ?

Quand on est des compétiteurs, on a toujours envie de gagner. Tu peux gagner la Coupe du Monde, la Ligue des Champions, mais au mois d'août, tout repart à zéro. Tu peux gagner la saison d'avant, mais si tu ne gagnes pas la saison d'après, on oublie tout ou on peut dire : « C'était de la chance ». On va dire aussi : « Ils ne vont gagner qu'une fois et après, c'est terminé ». On veut devenir des grands champions et les grands champions ne gagnent pas qu'une fois, ils gagnent deux, trois, quatre fois.

Les puristes et les observateurs du football disent qu’il y a de moins en moins de « joueurs frissons » comme tu peux l’être, doit-on s’inquiéter pour l’avenir du football mondial ?

Je ne suis pas d’accord avec ça. Il va toujours y avoir des joueurs frissons dans le football. Après… (il souffle). Parfois, les gens ne disent pas toujours la vérité, ils peuvent se tromper ou raconter n’importe quoi (rires). Il y aura toujours des joueurs frissons dans le football et partout dans le monde. Il y a juste à regarder la télévision, il y a des jeunes talents qui sortent de partout. Aucun souci à se faire pour l’avenir du football.

Les stats prennent de plus en plus de place dans le football, es-tu attiré par tes stats ?

Oui, les stats sont présentes dans le monde du football, mais personnellement, je n'ai jamais été attiré par les stats. Ça ne m’a jamais animé. On me demandait toujours de marquer des buts et faire des passes décisives. Mais oui, les statistiques dans le football prennent énormément de place. Tu peux regarder des joueurs qui font peu de passes décisives ou marquent moins, mais qui sont beaucoup plus importants que celui qui la met au fond. Parfois, les gens ne regardent pas les matchs, ils retiennent seulement le buteur ou le passeur, mais dans l’analyse du match, il y a d’autres joueurs très importants.

C'est pour ça qu’Ousmane Dembélé prend de plus en plus de place dans le football mondial, car il a de plus en plus de stats aussi, non ?

Oui, c'est pour ça aussi. Parce que si tu marques moins de buts, tu fais moins de passes décisives, on ne va pas parler de toi et tu ne vas pas gagner ce genre de trophée (il montre le Onze d’Or, posé sur la table).

Dans ta biographie Instagram, tu as mis en évidence le mot « Believe », pourquoi ce mot ?

(Sourire) C’est lui-là (il montre Moustapha Diatta, présent lors de l’interview), c'est mon meilleur pote. On échangeait et il m’a demandé de mettre ce mot, je l’ai laissé depuis plusieurs années, depuis le début même. C’est un mot fort, je trouve, c’est important de croire en soi, de croire en ses rêves, mais avant tout, moi, je crois en Dieu.

En quoi le fait d’être devenu un homme marié et un père de famille a impacté ta carrière ?

Ce n'est pas la même chose (sourire). Tu as beaucoup plus de responsabilités. Ça change un peu, mais moi, j'ai toujours été comme lors de notre première rencontre à Barcelone, en 2018. Je te l’avais déjà expliqué à l’époque, j’aime rester à la maison, tranquille avec ma famille et mes proches. À ce niveau, rien n’a changé. Mais il est vrai que devenir père de famille, c’est un nouveau rôle et il me plaît.

Quel est le rôle de ta maman sur ta carrière ?

Depuis le début, ma maman est derrière moi. Ma maman a un rôle central. Depuis Évreux et jusqu’à notre départ à Rennes. À l’âge de 11 ans, elle m'a suivi, elle ne m’a pas lâché, elle m’a poussé. Après mon départ à Dortmund, elle m’a un peu laissé, car il fallait qu'elle reste en France. Mais depuis le début, maman est là pour moi, c’est tout pour moi.

On a fait une interview en 2018, nous sommes en 2025, comment te vois-tu en 2032 ?

En 2032, dans sept ans, c’est beaucoup ! Il peut se passer plein de choses, déjà, j’espère être un bonne santé, évoluer encore au haut niveau. Ce qui est sûr, c’est que je ne serai pas le même joueur, qui sait, peut-être que je serai un numéro 9 à l’ancienne, un renard des surfaces qui se contentera de pousser les ballons au fond (rires). On verra, c’est dur de se projeter si loin.

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