Japon – J.League 2025 : Fukuoka leader, Okayama surprend | OneFootball

Fukuoka nouveau leader, Okayama surprend encore et Kobe retrouve la course au titre, voici le bilan de la dixième journée de J1 League 2025.

Alors sur deux belles victoires avant ce match, le Sanfrecce Hiroshima recevait plein de confiance Okayama pour le derby du Chugoku. L’occasion de prendre la tête de la J1 en ayant en plus des matchs en retard sur ses concurrents. Michael Skibbe semblait avoir trouvé son onze, avec notamment le trio offensif composé de Naoki Maeda, Valère Germain et Ryo Germain. Absent,Naoto Arai était remplacé par Sota Koshimichi. Première titularisation de la saison pour le jeune piston droit. Mais l’adversaire du Sanfrecce jouait aussi quelque chose : une place dans le top cinq. Un petit évènement pour le Fagiano Okayama qui semblait plutôt taillé pour jouer le maintien. Le club de Takashi Kiyama, meilleure défense de J1, allait poser des problèmes à son voisin. Le très en place trio constitué de Kota Kuto, Kaito Abe et Daichi Tagami est dur à manœuvrer. Il est aidé par l’activité défensive des milieux Ibuki Fujita et Ryo Tabei. Ce dernier, buteur au dernier match, prenait la place de Kaito Fujii. Devant, le Brésilien Lucão était soutenu par Ataru Esaka et Takaya Kimura, qui jouait un cran plus haut qu’à l’accoutumée.

La première mi-temps du derby est disputée, plutôt équilibrée, mais surtout marquée par un grand manque de réalisme des deux côtés. Hiroshima recommence à multiplier les frappes peu dangereuses face à des joueurs qui bougent en bloc, et qui laissent peu d’espaces. Le Sanfrecce est surtout dangereux sur coups de pied arrêtés, mais bute sur la vigilance du gardien allemand Svend Brodersen. Hiroshima joue haut, laisse peu de ballons à son adversaire, mais panique vite quand ce dernier s’approche des cages de Keisuke Osako. Et après un long ballon, la défense n’arrive pas à stopper le puissant Lucão. Le Brésilien est repris à l’entrée de la surface, mais le ballon arrive dans les pieds de Ryunosuke Sato, entré deux minutes plus tôt. Le milieu prêté par le FC Tokyo inscrit son deuxième but de la saison. Le Fagiano tient ensuite bon en fin de match, Svend Brodersen est héroïque face à Ryo Germain. Okayama bat donc le Sanfrecce et réalise un match abouti. Les hommes de Takashi Kiyama n’ont encaissé que cinq petits buts en dix matchs, et pointent à la quatrième place.

Le Cerezo contre VAR et marées

En meilleure santé qu’en mars malgré une défaite face à Hiroshima, le Cerezo enchaînait un autre adversaire de prestige avec Kashima. Des Antlers qui après avoir goûté à la première place pendant trois journées commençaient à s’effondrer. Même si les résultats étaient en dents de scie, Arthur Papas décidait de maintenir l’équipe qui avait fait douter le Sanfrecce, avec Sota Kitano et Motohiko Nakajima en soutien du trio Brésilien Thiago Andrade, Lucas Fernandes et Rafael Ratao. Dans les buts, Koki Fukui retrouvait sa place. De son côté, Toru Oniki devait faire des changements, effectuer des tests pour redresser son groupe. Il décidait de se servir du match en Levain Cup, malgré la défaite, pour modifier son onze. Titulaires face au Renofa Yamaguchi, le latéral Keisuke Tsukui et l’ailier Sho Morooka occupaient le flanc droit. Tsukui disputait son premier match de J1 de la saison. Le banc de Kashima était aussi très remanié, avec le jeune Mihiro Sato, titulaire en Coupe, les retours de blessure de Kei Chinen et Aleksandar Cavrić, et la surprenante présence du Brésilien Talles Brener, neuf matchs disputés depuis son arrivée du Rukh Lviv l’été dernier.

Rapidement dominateur, le Cerezo et son jeu vertical se heurtent à son manque cruel d’efficacité pour inquiéter Tomoki Hayakawa. Alors que le duo Naomichu Ueda et Ikuma Sekigawa ne semble pas particulièrement dans son match. Mais en début de seconde période, Lucas Fernandes centre et trouve Rafael Ratão après un coup-franc repoussé par Kashima. L’ancien toulousain pense ouvrir le score, mais la VAR refuse son but pour un léger hors-jeu. Dix minutes plus tard, un nouveau coup- franc de Lucas Fernandes trouve Ryosuke Shindo. But identique, une nouvelle fois refusé pour hors-jeu après consultation de l’assistance vidéo. Les Antlers survivent de peu et doivent se remobiliser. Mais ils en sont incapables. Et Tomoki Hayakawa maintient encore quelques espoirs. Début du temps additionnel, et Lucas Fernandes, encore lui, trouve Rafael Ratão en profondeur...encore hors-jeu. Et alors que le match se dirige vers un score vierge, Talles Brener, entré en jeu, accroche Lucas Fernandes. Et cette fois-ci, la VAR ne joue pas en la défaveur du club d’Osaka et confirme la décision de l’arbitre. Penalty pour le Cerezo, tiré par Rafael Ratão...et arrêté par Tomoki Hayakawa, héroïque. Mais sur le corner qui suit, Ryosuke Shindo profite d’un ballon légèrement dévié au second poteau par Leo Ceara pour délivrer le Cerezo. Après un penalty manqué et trois buts annulés par la VAR, les hommes d’Arthur Papas arrachent une belle victoire. Kashima n’a pas existé et poursuit son inquiétante série.

Fukuoka marque l’histoire

Pour la première fois de sa riche histoire, l’Avispa Fukuoka est leader de J.League. Un bel exploit pour un club en plein ascension. Pour une région aussi assez reculée du football japonais, et dont le dernier club a avoir réussi cette prouesse est Oita Trinita en 2007. Mené par le très contestable mais tout aussi talentueux Kim Myong-hwi, l’Avispa recevait un Yokohama F.Marinos relégable. Comme à chaque match, le tacticien coréen faisait évoluer son trio offensif afin de s’adapter à la défense adverse. YFM est un club qui joue plutôt bas et qui a une défense fébrile, notamment sur son flanc droit. Titulaires face à Urawa, Kazuya Konno à droite et Shahab Zahedi en pointe étaient conservés. Mais ils étaient cette fois-ci associés à Shintaro Nago. Un joueur moins explosif mais avec une très bonne vision du jeu. Derrière, Fukuoka pouvait compter sur le gardien avec le plus haut pourcentage de frappes cadrées arrêtées, Masaaki Murakami et sur un duo Masaya Tashiro et Tomoya Ando absolument imprenable dans les duels. Un onze pensé bien plus intelligemment que celui de Steve Holland. L’ancien adjoint de Gareth Southgate continuait de multiplier les choix douteux, comme celui de titulariser Thomas Deng aux côtés du jeune Kosei Suwama, quatre matchs en professionnel, au lieu de l’indonésien Sandy Walsh. Celui aussi de s’entêter avec Ryo Miyaichi en latéral droit, alors que Ren Kato et Ken Matsubara étaient sur le banc. Des choix qui fragilisaient beaucoup la défense. Devant, Anderson Lopes était de retour après deux matchs d’absence. Il était associé à Jun Amano, titularisé pour faire souffler Asahi Uenaka. Enfin, Jean Claude étant suspendu, Riku Yamane était associé à Kota Watanabe au milieu.

Fukuoka débute le match haut, et laisse des espaces qui profitent aux deux ailiers des Marinos. Yan Matheus prend de vitesse Takaaki Shichi et centre dans l’axe. Le ballon est dévié par Tomoya Ando et arrive dans les pieds de Daiya Tono qui ouvre le score. Comme souvent cette saison, les Marinos débutent bien le match, mais sont incapables ensuite de le gérer. Et après un ballon récupéré haut, Tomoya Miki est trouvé dans l’axe. Il décale la balle à Kazuki Fujimoto, qui tente une frappe croisée imparable pour Park Il-gyu. La seconde mi-temps est à sens unique. Fukuoka est dangereux sur coups de pieds arrêtés, sur des centres et sur des ballons en profondeur. YFM a la balle mais est incapable de l’utiliser correctement. Et en fin de rencontre, Yota Maejima centre. Tomoya Miki surprend toute la défense adverse et coupe au premier poteau. L’Avispa tient sa victoire. Une victoire qui permet donc à cette génération d’écrire l’histoire du club et de Kyushu. Les Frelons profitent des défaites de Machida et Hiroshima et du nul de Kawasaki, pour atteindre le sommet du classement et poursuivre une série de sept matchs sans défaite.

Pendant ce temps…

Défait par Fukuoka quelques jours plus tôt, Urawa devait se relancer face au leader Machida. Dominés, les hommes de Maciej Skorza se sont malgré tout imposés grâce à Marcus Hoibraaten et Yusuke Matsuo. Les Reds intègrent le top dix pour la première fois de la saison, tandis que Machida chute à la septième place.Pas de but entre Yokohama FC et l’Albirex Niigata. Le club du Kanagawa n’a toujours pas gagné de match à l’extérieur cette saison, mais conserve trois points d’avance sur la zone rouge et son adversaire, dix-neuvième. Face à un Shonan qui s’est relancé la semaine précédente, Kyoto n’a pas tremblé et goûte désormais aux joies du podium. Un doublé de Sota Kawasaki pour offrir une belle victoire à domicile. Kobe s’impose sur le plus petit des scores face au Tokyo Verdy et se rassure. Koya Yuruki est l’unique buteur d’un match à l’issue plutôt logique. À noter : la mauvaise soirée du Tokyoïte Yuto Tsunashima, qui a vu son but refusé par la VAR, puis qui a été exclu. C’est la première expulsion en J1 depuis la quatrième journée et celle de Takumi Kamijima, sanctionné d’un carton rouge face à...Kobe également. Un match qui s’est aussi fini à dix contre onze entre Shimizu et Kawasaki, avec l’expulsion de Kengo Kitazume pour S-Pulse. Sur le tableau final, pas de vainqueur. Frontale avait concédé l’ouverture du score par Koya Kitagawa, avant d’égaliser grâce à Yuki Yamamoto.

Issam Jebali porte le Gamba et bat Nagoya. D’abord buteur, le Tunisien est ensuite passeur pour Ryoya Yamashita. Le club de Suita brise sa série de quatre matchs sans victoire en J1 et enfonce Grampus. Enfin, Tokyo et Kashiwa se quittent sur un match nul. Teruhito Nakagawa avait ouvert le socre et pensait tenir une victoire précieuse. Mais à force de mettre la pression sur le but de Taishi Brandon Nozawa, Reysol arrache l’égalisation grâce à Kosuke Kinoshita, et reste au contact du podium. Le FC Tokyo, lui, est dix-septième, et ne compte qu’un seul point d’avance sur la zone rouge.

Les matchs joués en avance

Ce mercredi, trois matchs de J.League se disputaient. Kobe recevait Kawasaki pour le compte de la douzième journée. Le champion en titre avait l’occasion de se relancer dans la course au titre face à Frontale, qui jouait cette rencontre en avance à cause de l’engagement en Asian Champions League. Et le Vissel a montré un très beau visage en surdominant un adversaire sans idées. Avec le retour d’un Koya Yuruki à son niveau de 2022, Kobe s’est imposé deux à un, avec des buts de Daiju Sasaki et Matheus Thuler. Marcinho a limité la casse en marquant juste avant la mi-temps, dans une des rares opportunités du club du Kanagawa. Ce dernier reste sur le podium malgré la défaite, mais voit le Vissel revenir à deux petits points.

Au même moment, Yokohama allait réaliser l’un des plus beaux sabordages de la saison. Menant deux buts à zéro face à un Shimizu très remanié grâce à Daiya Tono et Asahi Uenaka, les Marinos, qui préparent le match d’ACL face à Al-Nassr, se sont ensuite effondré dans la dernière demie- heure de jeu. La révolte de Shimizu a été sonnée après un but sur coup-franc somptueux de Hikaru Nakahara. Jean Claude a ensuite marqué contre son camp, avant que Takashi Inui, bientôt trente- sept ans, ne vienne crucifier Park Il-gyu et signer une belle petite remontada. De quoi relancer son club dans la course au podium et enfoncer YFM un peu plus dans la zone rouge.

Enfin, Urawa recevait Kyoto pour le compte de la vingtième journée. Urawa jouera cet été la Coupe du Monde des Clubs et manquera donc des journées de championnat, rattrapées dès ce mois d’avril. Les Reds, en légère amélioration, affrontaient Sanga, deuxième, invaincu sur ses derniers matchs toutes compétitions confondues, et disposant d’une belle armada offensive. Mais les Reds pouvaient compter sur le joueur surprise de ce mois d’avril : Yusuke Matsuo. Alors en grande difficulté, l’ailier a été replacé par Maciej Skorza dans l’axe, au poste d’avant-centre, afin d’offrir de la concurrence à Thiago Santana. Déjà buteur face à Machida, l’ancien joueur de Westerlo en Belgique récidive. Rafael Elias égalise alors pour Kyoto, sur un service de l’inarrêtable Hidehiro Sugai. Mais Ryoma Watanabe, étincelant depuis son retour de blessure, offre une belle victoire à Urawa et un vrai match référence sur lequel s’appuyer. Urawa, tout comme Kobe, se replace dans la course au titre. Il y a, avant ce samedi, cinq petits points entre le leader Fukuoka et le douzième Shonan ; dans un des débuts de saison les plus fous que l’on ait pu voir en J1.