Les supporters ont mal à leur AS Monaco | OneFootball

La semaine dernière s’annonçait terrible. L’AS Monaco s’en est sortie invaincue. Les résultats nuls obtenus contre Manchester City et OGC Nice pourraient laisser croire que l’AS Monaco a livré des combats acharnés et homériques. Il n’en est rien. Le jeu produit est une bouillie innommable. Seule une chance hors du commun permet au club entraîné par Adi Hütter de faire illusion.

AS Monaco – OGC Nice

AS Monaco : Fati 45’+5, 56’ / OGC Nice : Diop 29’ 42’

L’AS Monaco défie les statistiques. Cinquième de Ligue 1, à trois points du leader, son classement actuel est loin d’être rédhibitoire pour un podium en fin de saison. Ses seize buts en sept journée (meilleur total de Ligue 1) laisse à penser qu’elle pratique un jeu spectaculaire porté vers l’avant. La vérité est tout autre. Le club du Rocher ne produit rien. Elle pourrait rencontrer cent fois Manchester City, elle perdrait quatre-vingt-dix-neuf fois pour un match nul. C’est justement le résultat obtenu la semaine dernière. C’est ainsi, Adi Hütter s’en sort toujours. Il a la baraka. Nous pourrions nous en amuser et ironiser. La (méga) chatte à Addi a de quoi en remontrer à Didier Deschamps ! Les supporters monégasques n’ont malheureusement pas le cœur à rire. Regarder un match de leur équipe favorite est devenu absolument insupportable. Le football est un sport de mouvements et d’équilibre. L’AS Monaco n’a ni l’un, ni l’autre. Et, son entraîneur ne semble malheureusement pas avoir la clé pour impulser un nouvel élan.

« Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage » (La Haine). La direction, de son côté, hésite à appuyer sur le bouton stop. Le bateau monégasque tangue, mais ne coule pas. Elle croit que la galère peut voguer ainsi jusqu’à la fin de la saison. Cela a fonctionné l’année dernière. Pas cette année. Les nombreuses alertes sont plutôt des SOS envoyés par un équipage déboussolé en attente d’un cap clair avant l’échouage définitif. Il n’est pas encore trop tard, mais un changement d’entraîneur est désormais urgent : le jeu pratiqué est sans issue. Les miracles ne pourront à eux seuls amener l’équipe sur le podium en fin de saison.

Pour les supporters des Rouge et Blanc, le beau jeu à la monégasque n’est aujourd’hui plus qu’un lointain souvenir. Il était pourtant bien plus qu’un style de football : c’était une philosophie qui traversait les générations et qui a façonné l’identité de l’AS Monaco. Son football offensif était séduisant. Le club misait alors sur un centre de formation performant et un recrutement intelligent, favorisant les jeunes talents capables de produire du jeu. Des générations talentueuses ont porté avec fierté ce maillot légendaire. Chaque décennie a vu émerger des joueurs exceptionnels (Henry, Giuly, Trezeguet, Mbappé…). Ce style élégant et efficace nous a fait vivre des épopées européennes mémorables.

Ces souvenirs sont source d’émotions et de fidélité. La flamme vacille, mais ne s’éteint pas. Les supporters ne demandent rien d’extravagant : des joueurs heureux de porter les couleurs de ce club incroyable et un jeu collectivement cohérent. Les résultats viendront par le jeu. En attendant, vive le football, vive Edin Terzic (?) et surtout vive l’AS Monaco.

Photo : AI