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·24 de abril de 2025
Mercato : L’appel du pied d’un joueur qui cartonne

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Refusé à l'AS Saint-Étienne dans sa jeunesse, Lucas Da Cunha vit aujourd'hui une véritable renaissance en Serie A avec le Côme 1907. Pourtant, son cœur bat toujours pour les Verts. Lucas Da Cunha revient sur son parcours semé d’embûches et son attachement indélébile à Saint-Étienne dans une interview riche en anecdotes et en sincérité accordée au Média Carré.
À seulement 23 ans, Lucas Da Cunha est un joueur accompli. Pourtant, son parcours aurait pu s’arrêter bien plus tôt. Né à Roanne, issu d’une famille stéphanoise, le rêve était simple : enfiler un jour le maillot vert à Geoffroy-Guichard. Mais l’ASSE, puis l’OL, et même le Pôle Espoir de Dijon, ne l’ont pas retenu.
C’est finalement à Rennes, après plusieurs refus et autant de blessures morales, que tout s’accélère. Champion de France U17 puis U19 avec un triplé en finale, Da Cunha devient l’un des plus grands espoirs de sa génération. Mais le passage chez les pros à Rennes, puis à Nice, ne tient pas ses promesses. “Je voulais jouer, tout simplement.” Il multiplie alors les prêts, à Lausanne puis Clermont, avant de faire le grand saut en Serie B, au sein du méconnu Côme 1907.
Lucas raconte comment il s’est retrouvé à Côme, club italien où il explose aujourd’hui : "Je suis à Nice et je n'ai pas de temps de jeu. Je cherche un nouveau projet et avec mes agents, on trouve Côme. Pour le coup, ça ne me parle pas trop au début. Et puis quand je me renseigne, je vois qu'il y a des grands noms comme Fabregas qui est là en tant que joueur, Thierry Henry qui est là en tant qu'actionnaire. Donc forcément, je me penche dessus. Et je me dis pourquoi pas, let's go, expérience à l'étranger, on y va. [...] Deux ans après, c'est un super choix."
"Ici, ça fait deux ans et demi que je suis là et il y a de la continuité dans ce que je fais. Il y a des minutes, il y a des performances. Ce qu'en France, potentiellement, j'avais moins."
Installé au Côme 1907 depuis 2023, Lucas Da Cunha s’épanouit dans un projet ambitieux. Il l’admet lui-même : en France, il n’a pas toujours eu la chance de s’exprimer. À Côme, il trouve du temps de jeu, de la stabilité, et surtout une reconnaissance par les actes. Une vraie revanche discrète sur un début de carrière heurté.
"Joue avec lui, c'était déjà une immense chance... Depuis qu'il est devenu coach, je le prends comme mon coach qui est là pour me faire avancer, progresser."
Son repositionnement au milieu de terrain s’est accompagné d’un mentorat précieux : celui de Cesc Fabregas. Le champion du monde espagnol, d’abord coéquipier puis entraîneur, a énormément influencé Da Cunha. "Il te fait comprendre. Que toi aussi tu deviennes un ordinateur." Une citation révélatrice de l’apprentissage intense, technique et cérébral que lui impose Fabregas. Loin de toute flatterie, l’ancien Rennais insiste : "Pour moi, il a tout d’un futur grand coach."
Recalé à plusieurs reprises, que ce soit à Saint-Étienne, à Lyon ou au Pôle Espoir de Dijon, Lucas Da Cunha a goûté tôt à la frustration. Des refus qui, au fil du temps, ont forgé son mental. Pourtant, il n’en garde pas d’amertume : "C’est vraiment après où j’ai commencé à grandir [...] là, ça a commencé à être dur."
Le déclic ? Il le situe à Rennes, après un enchaînement improbable : "Je vais dans les cages. [...] Deux semaines après, titulaire en U17 Nationaux [...] doublé, triplé. Première sélection en Équipe de France. Tout s’enchaîne."
De Lausanne à Clermont, Lucas Da Cunha a cherché à s’affirmer. En Suisse, il découvre la réalité physique du haut niveau : "J’allais m’éteindre des phases dans le match [...] par manque de cardio." À Clermont, il réalise un bon début, sans parvenir à s’inscrire dans la durée. À Nice, l’expérience est plus amère : "Pas de temps de jeu. Pour donner une anecdote... le coach m’appelait Jean." Il en tire une conclusion pragmatique : "Il fallait mieux partir."
"J’avais besoin d’enchaîner, d’enchaîner. Et maintenant que j’enchaîne, j’ai plus ce problème-là." Choix jugé surprenant à l’époque, rejoindre la Serie B s’avère être un tournant : "Je voulais prendre mes valises, et aller m’installer pour avoir de la continuité."
Et cette continuité, il la trouve avec brio. Face à Naples, la Roma ou la Fiorentina, Da Cunha performe. "Le projet est immense [...] je pense qu’on est encore qu’au début de quelque chose de grand."
"Encore une petite anecdote, mais je suis rentré quand j’étais petit sur le terrain avec Bafétimbi Gomis." Lucas Da Cunha ne cache pas son attachement à l’AS Saint-Étienne, le club de son enfance : "Si un jour je peux porter ce maillot, ce sera une grande fierté." Il se souvient de Geoffroy-Guichard comme d’un des deux plus beaux stades qu’il ait connus, avec le Vélodrome. Pourtant, il n’exclut pas non plus Lyon : "Je préfère Saint-Étienne, mais Lyon, je n’ai aucune animosité."
"Je ne suis pas connu en France, mais est-ce que j’ai mérité pour être connu ? Non plus." Da Cunha n’est pas dans la revanche. Il veut simplement jouer, performer, s’épanouir. "Représenter son pays, ce serait oufissime." Il n’écarte ni la France, ni le Portugal, pays d’origine de son père. L’équipe nationale reste un rêve, mais sans précipitation.