Le Journal du Real
·16 de diciembre de 2024
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·16 de diciembre de 2024
Contrairement à une importante partie du grand public, les Madridistas le savent: le Real Madrid a lui aussi soulevé le trophée de champions du monde 1998. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Cette trente-neuvième Coupe Intercontinentale, en ce temps-là, opposait le meilleur club européen à son homologue sud-américain, jusque devant nos yeux. Et si le revanchard Real Madrid, défait en l’an 1966, ne comptait délaisser une nouvelle fois ce titre ?
C’est là que le jeune Vasco de Gama, lui découvrant ce tournoi, souhaitait rapatrier le trophée sur sa terre. Une rencontre de bohème, véritable épilogue de cette annuité quatre-vingt-dix-huit, comme réponse à cette question existentielle : quel est le meilleur club du monde ?
Une finale se déroulant chaque fin d’année depuis 1960, durant laquelle le vainqueur de la Ligue des Champions affronte le triomphateur de la Copa Libertadores.
Du côté européen, le club de la capitale ibérique remporte une septième Coupe aux Grandes oreilles. Ce 11 mai 1998 à Amsterdam, la Vieille Dame d’un certain Zidane n’aura su rivaliser face au Real Madrid d’un certain… Mijatovic.
De l’autre côté de l’Atlantique, le club de Rio de Janeiro obtient quant à lui une première et unique Conmebol Libertadores. Ce 26 août 1998, après avoir créé l’exploit en demi-finale face à River Plate, Vascão vient à bout des Équatoriens du Barcelona Sporting Club.
Deux trophées continentaux accompagnés d’un ticket pour cette Coupe Intercontinentale 1998. Un certain temps de latence séparant ces triomphes de cette rencontre, ce qui ne profite aux deux participants.
En effet, à la veille de cette rencontre à double tranchant, le Real Madrid reste sur trois défaites d’affilée toutes compétitions confondues, dont un 3-1 face à l’Inter de Milan en Champions League. Une situation de même critique à Rio, où le Gigante da Colina a conclu sa saison le douze novembre sur une morose dixième place de championnat.
Roberto Carlos et Davor Suker avec le trophée de la Coupe Intercontinentale remporté par le Real Madrid en 98 (fifa.com)
Au cœur de cette rude période, ce premier décembre, au sein d’un Stade National de Tokyo rempli à ras bord, apparaît comme une parenthèse pouvant potentiellement éclairer cette fin d’année. Raúl, Juninho, Redondo, Ramon, Seedorf ou encore Luizao; en résumé, deux onze pétris de qualité.
Il y eut le roi Pelé contre le prétendant à son trône Eusébio en 1962. Il y eut la bataille des numéros 11 entre George Best et Juan Roman Veron six ans plus tard. Et cette année, il y aura le Classico brésilien des latéraux opposant Roberto Carlos à Felipe.
Alors que les enceintes de l’antre émettent un We Will Rock You chanté à tue-tête par les cinquante et un mille supporters du soir, les Madrilènes d’un côté et les Cariocas de l’autre pénètrent sur ce carré vert japonais.
Un match sur le papier déséquilibré, se transforme finalement en une entame de rencontre plus que disputée, voire même dominée par les Camisas negras. Une impression illustrée par les frappes lointaines de Felipe, couplée à une tête de Ramon obligeant Bodo Illgner à se déployer.
Pourtant, ce sont bel et bien les hommes de Guus Hiddink qui piquent en premier. À la suite d’un contrôle poitrine de grande classe, Roberto Carlos, vêtu de sa tenue de gala, déborde avant de lâcher un centre surpuissant. Sûrement surpris par la vitesse du ballon, le milieu de terrain de Vasco Nasa réussit tout de même à deviner ce ballon… Mais en direction de sa propre cage.
L’action grâce à laquelle Raúl a inscrit le but victorieux du Real Madrid est connue sous le nom d’Aguanis (realmadrid.com)
Une rencontre au tempo frénétique rythmé par les incursions du fantasque Felipe, en réponse aux appels incessants du serial buteur Raúl, créant ainsi une mélodie des grands soirs.
Et si le Real Madrid mène la danse jusqu’ici, Vasco de Gama ne tarde pas au retour des vestiaires à reprendre le dessus, plus précisément dès la cinquante-sixième minute. Une demi-volée somptueuse d’un jeune Juninho plus tard, et le match s’avère totalement relancé.
« Felipe dribblait devant eux, toutes ces grandes stars, comme si elles n’existaient pas. Plus cela durait, plus nous étions convaincus qu’il allait remporter le trophée pour Vasco », le Carioca Ramon en est persuadé : l’homme providentiel de cette partie porte une tunique noire. Malheureusement pour ses coéquipiers, ce dernier se révèle en réalité vêtu de blanc, le numéro sept accroché à son dos.
À cinq minutes de la fin du temps réglementaire, Seedorf enroule une longue balle dans le dos de la défense des Almirante. Élancé, Raúl contrôle puis feinte une fois, deux fois, trois fois avant de pousser la balle dans le but vide.
Les assauts brésiliens en fin de match n’y changeront rien, le Real Madrid s’avère champion du monde pour la seconde fois de son histoire. Une victoire en guise d’incipit d’un vingtième siècle où la Planète Bleue se colorera en blanc .