Real France
·29 de diciembre de 2025
Ronaldo : "C’est un peu comme si j’avais joué gratuitement pour le Real Madrid"

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Ronaldo Nazario était l’un des invités phares du Sommet mondial du sport à Dubaï. Le Brésilien s’est exprimé lors de l’événement sur sa reconversion, son passage au Real Madrid et son expérience de dirigeant de club.
Dès le début, il a expliqué pourquoi il avait choisi de devenir propriétaire de club plutôt que d’entraîner ou de commenter le football. "Parce que je suis un peu fou", a-t-il répondu. Avant de rappeler que le football reste central dans sa vie. "Le football a toujours été ma grande passion. J'aime aussi jouer au tennis, mais le football, c'est ma vie. Deux ans après ma retraite, j'ai créé une agence de représentation de joueurs au Brésil, à São Paulo. Nous gérions notamment les affaires de Neymar, et l'agence a fait faillite au bout de deux ans. Non pas par mauvaise gestion, mais parce que les marges bénéficiaires étaient très faibles".
Ronaldo ne s’est pas arrêté là dans le monde des affaires. "Trois ans plus tard, en 2016, j'ai racheté une autre agence, Octagon Brazil, très importante aux États-Unis , et nous avons recommencé. Après dix ans, elle se porte très bien et nous avons de nombreux clients".
Il a ensuite raconté comment il est devenu propriétaire du Real Valladolid. "En 2018, je cherchais également une équipe en Europe et j'avais plusieurs options. Mais comme je vivais à Madrid, Valladolid est devenu une possibilité. Pendant la Coupe du monde en Russie, j'ai fait une offre. À l'époque, le club évoluait en deuxième division et disputait les barrages. J'ai fait l'offre, l'ancien propriétaire l'a acceptée et quelques jours après la signature, Valladolid était promu. Ce fut mon premier coup de chance en affaires".
Même si son aventure à Valladolid s’est terminée plus tôt que prévu, Ronaldo en garde un bon souvenir. "La Liga, comme la Premier League, est très bien organisée. Mais le problème, c'est qu'en Espagne, on doit affronter des clubs dont le budget est trois à dix fois supérieur au nôtre. De ce point de vue, la Premier League est plus équilibrée. Nous étions créatifs, nous avons déniché de bons joueurs à bas prix, en plus de ceux qui avaient été promus. Et nous nous sommes maintenus en première division pendant trois saisons consécutives. C'était un bel exploit pour Valladolid".
Son passage au Real Madrid a aussi été évoqué. Ronaldo a expliqué comment il a appris sur le terrain et en dehors. "Je n'ai pas fait d'études supérieures car je jouais déjà au PSV Eindhoven à 17 ans. Mon MBA, c'est de jouer à travers le monde, d'apprendre auprès de présidents, de directeurs marketing, de directeurs financiers… Au Real Madrid, c'était très particulier car, pour la première fois, un président a révolutionné le monde du football : Florentino Pérez, le meilleur président que j'aie jamais connu".
Il est ensuite revenu sur la situation financière du club à l’époque et sur la stratégie de Florentino Perez. "Le Real Madrid avait 300 millions d’euros de dette. Florentino a vendu le centre d'entraînement pour cette somme et a acheté un autre terrain près de l'aéroport (Valdebebas). Il a investi dans de grands joueurs, en signant d'abord Figo, puis Zidane, moi et Beckham. Les quatre Galactiques. Il a changé la façon dont les gens percevaient le football. C'est le plus grand changement qu'ait connu le monde du football. Le football est devenu ce qu'il est aujourd'hui grâce à Florentino Pérez. Il est comme un père pour moi, et nous sommes très amis".
Ronaldo a aussi parlé des salaires des Galactiques. "Tout le monde gagnait la même chose, mais Beckham et moi avions des revenus plus élevés grâce aux sponsors, que nous partagions avec le club. Du coup, je peux dire que j'ai joué gratuitement pour le Real Madrid (rires)". Il a aussi revu son triplé à Old Trafford en 2003, diffusé sur l’écran géant. "C'était le moment le plus spécial que j'aie jamais vécu à l'extérieur. Tous les supporters de United m'applaudissaient. Ils m'ont témoigné un immense respect. Les supporters britanniques, tout comme ceux du Brésil, sont les meilleurs du monde".
Lancé sur sa réputation de joueur qui n’aimait pas s’entraîner, Ronaldo conteste. "Il y a un malentendu à ce sujet. Comme l'a dit Djokovic, au tennis, la façon dont on s'entraîne a beaucoup évolué ces dix dernières années. L'entraînement physique est bien meilleur aujourd'hui. Avant, on me faisait courir avec Roberto Carlos et Cafu. Ils parcouraient 10 ou 15 kilomètres. Mais je n'en avais pas besoin. Je devais simplement être capable de sprinter sur 20 ou 15 mètres très rapidement. Et je peux vous dire que ces séances d'entraînement ont été les pires de ma carrière. Maintenant, on s'entraîne plus et on souffre moins. L'entraînement est plus efficace qu'avant. Si vous êtes attaquant, vous n'avez pas besoin de courir 15 kilomètres, vous devez faire un entraînement spécifique et intelligent. C'est pour vous, pas pour vos coéquipiers. Il existe différents types de joueurs".
Ronaldo a enfin parlé de son rôle de dirigeant et de la relation avec les supporters, notamment à Cruzeiro. "C'est difficile. C'est ce qui s'est passé avec Cruzeiro à Noël. Un ami m'a dit qu'il y avait une opportunité de racheter le club, qu'il était en mauvaise posture et que j'étais le seul à pouvoir le sauver". Il explique avoir tenté le coup malgré les risques. "La dette s'élevait à 200 millions de dollars, et je n'avais pas une telle somme. Mais j'ai eu une idée. Dans le football, avec autant de passion et autant de supporters, tout défi vous stimule, et je me suis dit : "Je vais essayer"."
Le projet a rapidement porté ses fruits. "Cruzeiro était en deuxième division depuis trois saisons consécutives. La première année, nous avons été promus cinq journées avant la fin. Et nous avons remboursé la dette. J'ai vendu le club l'année dernière et je n'ai rien gagné, mais j'ai sauvé le club de la faillite. C'était l'un des cinq meilleurs clubs quand j'ai commencé à jouer, et j'avais une dette envers eux".
Il revient pour finir sur ses années de dirigeant de club en Espagne. "La transparence a toujours été totale à Valladolid. Il y avait peut-être trop d'attentes, sans doute à cause de mon nom. Je pense que nous avons fait du bon travail et que nous avons fait connaître Valladolid sur la scène internationale. Sur les huit années, nous en avons passé cinq en première division. Nous avons battu Barcelone à deux reprises, mais le plus difficile, j'insiste, c'était l'écart de budget. Quand on vient de deuxième division, c'est très difficile de rivaliser avec des équipes qui ont trois fois plus de moyens".









































