Le Journal du Real
·12 de mayo de 2025
Si près mais finalement si loin, le Clásico comme microcosme de ce Real Madrid

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·12 de mayo de 2025
Quatre points séparaient ces deux antagonistes à quatre journées du terme. À l’aube de ce Clásico en terres catalanes, le Real Madrid semblait enfin en mesure de concurrencer un FC Barcelone amoindri tant mentalement que physiquement. Pauvre dans le jeu mais riche en rebondissements, ce face-à-face a une nouvelle fois tenu toutes ses promesses. Et ce, au dépend des visiteurs. Les Merengues ont pris l’avantage, avant de se voir remontés puis dépassés, pour au final revenir dans la partie.
L’on est passé d’un Mbappé encore plus clinique au fait d’avoir un tout autre prisme. Mais des visages Merengues, le monde du football ne retiendra que celui de la nonchalance. Comme à l’accoutumée, une individualité a brillé dans le ciel sombre du Real Madrid. Comme d’habitude, de fond de jeu il n’y avait pas. Comme trop souvent, ce Real Madrid a déçu.
Ces quinze premières minutes sont apparues comme un microcosme des deux principales forces des Blancs. Ces aspects du jeu qui ont sauvé à maintes reprises cette simple addition d’individualités. Leurs noms : fulgurance individuelle et transition rapide.
L’Inter Milan l’avait exposé aux yeux du grand public. Ce Barcelone commet des erreurs derrière, et pas qu’un peu. Les provoquer, les pousser à la faute, c’est une chose, mais matérialiser ses actions en but en est une autre. Pour ce faire, la justesse technique couplée à la lucidité apparait essentielle.
L’équipe s’est liquéfiée après le 2-0 lors de ce Clásico (Photo by Alex Caparros/Getty Images)
Autrement dit, les éléments qui caractérisent les grands joueurs. Il faut admettre que cette équipe tient son salut à d’innombrables fulgurances individuelles. Du crochet bien senti de Mbappé sur l’ouverture du score à la justesse de Vinicius sur le troisième, Ancelotti peut de nouveau remercier ses stars.
Dans la lignée de ce précepte, les transitions rapides ont frappé de plein fouet leurs antagonistes lors de ce Clásico. Ce bloc haut Blaugrana était conscient des risques qu’il encourait. Et les Merengues n’ont pas perdu de temps avant de les prendre à leur propre jeu. Balle récupérée au Real Madrid est égale à projection instantanée. Une philosophie permise par des transmissions en peu de touches, saupoudrées de passes lumineuses, comme par exemple un extérieur du pied d’un certain Brésilien. Un mode d’emploi reproduit à la lettre lors du doublé de Mbappé.
2-0. Match plié. La boutique des Blancs ferme ses portes, et bonne chance à leurs adversaires pour parvenir à ne serait-ce que poser un pied dedans. En plus, si vous vous exposez un peu trop, les flèches de la capitale vous puniront instantanément. Tel était le mode opératoire des hommes de Don Carlo il y a seulement quelques mois de cela. Une liberté offensive encadrée par une solidité défensive à toute épreuve, le tout posé autour d’un caractère fort. Un principe poussé à la caricature cette saison par le technicien italien.
Les Merengues ont comme baissé les armes alors qu’ils dominaient la bataille, en donnant volontairement le ballon aux Barcelonais. Aucune tentative de prendre le jeu à leur compte, constamment dans la réaction, toujours à contretemps… En résumé, du pain béni pour les hommes de Flick. Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont parsemé le tout d’erreurs individuelles. Fran García qui oublie Ferran Torres au premier poteau, Vázquez qui perd deux ballons dans son camp, Ceballos qui rentre dans Mbappé et ainsi de suite.
Le triplé de Mbappé lors de ce Clásico n’aura pas suffit au Real Madrid (Photo by David Ramos/Getty Images)
Mais le pire dans tout ce marasme était l’attitude de la Maison Blanche. Certes, la partition est mauvaise. Néanmoins, rien n’empêche les instruments de s’accorder entre eux. Cet aboyeur tant évoqué durant cette saison n’a jamais émergé. Seul Asencio semblait vouloir réveiller le Real Madrid lors de ce Clásico. Sinon, des joueurs amorphes, nonchalants, brouillons, vêtus d’un maillot blanc, ont tout bonnement donné le bâton pour se faire battre.
À l’instar du Clásico de la finale de Coupe du Roi, les hommes d’Ancelotti ont entamé leur second acte pied au plancher. Mais ce qui devait exposer un Real Madrid libéré a finalement illustré les limites du plafond de verre de ce soi-disant collectif.
Défensivement, les hommes d’Ancelotti étaient incapables de jouer haut sans se voir être totalement scindés en deux sur attaque rapide. Incapables de couvrir la profondeur, le manque de réalisme a maintes fois sauvé les coéquipiers de Tchouameni. Au cœur du jeu, les Merengues ne parvenaient pas à imposer leur rythme.
Bien que physiquement supérieurs, cette tendance à constamment être dans la réaction les amenait à multiplier les courses inutiles, tels des poulets sans tête. Devant enfin, l’absence d’une alchimie s’est traduite par des difficultés à véritablement combiner ensemble. Et comme pour venir aggraver tout cela, le coaching douteux d’Ancelotti est venu poser le dernier clou sur ce cercueil blanc.