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·14 novembre 2025
13 novembre : le récit de Perrin témoin du Stade de France

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Dix ans après les attentats de Paris, Loïc Perrin revient sur cette nuit tragique du 13 novembre 2015. L'ancien capitaine de l'ASSE, alors en équipe de France, partage un témoignage poignant depuis le banc du Stade de France auprès d'Eurosport. Extraits.
Le 13 novembre 2015, Loïc Perrin est sur le banc de l’équipe de France pour affronter l’Allemagne. Appelé en renfort par Didier Deschamps, le défenseur et capitaine de l’AS Saint-Étienne savoure. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il va vivre l’un des moments les plus sombres de l’histoire récente. Dix ans plus tard, l’ancien Vert raconte.
Loïc Perrin était enthousiaste lorsqu'il a été convoqué par Didier Deschamps. La joie a vite laissé place à l'angoisse et la peur le 13 novembre 2015 : "On pense tout de suite à des bombes agricoles. D’ailleurs, je ne crois même pas qu’on en parle sur le banc entre nous. On entend du bruit, beaucoup de bruit, mais c’est tout. Quand on est dans un stade, une bombe agricole, ça fait du bruit mais on ne va pas plus loin… Surtout que, moi, à Geoffroy-Guichard, j'en ai un peu l'habitude."
Perrin poursuit son témoignage poignant : « À la fin du match. Je me souviens que je découvre l'horreur grâce à une télévision qui est allumée dans les couloirs du Stade de France. Je tombe sur un flash info qui explique ce qui est en train de se passer à quelques mètres de nous. C’est assez fou et terrifiant à la fois. Après, la nouvelle s'est vite diffusée mais le réseau téléphonique avait été coupé donc le Stade de France était une sorte de bulle où on a appris les événements bien après tout le monde.
Je ne sais pas si c'était pour une question de sécurité... La première chose, c'est que j’essaie de joindre mes proches qui devaient venir au stade. Je ne savais même pas s’ils étaient bien arrivés, je ne les avais pas vus dans la tribune pendant le match. Donc, j’essayais sans cesse de les joindre. Là, oui, c'est angoissant parce que je n’y parvenais pas. J'avais ma sœur, mon fils de cinq ans avec sa maman dans la tribune. Là, le temps semble long. »
Loïc Perrin ne le cache pas, le groupe est logiquement sonné ce soir-là. « Chaque joueur essaie d'avoir des nouvelles de ses proches, on est sur nos portables mais ça me semble tout à fait normal. On essaie de comprendre, de voir exactement ce qui s'est passé. C’était étrange parce qu’on était au cœur, ça se passait là sous nos yeux. Mais très vite, ce qui revient, c’est la sécurité de nos proches qui sont dans le coin. Je suis incapable de dire au bout de combien de temps j’ai fini par avoir des nouvelles. J’ai complètement oublié la temporalité de cette soirée. Mes proches, comme les autres spectateurs, ont tout appris à la fin du match car le réseau avait été bloqué pour éviter les mouvements de foule. Mes proches sont sortis par la pelouse, il y avait quelques mouvements de panique. Et on a fini par se retrouver. Mais c’était long. »
Dans le car, il y avait un silence de mort, une ambiance très lourde. On a tous pris conscience de ce qu’on venait de vivre. [...] Tu ne peux pas t’empêcher de penser à ce qui aurait pu arriver si les terroristes étaient parvenus à rentrer dans le stade. »
Source : Eurosport









































