Lucarne Opposée
·19 février 2023
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·19 février 2023
Le Newell’s de 1987 à 1992 a sans aucun doute été la meilleure équipe à fouler le Coloso del Parque. Une équipe qui a fasciné l’Argentine et le reste de l’Amérique avec un style de football combinant efficacité tactique et brillance technique.
Après avoir gagné le Metropolitano 1974, Newell’s Old Boys a connu des années difficiles sans titre et avec marquées par deux déceptions consécutives dans les années quatre-vingts : en 1986, il y a l’inexplicable échec lors de la Liguilla Pre-Libertadores, un mini-tournoi offrant une place en Copa Libertadores au vainqueur, et qui se termine en demi-finales malgré une victoire à la Bombonera face à Boca (2-0) par une lourde défaite à la maison (1-4) ; l’année suivante, lors de la Primera División 1986/87, Ñulls effectue une campagne spectaculaire, mais le titre lui échappe d’un tout petit point au profit de l’éternel rival de la ville, Rosario Central, pour un petit point. La Lepra souhaite alors renverser la tendance et mettre fin à une disette qui durait depuis plus de dix ans. Pour cela, Newell’s Old Boys ne renie pas son projet fou mis en place depuis plusieurs années : celui de produire lui-même de jeunes joueurs talentueux et intelligents aligner une formation issue entièrement du club. La revanche est éclatante. La Lepra remporte alors le championnat argentin et écrit l’histoire en devenant le premier club de l’interior à décrocher le titre avec un groupe composé uniquement avec des joueurs issus de ses catégories de jeunes. Ce titre marque le début d’une belle histoire lors de laquelle le club rosarino dispute deux finales de Libertadores, remporte deux autres titres nationaux (dont une finale historique à la Bombonera contre Boca) et fait naître un entraîneur légendaire, Marcelo Bielsa. Retour sur l’une des pages les plus glorieuses d’el más grande del interior.
Pour tenter de renverser la tendance, le club engage José Yudica à l’aube de la saison 1987/88. Ancien joueur du club, il s’était fait un nom sur le banc avec Quilmes, décrochant le titre en 1978 et avait surtout faite d’Argentinos Juniors un rouleau compresseur, vainqueur de la Copa Libertadores en 1985 (lire De la gloire à l’oubli : José Yudica). Yudica s’appuie sur la jeunesse formée par le duo Griffa-Bielsa pour construire une équipe cohérente en défense, créative avec le ballon et extrêmement dangereuse en attaque en appliquant des principes qu’il avait déjà posés lors de ses passages précédents, notamment à Argentinos, en particulier la notion de pressing tout terrain, d’intensité et l’obsession de la possession. Avec ces principes et ces jeunes joueurs estampillés Newell’s, les Lépreux ont alors de bonnes chances de se battre pour le titre. À partir d’août 1987, les hinchas sont témoins de performances impressionnantes de la part des nouveaux garçons de Rosario.
Après deux cartons d’entrée, 5-1 contre Vélez à l’extérieur et 4-1 à domicile contre le Deportivo Armenio et malgré une défaite toujours très douloureuse dans le clásico rosarino (1-0 à l’extérieur contre Los Canallas), Newell’s commence à s’imposer comme un candidat très sérieux dès la septième journée en battant Unión (2-0 à domicile) et est reste invaincu pendant six matchs, incluant une victoire 5-1 contre Boca Juniors à La Bombonera. En novembre, après une défaite 1-0 contre San Lorenzo, la Lepra offre à ses supporters une nouvelle série d’invincibilité de sept matchs incluant un nul face à Independiente 0-0 en déplacement, ainsi qu’un succès face à River Plate au Monumental (2-1). Principal favori pour remporter le titre en raison de son jeu offensif à domicile comme à l’extérieur, Newell’s assoit sa domination en fin de saison, faisant tomber Central en février, et enchaînant les performances historiques à domicile (4-0 face à Boca et 3-1 contre Racing). Ñulls dispose d’une défense solide, en grande partie grâce à un gardien de but talentueux, Scoponi, une défense et un milieu de talent avec Sensini et Llop, performants défensivement, à la récupération ainsi qu’à la relance, un joueur clé, son relai, Tata Martino ancien cinco placé désormais meneur de jeu. Devant, le talentueux Alfaro faisait le travail, goleador de l’équipe avec treize buts marqués. Le 21 mai 1988, pour l’antépénultième journée, le Coloso del Parque est chauffé à blanc pour affronter l’Independiente de la légende Bochini. Une victoire pour Newell’s combiné à une défaite de San Lorenzo est synonyme de titre. À la pause, Newell’s mène déjà 3-0 avec des buts de Rossi et Alfaro. En seconde mi-temps, Alfaro, Almirón et Balbo portent le score à 6-1. Cerise sur le gâteau, River s’impose 4-2 au Ducó, face à San Lorenzo, offrant ainsi le titre aux rouges et noirs. Surexcités, les hinchas n’ont même pas attendu le coup de sifflet final pour envahir le terrain : Newell’s est champion d’Argentine pour la première fois depuis quatorze ans et entre dans l’histoire du football mondial : pour la première fois, le champion d’un pays est composé uniquement de joueurs et d’encadrement technique issu du club. José Yudica devient le premier entraîneur à être sacré trois fois champion d’Argentine avec trois clubs différents. Les deux matchs suivants sont anecdotiques, Newell’s boucle une campagne incontestée, unique et historique : trente-huit matchs, vingt-et-une victoires, trezie nuls, quatre défaites, soixante-huit buts marqués (meilleure attaque) et vingt-deux buts encaissés (meilleure défense), ainsi qu’un bilan spectaculaires face aux cinq grands : six victoires, trois nuls pour une seule petite défaite. Cette équipe veut alors aller encore plus haut, de préférence sur le continent sud-américain.
Lors de la Libertadores 1988, Newell’s participe avec la même base qui avait brillamment remporté le championnat national, avec en prime la présence d’un jeune talent nommé Gabriel Batistuta. Ce dernier commence déjà à faire parler de lui. Newell’s termine à la première place du groupe 2, composé de San Lorenzo (avec qui il partage cette place), et les Équatoriens de Barcelona et Filanbanco, grâce à deux victoires (1-0 contre Filanbanco et 3-0 contre Barcelona) et à quatre matchs nuls. Le règlement prévoyant un barrage afin de déterminer le vainqueur du groupe en cas d’égalité de points, la Lepra le devient grâce à une courte victoire à la maison face au Ciclón (1-0). Newell’s sort ensuite Bolívar lors de la deuxième phase, après une séance de tirs au but et tombe sur Nacional lors de la troisième phase. Après un match nul à la maison et une défaite à Montevideo, Newell’s devrait être éliminé. Mais la particularité de la Copa Libertadores 1988 est qu’elle sauve le meilleur perdant des quarts. La Lepra obtient un joker, elle se retrouve en demi-finales face à San Lorenzo.
Revenu d’entre les morts, les Rosarinos remportent les deux matchs (1-0 et 2-1) et se hissent en finale où ils croisent leur bourreau de la troisième phase : Nacional. Lors du match aller à Rosario, Batistuta, Almirón et Alfaro forment un trio offensif intéressant qui permet à l’équipe de marquer le seul but de la rencontre. Au match retour, Nacional ne fait pas dans le détail et s’impose 3-0, remportant ainsi le championnat continental pour la troisième fois. Cette cruelle défaite met fin aux rêves continental des Leprosos. Les deux saisons suivantes sous Yudica sont décevantes, Newell’s ne faisant mieux qu’une douzième place. L’heure est au changement, le club décide alors de donner à Marcelo Bielsa les clés de l’équipe première.
Dès son arrivée, Bielsa doit faire face à de nombreux départs de joueurs tels que Batistuta, Sensini, Theiler, Pautasso et Víctor Ramos. Il doit aussi composer avec la menace d’une relégation en cas de mauvais résultats. Mais Bielsa, expert dans la formation de talents, remodèle le style de jeu de l’équipe et lance Ruffini et Domizi, donne plus de place aux latéraux Saldaña et Berizzo tandis que la charnière était composée de Pochettino et Gamboa. Avec les historiques Martino, Llop et Scoponi, Newell’s dispose ainsi d’un effectif équilibré que Bielsa allait pouvoir perfectionner. Lors des entraînements, El Loco insiste sur l’application du pressing qu’on lui connait et les changements dynamiques de position pour déstabiliser les adversaires et rendre le jeu plus vivant. Le mouvement est la clé. Ainsi, des joueurs tels que Saldaña et Llop ne jouent pas seulement en tant qu’ailier ou milieu de terrain, mais occupent également différents postes et jouent sur différents côtés. Autre précepte : Bielsa souhaite que son équipe joue un football propre, sans grosses fautes.
Newell’s commence la saison avec des résultats en dent de scie : victoire 1-0 à domicile contre Platense, match nul 0-0 à l’extérieur contre Argentinos Juniors, défaite 2-1 à domicile contre Huracán, victoire 3-1 à l’extérieur contre Unión, victoire 1-0 à domicile contre Independiente et victoire 5-1 à l’extérieur contre Chaco For Ever, puis défaite 1-0 à domicile contre River. Le 8 octobre est le jour du clásico rosarino contre Rosario Central au Gigante de Arroyito, oú Newell’s n’a pas gagné depuis 1980. Malgré le statut de favori de Central, alors leader invaincu du championnat, Bielsa et son 4-4-2 offrent une démonstration et Newell’s s’impose 4-3, concédant les trois buts sur coups de pied arrêtés. Ce match est un tournant, la Lepra demeure invaincue jusqu’au terme de la saison. Le 22 décembre 1990, Newell’s remporte l’Apertura, son entraîneur, le plus jeune de première division peut alrs crier « ¡Newell’s, carajo, Newell’s, carajo! » qui devient alors un symbole à jamais.
Le Clausura qui s’ensuit se fait sans Martino, parti en Espagne, et Newell’s baisse de régime, terminant à la huitième place, loin du Boca d’Óscar Tabárez vainqueur du tournoi de manière invaincue. Aussi, à l’heure de la finale pour le titre, qui oppose les deux vainqueurs de tournoi, Newell’s n’est pas favori. Il retrouve tout de même Gerardo Martino, revenu de sa pige espagnole alors que Boca doit faire sans deux joueurs clés, Batistuta et Latorre, appelés à disputer la Copa América, que les Xeneizes remplacent par Gerardo Reynoso et Renato Gaúcho. Le 6 juillet 1991, Newell’s reçoit donc Boca à Rosario. Comme le destin est farceur, la Lepra « accueille » dans le stade de Central, le Gigante de Arroyito. Les Rosarinos s’imposent 1-0, grâce à une tête de Berizzo. Le match retour se dispute le 9 juillet à La Bombonera. Comme d’habitude, l’ambiance y est électrique. Les conditions climatiques ne sont cependant pas au rendez-vous, la pluie ayant rendu le terrain presque impraticable, le match est épique. Un penalty non accordé pour un tirage de maillot sur Pochettino laisse le central sur le terrain, maillot éventré durant plusieurs minutes, Martino sorti sur blessure après un attentat signé Carlos Moya, Bielsa exclu avant la mi-temps et qui transmet ses consignes depuis le tunnel, bien aidé en cela par un policier supporter de River, un terrain boueux qui fait ressembler le match à un combat plus qu’à du football et des assauts incessants d’un Boca enragé. Newell’s ne résiste que jusqu’à la 81e minute, celle du but de Gerardo Reynoso. Le titre se joue alors aux tirs au but. Boca comptait sur la pression de son stade pour tenter de remporter le championnat. Cependant, l’enthousiasme de Bielsa, ainsi que les divers arrêts réalisés par le gardien Scoponi durant le temps réglementaire, ont donné une certaine confiance à Newell’s. Scoponi était convaincu de pouvoir continuer sur sa lancée lors de la séance de tirs au but et parvient à repousser les tentatives de Graciani et Claudio Rodriguez. Les Lépreux s’imposent 3-1 à La Bombonera et ce titre historique déclenche une fête sans précédent. Newell’s est champion, Bielsa au sommet. En plus du titre, Newell’s a également validé sa qualification à la Copa Libertadores 1992.
Au début de la saison 1992, Bielsa planifie minutieusement son calendrier pour pouvoir disputer dignement le championnat argentin et la Copa Libertadores. Curiosité de l’époque encore, Ñulls tombe dans le seul groupe disposant de cinq équipes. Disposant de joueurs talentueux dans l’équipe première et de remplaçants compétents, El Loco voulait tout gagner et ne craignait pas les effets de la fatigue et du stress que les compétitions pouvaient causer à son équipe. Il était évident que Newell’s avait la meilleure équipe du pays et pratiquait le football plus dynamique et le plus impressionnant. En février, les Leprosos font leurs débuts lors du Clausura avec une victoire 2-0 à domicile contre Quilmes. Trois jours plus tard, ils disputent leur premier match en Libertadores contre San Lorenzo, qui se solde par une terrible défaite 6-0. Bielsa réussit tout de même à apaiser rapidement l’onde de choc de cette défaite et à remobiliser ses joueurs pour la suite de la saison. Cette lourde défaite est sa seule jusqu’à la finale. Au début du mois de mars, l’équipe remporte le clásico rosarino et met ainsi fin à une éventuelle crise.
En compétition continentale, les Leprosos enchainent avec deux victoires à domicile contre Coquimbo Unido (3-0) et Colo-Colo (3-1), avant de faire match nul 1-1 à l’extérieur contre l’Universidad Católica – l’histoire veut que ce match ait scellé le futur exil chilien du Loco. Deux autres victoires (1-0 à l’extérieur contre San Lorenzo et 2-1 à l’extérieur contre Coquimbo) et deux nuls (1-1 à l’extérieur contre Colo-Colo et 0-0 à domicile contre Universidad Católica) plus tard, la Lepra occupe la première place du groupe 1 et file ainsi en huitièmes de finale au cours desquels Newell’s élimine Defensor. L’heure est alors venue de retrouver San Lorenzo. Oublié le 0-6 du premier tour, en quarts, les Lépreux écrasent le match aller sur un doublé de Pochettino et des buts de Zamora et Llop avant d’assurer le nul au retour et décrocher ainsi sa place dans le dernier carré. Pendant ce temps en championnat, Ñulls reste invaincu durant quatorze matchs avec en prime une victoire historique 5-0 contre River Plate au Monumental. Il faut attendre le 6 juin pour assister à sa première et unique défaite, 1-0 contre Estudiantes. Avec seulement quatre journées à jouer, le titre se rapproche mai, avant d’envisager soulever le trophée en Argentine, il faut d’abord se préparer au choc de la demi-finale de Libertadores face à l’América de Cali, triple finaliste consécutif entre 1985 et 1987. À l’aller, Newell’s parvient à obtenir difficilement un match nul 1-1 à domicile et doit aller chercher sa place en finale en Colombie. Le choc dans la Valle del Cauca débute par un but de Pochettino dès la quatrième minute. Mais il se temps : un joueur est exclu de chaque côté à l’heure de jeu, Newell’s résiste mais craque sur le fil, Jorge da Silva égalisant à la 89e minute et forçant une séance de tirs au but. Celle-ci est dantesque : treize tireurs de part et d’autre, un Scoponi de nouveau héros et un score final de 11-10 pour Newell’s qui, quatre ans plus tard retrouve en finale continentale.
Le peuple leproso se dit alors que l’heure de gloire est enfin arrivée. Malheureusement pour eux, l’adversaire n’est autre que le São Paulo de Raí et Cafu, dirigé par le non moins légendaire Telê Santana (et dont l’histoire vous est racontée dans LOmag n°20). Lors du premier match, à domicile, Newell’s montre qu’il est un adversaire coriace pour les champions brésiliens de l’époque et donne du fil à retordre au gardien Zetti. Les Tricolores obtiennent également des occasions, mais c’est bien l’équipe argentine qui a le dernier mot grâce au but de Berizzo sur penalty après une main commise par Ronaldão, à la 39e minute de la première mi-temps. Lors du match retour, au Morumbi, Newell’s entre sur le terrain et n’a donc besoin que d’un match nul. Tout comme le match décisif du championnat argentin de 1991 contre Boca, les joueurs font face à une ambiance hostile générée par les plus de 100 000 personnes présentes en tribunes. Les Brésiliens exploitent leur vitesse et leur jeu de passes face à une équipe adverse qui tente de résister et d’effectuer un pressing intense. Newell’s tient bon pendant la première mi-temps, mais offre un penalty à Macedo à la 65e minute, qui est transformé par Raí. Scoponi est sollicité plusieurs fois et répond brillamment pour maintenir le score. Au coup de sifflet de l’arbitre, les supporters rouges et noirs sont convaincus que Scoponi sera le héros et que Newell’s fera taire le Morumbi tout comme il a fait taire La Bombonera. C’est le destin. Sauf que cette fois, ce petit jeu sourit à São Paulo, qui s’impose 3-2 après que Zetti a repoussé le dernier tir de Gamboa. C’est la tragique fin du rêve continental des Leprosos. Bientôt la fin d’une ère.
Après cette nouvelle déconvenue, Ñulls n’a pas le temps de se lamenter. Il doit poursuivre sa quête sur le plan local. Le 21 juin, l’équipe se rend à Ricardo Etcheverri pour y affronter San Lorenzo et remporte le match 3-0, ce qui donne un nouveau souffle à l’équipe mais surtout la lance sur la voie d’un nouveau titre. Lors de la journée suivante, les vice-champions de la Libertadores font match nul 0-0 contre Argentinos Juniors. Le titre est décroché lors de l’ultime journée. Mené au score par Platense juste avant la pause, Newell’s égalise à dix minutes de la fin pour sceller ce troisième titre en six ans. Il est le point final de cette folle histoire. Marcelo Bielsa dit au revoir à son club de cœur, et poursuit ensuite sa carrière dans le football mexicain, rejoignant d’autres rojinegros, ceux de l’Atlas. Le club connaît ensuite une période de déclin et ne commence à briller de nouveau qu’en 2004, avec notamment un titre de Clausura décroché avec sur le banc Américo Gallego, ancien de la maison. Sur le plan continental, Ñulls retrouve les sommets en 2013, année dorée qui voit le club décrocher le Torneo Final argentin et se hisser en demi-finales de la Copa Libertadores. Une demi-finale perdue aux tirs au but face à l’Atlético Mineiro de Ronaldinho, la faute à un match retour mal géré après la victoire 2-0 de l’aller et une égalisation concédée à la 85e minute au retour. C’est à ce jour la dernière saison au sommet. Newell’s évolue alors dans un Coloso del Parque devenu Estadio Marcelo Bielsa et est alors dirigé par Gerardo Martino. Comme un symbole.
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