#4 L’heure des cohésions ou de la relégation ! | OneFootball

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·13 septembre 2024

#4 L’heure des cohésions ou de la relégation !

Image de l'article :#4 L’heure des cohésions ou de la relégation !

« Dans la tête des Pailladins » est notre chronique qualitative à retrouver sur AllezPaillade. Une analyse précise d’un aspect primordial du football mais trop peu considéré, le mental. Lors du troisième numéro, notre intervenant ouvrait le chapitre d’Othmane Maamma, jeune Pailladin prometteur de l’effectif de Michel Der Zakarian. Cette fois, il réalise un focus sur la situation globale du MHSC pouvant s’apparenter à une crise.

Je m’appelle Davy Gounel. Pailladin pure souche, ancien pensionnaire du MPSC (ouais ça date…), j’ai couvert le Montpellier Hérault et l’équipe de France en tant que journaliste sportif pendant une dizaine d’année pour Midi Libre. Aujourd’hui reconverti comme préparateur mental, j’ai décroché mon Certificat de préparation mentale pour la performance professionnelle puis j’ai enchaîné par le certificat professionnel d’Accompagnateur sportif après une formation en psychologie du sport et préparation mentale. Et j’ai terminé ces deux années d’instructions par une année à l’école de préparation mentale « Focus » à Bordeaux où j’ai validé toutes les compétences de la session « expert » en préparation mentale. « Dans la tête des Pailladins » offrira aux fans un éclairage sur l’aspect mental de la performance des Pailladins avec une totale liberté de ton.


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Ce sera le défi le plus difficile à relever et pourtant le plus important de la saison du MHSC. Le mercato ayant été ce qu’il a été, à savoir encéphalogramme plat ou presque, Michel Der Zakarian et son staff se retrouvent avec un effectif qui ne bougera pas jusqu’au mercato hivernal et qui reste à l’identique (ou presque) par rapport à la saison dernière. Faute de grives, Der Zak and Co devront manger des merles et essayer de rendre le plat suffisamment digeste pour ne pas être trop en disette comptablement en décembre.

Le staff n’a d’autres choix que de tirer le potentiel maximum du groupe à sa disposition, et c’est Bécir Omeragic himself, le top joueur de l’effectif (même s’il ne réussit pas un début de saison tonitruant), qui a donné la meilleure piste à suivre pour relever le menton. « Le travail c’est une chose mais il faut surtout être soudés… Je pense qu’on ne l’est pas assez. On doit s’encourager et savoir-faire front ensemble dans ces moments-là. L’état d’esprit c’est important… »

Alors je ne suis pas ici pour donner des leçons de management et de cohésions à Der Zak (il ne manquerait plus que ça), moi qui expérimente seulement cette saison un travail de management et de cohésions avec mes chouettes petits U18-U19 du FC Sussargues (mais j’ai bouffé assez d’interviews de managers pour savoir quels ingrédients fonctionnent ou pas). N’empêche qu’il y a des règles immuables dans toute l’histoire de la psychologie du sport, qui peuvent permettre à tout président de club et à tout coach d’aller vers plus de cohésions sans trahir son identité et l’identité de son club (voilà pour les poncifs chers au journaliste Cédric Drouet).

Le seul levier collectif dont dispose aujourd’hui Michel Der Zakarian et Laurent Nicollin (je les combine car dans un club ce sont les deux chefs d’orchestre d’hommes et d’équipes, et un préparateur mental est là pour que ces deux hommes accouchent de leurs propres solutions), c’est l’élément humain. Et c’est bien là, la grosse problématique du MHSC, c’est de n’avoir pour l’heure ce seul levier humain à sa disposition, dans un monde professionnel où il a perdu quasiment tout son sens.

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Crédits Iconsport

Pour qu’un groupe fonctionne au mieux, il lui faut une identité collective et de la cohésion, sociale (améliore les liens affectifs) et opératoire (un capitaine et des cadres et relais qui font l’unanimité ou presque pour améliorer la structuration de l’équipe), des normes et règles de groupe respectées par tous, et un objectif collectif clair et motivant dans lesquels puissent se fondre les objectifs individuels. Vous avez dit casse-tête ? Comment faire pour que tout ce joli monde travaille à l’unisson, les joueurs dans un premier temps indésirables mais toujours là, ceux qui désiraient partir mais qui ont été contraints de rester, ceux qui voulaient rester en ayant l’envie que le club soit plus ambitieux et toutes les autres individualités et leurs problématiques propres et personnelles ?

Je n’ai pas la solution. Et celui qui dit qu’il l’a est un menteur. Mais les difficultés s’installent et demeurent dans les problèmes de communication et de non-dit et c’est sans doute par ce chantier qu’il faudra démarrer. Et au MHSC (comme dans beaucoup d’autres clubs de foot), les non-dit sont présents à tous les étages. Or, si vous voulez convaincre les gens, il faut réussir à communiquer avec eux en toute clarté et tout mettre sur la table même si ça doit piquer ou remettre en cause le management des uns ou le non professionnalisme des autres. Ici le rôle du préparateur mental, c’est de faire circuler la parole (et d’être hermétique à toutes les critiques).

Alors s’il n’y a pas de solutions miracles, il y a un nombre incalculable de questions à se poser. Où en est le groupe sur la notion d’appartenance, de communication, d’identité d’équipe et rituels, des rôles et des leaderships, des valeurs et règles, des objectifs et potentiel, de la convivialité, de la confiance et de la solidarité, de son rapport au staff, de son investissement, de sa reconnaissance ?

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Pour faire front uni aussi il faut se poser les bonnes questions et resserrer le groupe. Qui veut du bien au groupe ? Qui en voudrait du mal ? Quels sont les interférences extérieures ?

Peut-on améliorer la cohésion sociale ? Instaurer plus d’évènements d’équipe réguliers ?  Le style de management de Michel Der Zakarian est-il adapté à la maturité de son groupe ? Là je m’explique. Il existe différent type de management : directif, persuasif, participatif, et délégatif. Et il faut savoir adapter son management au niveau d’autonomie de son équipe. Pour faire simple, mieux l’équipe se connaît, plus le management doit être collaboratif. Demandez à Claude Onesta quel était son style de management avec l’équipe de France de handball quand il a gagné son dernier titre…

Bref, pour avoir l’équipe plus soudée dont rêve Becir Omeragic, il en faut des éléments à réunir et ça n’arrivera pas en claquant les doigts mais en étant actif à tous les étages et dans tous les domaines, avec l’apport d’un œil extérieur pour casser l’entre-soi, qui a fait ses preuves, mais qui freinent aujourd’hui véritablement le club dans sa progression d’ensemble depuis le titre de 2012.

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