Olympique-et-Lyonnais
·8 novembre 2024
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·8 novembre 2024
On pensait rapidement se tourner vers le derby après le match contre Hoffenheim, et pourtant, la production lyonnaise en Allemagne va pousser à s’attarder quand même un peu plus longtemps sur ce rendez-vous européen. Contre le 16e de Bundesliga n’ayant gagné que deux matchs en neuf journées, voir l’OL galérer autant n’étant pas vraiment au programme du scénario d’avant-match (2-2). Après la défaite contre Besiktas et les deux nuls contre Auxerre et Lille, on était plutôt en droit d’attendre une réaction d’orgueil pour assurer quasiment une place dans les 24 de Ligue Europa. C’était le sens de l’histoire avant la venue de l’AS Saint-Étienne. C’est presque tout le contraire qu’il s’est passé à la ProZero Arena jeudi soir. Avec des torts à tous les niveaux.
Après la rencontre, l’entraîneur lyonnais a utilisé pour la deuxième fois en deux matchs un mot assez fort. Après "indigne" à Lille, ce fut "inadmissible" de l’autre côté du Rhin. Voir l’OL repartir avec un point en ayant trouvé le moyen de mener au score à la 93e minute a de quoi faire sortir de ses gonds. Pourtant, à la différence du point rapporté dans le nord de la France, Pierre Sage va, cette fois, être sous les feux des projecteurs. Cela le guettait depuis quelque temps déjà et le déplacement à Hoffenheim a été la goutte de trop. Avec de nouveau dix changements dans le onze de départ, l’OL a brillé par son incapacité à trouver des automatismes en plus dans un schéma différent.
Difficile d’en vouloir aux joueurs sur ce point-là, certains ayant même confié que ce serait compliqué de créer une alchimie, mais que cela passera par la communication. Il n’y a eu ni l’un, ni l’autre jeudi soir et le coach est forcément dans le viseur. Il a tenté de l’expliquer en avançant une volonté "d’une fraîcheur physique" avant le derby, mais cela commence à faire beaucoup. En voulant concerner tout le monde, l’idée de Sage part d’une bonne attention. Il sait qu’il aura besoin de tout son groupe sur une saison. Mais on l’a vu à Toulouse, également contre Auxerre et maintenant à Hoffenheim : cela ne sert personne. Pas les joueurs remplaçants qui montrent qu’ils n’ont pas le niveau pour bousculer la hiérarchie et encore moins Pierre Sage avec de telles contre-performances.
En s’entêtant à vouloir donner du temps de jeu à tout le monde, Pierre Sage veut garder une dynamique de groupe et c’est tout à son honneur. Seulement, il y a des matchs à jouer et à gagner pour atteindre les objectifs de la saison. Et ce n’est pas en caressant tout le monde dans le sens du poil que ces étapes seront validées. Il y a certes l’excuse du manque d’automatismes, du manque de rythme, mais comment expliquer certaines prestations individuelles ratées ? Oui, faire le yoyo d’être dans le groupe à hors du groupe puis titulaire n’aide pas forcément à attaquer la rencontre dans les meilleures conditions.
Seulement, enchaîner les passes ratées comme Gift Orban ne relève pas de ces paramètres. Voir Saïd Benrahma tenter de jouer les sauveurs de ce banc, quitte à faire de nombreux mauvais choix non plus. L’OL a un effectif pléthorique, mais qu’on le veuille ou non, il y a un onze de départ connu et des joueurs de rotation. C’est peut-être dur à dire, mais aujourd’hui, certains n’ont pas le niveau pour être titulaires et il n’y a qu’à voir le différentiel de niveau au moment du quadruple changement pour le comprendre. La prestation pendant une heure a montré que concerner tout le monde avait ses points positifs, mais seulement par petites touches et en sortie de banc.
C’est tout le paradoxe de ce nul contre Hoffenheim (2-2). D’un côté, les joueurs de l’OL peuvent être félicités par leur réaction d’orgueil. Dans le dur pendant une heure et menés au score au retour des vestiaires (47ᵉ), les Lyonnais ont réussi à renverser une nouvelle fois la tendance. Un but d’Abner (66e) puis une merveille de frappe en pivot de Lacazette (90e+3) avaient encore laissé imaginer un scénario dont l’OL nous a habitué depuis des mois. Seulement, c’est plutôt celui de l’écroulement mental qui a été ressorti. Ce fut le cas lors des deux premiers matchs de la saison avec, certes, une domination adverse.
Ce fut le cas contre l’OM à la mi-septembre avec un récit qui ressemble presque en tous points à celui d’Hoffenheim. Une poussée dans le temps additionnel pour accrocher un meilleur résultat que celui sur le tableau d’affichage, des efforts récompensés par un but et finalement, une succession d’erreurs individuelles qui a réduit à néant cet état d’esprit positif. Contre Marseille, cela s’était soldé par une défaite, à Hoffenheim, l’OL repart quand même avec un point. Pourtant, il a la même odeur que celle d’un revers. Après l’entame ratée à Lille, le moral a flanché en fin de match en Allemagne. Cela reste un problème mental malgré tout.
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