Olympique-et-Lyonnais
·7 septembre 2025
À l'OL, le redressement dure trois ans ?

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·7 septembre 2025
Cela nous ramène à certains devoirs scolaires, lorsqu'il fallait appliquer mécaniquement un raisonnement pour avoir la meilleure note. L'OL est en quelque sorte retourné sur les bancs de l'école depuis cet été, sous le regard de deux surveillants, la DNCG et l'UEFA. Mais c'est le prix à payer pour la gestion du passé.
Évidemment, cet été, il a frôlé le pire, mais ce n'est pas uniquement dû à la gestion de John Textor, qui a finalement posé les clous sur le cercueil. Ce que décrivait très bien Michael Gerlinger. "Comme vous le savez, nous étions dans une situation difficile fin juin - début juillet. Depuis la pandémie, ce qu'on peut voir, c'est que l'Olympique lyonnais perdait environ 100 millions d'euros chaque année, expliquait le directeur général. En janvier 2025, nous étions à plus de 120 millions d'euros, déjà. Mais nous n'avions donc pas besoin de la multipropriété pour être en déficit."
D'abord condamné à une relégation administrative, il s'est sauvé en appel. "Le scénario de la descente en Ligue 2 équivalait presque à la faillite, a confié l'ancien dirigeant du Bayern Munich. Ce n'était pas envisageable. Nous avons été maintenus car il y a eu des injections de cash des actionnaires, surtout de Michele Kang et d'Ares. Cela a permis à l'institution de survivre. Cet argent était nécessaire pour financer la saison 2025-2026, mais aussi pour éponger les pertes des autres années."
Mais les ennuis ne sont pas finis pour autant pour les septuples champions de France (2002-2008). À présent, ils doivent revenir dans le droit chemin imposé par les instances. Ainsi, ils ne pouvaient pas financer tout l'exercice 2025-2026 avec cette somme versée par les associés, d'où l'encadrement strict.
L'OL doit générer des revenus pour payer les factures, et ne peut pas compter sur l'apport des actionnaires en raison du fair-play financier. Cela se fait par des transferts et du sponsoring, sachant que la "vente est la manière la plus simple de trouver ces ressources", précisait Michael Gerlinger. "On aimerait garder tous nos joueurs, mais nous n'en avons pas la possibilité. Nous avons des promesses à tenir vis-à-vis de la DNCG et de l'UEFA", rappelait-il. L'organisme européen prévoit ainsi de grosses amendes si les consignes ne sont pas respectées.
Face à ça, l'Olympique lyonnais se donne trois ans pour relever la tête. "Cela correspond au plan que l'on a avec l'UEFA prévu jusqu'en 2028. Pour moi, le chemin le plus probable sera sûrement dans les trois prochaines années pour le club, afin qu'il revienne dans un état normal." D'après l'accord qu'il a signé début juillet, il doit arriver à ne pas avoir de déficit au cours de la saison 2027-2028. Et avant cela, les pertes sont supposées diminuer petit à petit.
Tout un programme, qui se résumera en peu de mots : cure d'austérité. "On a réduit la masse salariale (elle serait à présent la 7e plus élevée de France) de plus de la moitié, affirmait Michael Gerlinger. Je n'ai jamais vu cela dans ma carrière, en 20 ans, une baisse pareille. C'était ça le plus compliqué à gérer. Tout comme le timing de cette chute parce qu'on avait commencé avec un peu plus haut que la limite."
Contraint de vendre avant d'acheter et de ne pas dépasser un certain plafond salarial, l'OL veut "suivre scrupuleusement ses engagements" pour ne plus se retrouver à l'avenir dans pareille situation. "On ne va pas prendre les mêmes risques que l'année dernière. Ce ne sera plus jamais comme ça avec nous. Parce que ce qu'on a vécu, c'était trop difficile à gérer", reconnaissait l'Allemand.
Mais avec les grosses cessions de 2025, il a a priori bien entamé son travail d'assainissement. Pour cet hiver, l'actuel deuxième de Ligue 1 dispose d'une petite marge de manœuvre, et n'aura pas besoin, sauf cas exceptionnel, de transférer Malick Fofana. Néanmoins, cela prendra du temps avant qu'il puisse conserver ses meilleurs éléments sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Ce qui pourrait l'aider d'ailleurs, ce serait une amélioration du contexte français, avec en point d'orgue, les droits télévisuels. Car aujourd'hui, tout le monde s'inquiète de savoir ce qui va advenir du football hexagonal sans cette ressource pratiquement vitale. "Cela dépend un peu de la situation en France en général. C'est le problème le plus grave en ce moment pour moi, dénonçait même Michael Gerlinger. C'est pénible, ce n'est pas évident à vivre."
Pour accélérer le processus, des qualifications régulières en coupe d'Europe, avec la manne financière que cela représente, seraient le bienvenu pour les caisses lyonnaises.