OnzeMondial
·14 mai 2021
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A quelques jours de son départ vers les Etats-Unis et Minnesota United avec lequel il s’est engagé, Adrien Hunou s’est entretenu une dernière fois avec la presse. Le désormais ex-joueur du Stade Rennais, en attente de son visa, est revenu sur les raisons de son départ, le choix de la MLS, mais aussi sur ses plus beaux souvenirs au SRFC. Un dernier mot du « Pippo » Breton.
Adrien, how are you ?
Ça va, j’ai commencé à apprendre l’anglais, j’avais quelques bonnes bases. J’ai hâte de pouvoir commencer ma nouvelle aventure. Je continue de me préparer. Le coach Genesio m’a permis de continuer à travailler au sein du club. J’ai fait quelques séances, j’en ai profité pour voir les copains, ma famille, mes amis sur Rennes. J’y reviendrai, ça c’est sûr. J’ai beaucoup d’attaches ici.
On a entendu dire que tu aimais la culture américaine…
Je confirme, ça a toujours été un souhait de vivre une expérience comme celle-ci. J’ai beaucoup échangé avec Romain Alessandrini, j’y suis allé chaque année lorsqu’il était aux Etats-Unis. Forcément ça m’a conforté pour y signer, de vivre une nouvelle expérience, parler anglais, prendre part à un projet sportif excitant dans un club qui ne cesse de se développer.
Il y a eu beaucoup de messages de supporters te concernant. Comment as-tu vécu cela ?
J’ai été très touché par ces messages, très ému. J’aurais aimé leur dire au revoir, mais la situation avec le Covid-19 m’en empêche. C’est donc aussi bien de pouvoir leur dire au revoir par ce message, les remercier d’avoir été derrière moi dans les bons comme les mauvais moments, notamment avec ma prolongation l’année dernière. Ça restera gravé dans mon coeur. Le foot c’est bien, mais le partage humain c’est plus beau et plus fort.
Comment expliques-tu ce lien particulier ?
Ça s’est fait naturellement. J’ai essayé d’être le plus intègre possible en partageant des valeurs communes avec le Stade Rennais et ses supporters. Ça s’est fait direct, et je pense que ça se ressent sur le terrain, où j’ai toujours tout donner de la première la dernière seconde. Certes il y a eu des bonnes prestations et des moins bons, ça fait partie d’une carrière.
Tu as l’impression de tenir une place particulière chez les supporters ?
Oui, j’ai fait en sorte de marquer le Stade Rennais de mon empreinte, que ce soit sur le terrain mais aussi en dehors.
Quel est ton but le plus marquant pour toi ?
Celui au Parc des Princes, avec le coach Lamouchi. C’est le début d’une « nouvelle ère », ou derrière on a connu les épopées européennes, la Coupe de France. Mais l’Europa League ne se joue pas que sur ce match, c’est le résultat de tout un groupe, tout un travail du staff, du club. Le plus important reste de souligner l’état d’esprit des groupes que j’ai côtoyé ces dernières saisons.
Quel est le plus beau moment que tu aies vécu au Stade Rennais ?
La Coupe de France, forcément, tant attendue par tout le monde. Il y avait eu pas mal de déceptions par rapport à ça, et on a vu la communion avec les supporters au centre ville après la victoire, c’était tout simplement inoubliable et magnifique.
Cette victoire en Coupe de France a t-elle aussi contribué à un sentiment de devoir accompli te permettant d’envisager un départ ?
Non pas forcément, je ne me fixais aucun objectif par rapport au Stade Rennais. Ça reste mon club de coeur et ça le restera toujours. Je ne me fixais aucune limite, apporter tout ce que je pouvais apporter. C’est pour ça que j’avais prolonger dernièrement car je prenais du plaisir, je jouais, j’enchainais, le club se développait, c’était tout béent. On croit parfois que l’herbe est plus verte ailleurs mais ce n’est pas forcément le cas. Les raisons de mon départ ont été du fait de mon temps de jeu. J’ai 27 ans, je me sens encore mieux que les saisons précédentes, et de ne pas pouvoir ne serait-ce que d’enchainer, c’est dommage. Ce sont les aléas d’une carrière.
Auras-tu le regret de ne pas avoir eu ce rôle de numéro 1 ?
Forcément, après ce sont des choix qu’il ne faut pas juger. J’ai toujours tout donner, mais à un moment donné, le club a compris que je voulais enchainer, prendre du plaisir. C’était le bon moment de voir autre chose.
Jouer pour un autre club de Ligue 1 ce n’était pas envisageable ?
Si, pourquoi pas, mais je n’ai pas eu de projet qui me convenait. L’étranger m’a toujours tenté, et j’ai senti un réel intérêt du club de Minnesota.
Quand tu parles d’étranger, tu pensais directement à la MLS ?
Non ça pouvait être aussi un autre championnat, j’ai toujours voulu vivre une expérience football à fond tout en parlant à côté une autre langue. Ça pouvait tout aussi bien être l’Espagne, l’Allemagne ou l’Angleterre.
Que réponds-tu aux critiques sur ton choix de rejoindre la MLS à 27 ans ?
Bien sûr, les gens disent que c’est un championnat moins compétitif qu’en Europe, mais il se développe. Les gens ne savent pas réellement comment ça se passe. Ce sera une bonne découverte, un bon championnat, un bon nouveau club. Je suis très content, c’est un choix personnel.
Au-delà de la vie très différente que tu vas sûrement découvrir là-bas, tu vas devoir composer avec un championnat où tu devras faire énormément de trajets par rapport à la France. Tu y as pensé ?
Bien sûr, c’est ce que m’a dit Romain (Alessandrini), c’est le côté un peu compliqué car ça fait de très longs voyages, d’autant qu’on est Conférence Ouest, donc on va jusqu’à Los Angeles. Ça fait partie d’une belle aventure aussi, de pouvoir découvrir des stades, des villes. C’est intéressant, pour grandir en tant qu’homme aussi. J’en ai pas mal discuté avec Chris Mavinga aussi.
As-tu l’impression que tu vas représenter quelque chose de différent avec ton statut de joueur européen dans cet effectif ?
On le verra, mais forcément on apporte cette petite touche européenne et on est attendu. Je donnerai tout pour arriver à mes fins.
Tu es déjà rassuré sur le fait que les supporters peuvent déjà apprendre à prononcer ton nom comme il le faut ?
(Sourire) Ce n’est pas évident forcément, il faudra rectifier sur le « H-U ». On verra tout ça sur place.
On parlait récemment avec Benjamin Bourigeaud de ton départ, qui allait « le faire chialer ». Ça a été le cas ?
(Sourire) Pas encore ! Il m’héberge, on continue à profiter des derniers moments ensemble. On en rencontre des personnes dans le football, mais des personnes qui restent, c’est rare. Je sais qu’il en fera partie, et même à distance. C’est quelqu’un que je peux remercier, qui m’a beaucoup apporter. Depuis l’Equipe de France on est ensemble, on a vécu de merveilleux moments au niveau du foot et en dehors. Je le remercie du fond de mon coeur, c’est quelqu’un qui restera.
Tu as récemment exprimer ton désir de jouer pour la sélection de Pologne. Est-ce que ça a joué dans ton transfert ?
Il y avait eu des échanges avant ma signature en MLS. A voir si cela me fait évoluer par rapport à la sélection. Je pense qu’il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre. J’ai des attaches polonaises, ça peut faire parler, c’est un choix qui me regarde. On fera un point en temps voulu.
Propos recueillis par Thomas Rassouli
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