Allan Linguet (ex-VAFC) : « Si le club s’était maintenu, je serais peut-être encore à Valenciennes, qui sait ? » | OneFootball

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·4 décembre 2024

Allan Linguet (ex-VAFC) : « Si le club s’était maintenu, je serais peut-être encore à Valenciennes, qui sait ? »

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Toujours libre de tout contrat après sa fin d’aventure au VAFC, Allan Linguet n’en reste pas moins déterminé. Le latéral droit de 25 ans, valeur sûre à son poste durant ses dernières années au Hainaut, nous livre son regard sur la situation d’un club à qui il dit tout devoir et fait le point sur sa situation en rétablissant quelques vérités. Entretien.

Allan, que devenez-vous depuis six mois et votre départ du VAFC ?

« Je deviens un peu comme tout le monde. Forcément, j’espère retrouver un projet assez vite, c’est tout ce que je souhaite. Pour pouvoir retrouver une opportunité, il faut être prêt. Je m’entraîne au quotidien : trois fois par semaine avec une équipe pas loin de chez moi, et aussi de mon côté avec un préparateur physique. Je fais tout ce qui est en mon possible pour être prêt le jour J.


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Avez-vous eu une offre de prolongation de la part du VAFC et aviez-vous envisagé de poursuivre à VA ?

Pour être honnête, je n’ai pas reçu d’offre de prolongation, mes anciens agents n’avaient pas été approchés par le club. Est-ce que je l’aurais acceptée ou déclinée ? Je ne peux pas savoir, il n’y a que quand on a l’offre face à nous qu’on peut prendre une décision. Moi, je pense quand même avoir fait pas mal de temps à Valenciennes. J’ai vécu de très bons moments, d’autres un peu plus compliqués, mais je retiens que du positif de mon passage. C’est un club où j’ai signé pro et qui m’a tout donné.

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Valentin Desbriel/Icon Sport

Avec un peu plus de recul, quel regard portez-vous sur cette fin contrastée au VAFC avec cette demi-finale de Coupe de France et la relégation en National ? Y a-t-il des regrets ?

Complètement ! Comme je l’avais dit, j’aurais préféré sortir au premier tour de la Coupe de France – même si on a vécu une belle aventure – et maintenir le club. Si le club s’était maintenu, je serais peut-être encore à Valenciennes, qui sait ? On ne peut pas savoir et revenir sur le passé, mais c’est sûr que cela laisse un goût amer. J’ai passé sept ans au VAFC, dont cinq ans chez les professionnels, et quitter le club qui t’a tout donné sur une telle note… C’est un sentiment amer. J’étais dégoûté, et je pense que c’était le cas de tous ceux qui portent Valenciennes dans leur cœur. J’aurais préféré partir sur une bonne note et avoir un au revoir plus joyeux.

Continuez-vous à suivre VA et quel regard portez-vous sur la situation actuelle ? On vous savait assez proche d’Ahmed Kantari…

Je regarde encore beaucoup de leurs matches, je les suis, j’ai des amis qui y sont toujours. Franchement, ils ont un projet intéressant, mais cela ne garantie une montée direct. On sait que le football est compliqué et que le National est relevé. Il y a beaucoup d’équipes qui n’ont rien à faire à ce niveau, dont Valenciennes. Une montée dans l’immédiat, c’est ce que tout le monde espère et je le souhaite pour le club, mais ce n’est pas quelque chose qui se fera en claquant des doigts. Il y a beaucoup d’équipes qui veulent monter, et il y a toujours des surprises.

Ahmed Kantari ? Je pense qu’il faut mettre tout le monde dans le même sac, que ce soit les joueurs ou le coach, tout le monde a sa part de responsabilités.

On sait que le football est impitoyable et cela n’a pas favorisé l’image d’Ahmed Kantari, surtout avec la descente en National. Je pense que l’accumulation a fait qu’ils ne lui ont pas laissé plus de temps, même si beaucoup diront qu’il en a eu assez. Mais un projet se construit et s’entretient. Quand tu arrives en National, tu découvres une division et des clubs différents, tu as des moyens différents. Cela a très bien commencé, j’étais très content, puis il y a eu une passe une passe où tout le monde a été un peu moins bien. Je pense qu’il faut mettre tout le monde dans le même sac, que ce soit les joueurs ou le coach, tout le monde a sa part de responsabilités.

Quand tout ne se passe pas très bien, on tape sur le coach avant les joueurs. C’est un peu dommage, mais je lui souhaite de rebondir. C’est quelqu’un qui a une certaine mentalité, qui ne va pas s’arrêter sur ça. Je pense que lui aussi est dégoûté. Il aurait voulu faire remonter le club, il porte Valenciennes dans son cœur. Peut-être que tout le monde n’en a pas forcément conscience, mais je sais qu’Ahmed ne souhaitera que du bien pour le club.

Si l’on en revient à votre situation personnelle, avez-vous eu des touches depuis votre départ du VAFC et à quels niveaux ?

J’ai eu des touches, et j’en ai eu beaucoup (sourire). J’en ai eu à la fin de mon contrat à Valenciennes (en juin), mais aussi avant car je pouvais négocier dès le mois de janvier. J’en ai eu en Ligue 2, dans des clubs avec des bons projets. Aussi à l’étranger, que ce soit en Belgique, en Suisse, en Allemagne… Que s’est-il passé par la suite ? Je ne sais pas car ce n’est pas moi qui était en lien direct avec les clubs. J’étais au courant de pas mal d’intérêts dans plusieurs clubs. Aujourd’hui, je suis sans club mais ce n’est pas une fin en soi. Si ça ne s’est pas fait, c’est que ça devait se passer comme ça. Je n’avais pas mon dossier entre les mains, je ne pouvais pas y faire grand-chose.

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Daniel Derajinski/Icon Sport

Est-ce aussi une volonté de prendre du temps avant de trouver le bon projet ?

Tout ce que je souhaite, c’est de rejouer au plus vite au football. Là, ça commence à faire pas mal de temps. Ça me manque. En août, le foot me manquait déjà alors imaginez en décembre… (sourire). Ce n’est pas du tout quelque chose que j’ai souhaité. Après, c’est sûr que je n’allais pas me jeter sur la première offre venue. Mais je n’étais pas du tout dans l’optique de chercher le truc parfait. Tout ce que je souhaitais, c’était de retrouver un bon projet dans un club qui me montrait de la confiance. Le plus important pour un joueur, c’est de jouer. C’est quelque chose que j’ai subi, car je n’avais pas mon dossier entre les mains. Mais c’est du passé, je ne vais pas revenir dessus. Le plus important est que je retrouve un projet qui me plaise et de jouer.

Récemment, vous avez passé un essai au NAC Breda qui n’a pas donné suite. La presse néerlandaise évoquait un passage pas suffisamment impressionnant, ce que vous avez démenti. Que s’est-il passé ?

Le NAC Breda avait montré son intérêt dès cet été, mais je n’étais pas au courant. Comme quoi, de bons projets peuvent arriver à tout moment. C’est un top club, avec de bonnes infrastructures, un bon projet, qui vient de monter mais qui est bien placé pour un promu (actuellement 7e d’Eredivisie). Ils ont appelé l’un de mes représentants actuels, m’ont demandé de passer trois jours d’entraînement et de faire un match avec eux. Ça s’est bien passé, j’étais à l’aise, dans un bon groupe.

Je comprends le fait que les gens disent que je n’ai pas assez impressionné car je n’étais pas été retenu, sauf qu’il y a plein de choses à prendre en compte. L’essai était mi-novembre. À cette époque, la plupart des effectifs sont construits, quasiment tous les budgets sont atteints. Greffer un joueur en plein milieu du mois de novembre, c’est un peu délicat. Il faut voir l’aspect financier et la construction de l’effectif. C’est un peu ce qui a fait que je suis toujours chez moi aujourd’hui. Il y a toujours des contacts avec le club, il y a un mercato d’hiver qui va peut-être faire bouger les choses. Les discussions ne sont pas finies.

Aujourd’hui et après six mois sans club, à quel standing de club aspirez-vous ? Avez-vous revu à la baisse vos exigences ?

Quand on reste six mois sans club, la cote du joueur baisse, les clubs sont plus réticents et se posent des questions. Est-ce qu’il est prêt ? Est-il en bonne condition physique ? A-t-il encore le niveau ? On m’a posé beaucoup de questions, et je comprends qu’il puisse y avoir des interrogations. Ça peut surprendre, et ça m’a moi-même surpris. Maintenant, je ne vais pas forcément revoir mes exigences à la baisse. Je suis quelqu’un d’ambitieux, exigeant envers lui-même. Aujourd’hui, je sais que je suis prêt pour les objectifs que je me fixe. Les clubs n’ont pas forcément cette garantie, ce qui fait qu’on me teste sur mon profil de joueur et ma mentalité. Je ne me ferme pas de porte, et c’est le cas depuis cet été.

Peut-on vous imaginer sans club après le mercato hivernal ? Avez-vous une deadline ?

Le plus tard serait le mercato hivernal. Aujourd’hui, c’est déjà très tard pour moi (sourire). Ça commence à faire long, surtout dans la tête car j’ai toujours été dans un club. Mais j’aurais appris. Ces six mois sans club m’ont fait grandir et prendre conscience de certaines choses. Ça me servira de leçon pour la suite de ma carrière. J’ai toujours été quelqu’un de déterminé et d’exigeant, ce n’est pas une petite passe de moins bien qui va me démoraliser et m’encourager à tout plaquer. Janvier maximum, ce sera la deadline pour retrouver un projet. Je ne me vois pas passer une année complète sans jouer au football. »

Tous propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Romain Biard/Icon Sport

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