Coeurs de Foot
·15 octobre 2022
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·15 octobre 2022
Tout juste après la fin de la rencontre, qui s'est soldée par un partage des points face au Paris FC (2-2), la coach du Stade de Reims, Amandine Miquel nous a partagé son sentiment à chaud sur ce nul frustrant, alors que son équipe menait par deux fois au score.
Coeurs de Foot - Votre réaction à chaud après ce match nul (2-2), très animé ?
Déjà je dirais que Canal+ a fait le bon choix de mettre ce match à l'affiche du vendredi soir, puisqu'il y a eu de l'enjeu, un score serré, je pense que c'était un match assez sympa à regarder, c'est important puisqu'on essaye de promouvoir le football féminin avant tout, même si on a mis du temps à se mettre dedans. Au regard du début de match, on n'était pas forcément très bien [partis], mais on avait plusieurs joueuses qui n'étaient pas à leur poste. Des joueuses arrivées avant-hier qui ne connaissaient pas le prénom des autres [joueuses], donc on avait quand même pas mal de contraintes sur notre début de match. On va prendre le point par rapport au fait qu'on n'a pas aligné l'équipe idéale par rapport au poste [de chacune]. On a composé par rapport à ce qu'on avait. Avec cette composition, j'ai trouvé qu'il y avait eu quand même et je pense que c'est ce qui fait la différence et nous permet de gratter des points, un état d'esprit - même si ce n'était pas parfait, on rate beaucoup de choses - une volonté de s'entraider, de tout rattraper, de mettre un bout d'orteil... Ce fut un match serré et spectaculaire et le résultat est d'autant plus positif que le PFC ne nous réussit pas depuis deux ans.
CDF - C'est un match que vous auriez pu gagner ou perdre dans les dernières minutes du match ?
Oui mais on est joueurs, on aurait pu [le remporter ou le perdre]. On a eu un débat avec le staff technique, est-ce qu'on passe à cinq derrières, bah non, parce que nous on voulait gagner, donc on a privilégié l'offensive, ça n'a pas fonctionné, on n'a pas gagné, mais on n'a pas perdu, donc on va dire qu'on a fait les bons choix.
On voulait absolument [l'emporter], vu que c'est nous qui avions mené deux fois au score, on se sentait en droit d'espérer ce troisième but, donc on l'a joué offensivement, forte heureusement on n'a pas été punis, mais une petite frustration, même si le point est quand même bon à prendre.
CDF - Comment vous sentez l'équipe après ce match nul, alors que vous meniez deux fois au score ? Vous avez eu un début de saison compliquée, avec une dernière place au classement, avant de remonter à la 5e...
Je sens qu'il nous faut encore un mois, un mois et demi et on sera bien calé.
Oui mais on avait joué Lyon et Montpellier, donc... Montpellier on les bat que chez eux (sourire), c'est une petite blague, mais chez nous c'est toujours difficile. On savait qu'il fallait être patient, mais comme la saison dernière, comme toutes les saisons, on a un mercato tardif, parce qu'on cible des joueuses [qui ne sont pas vraiment disponibles], qui ont joué la CAN, la Coupe du Monde U20 aussi, qui s'est quand même finie fin août, donc ensuite il y a les démarches administratives. On sait, hélas on aimerait bien être au complet dès juillet pour être performant dès septembre, mais on sait qu'il nous faut plus de temps pour nous organiser, du coup c'est bien de jouer les grosses équipes en premier, car en soi si on ne prend pas de points, ce n'est pas très grave, car on va vraiment attaquer notre championnat - le week-end prochain on a le PSG - les équipes de notre "championnat" et si on prend les points partout, où on ne les prend pas d'habitude, on va enfin se rapprocher de ce top 5.
CDF - Pour son retour de l'équipe de France, on a senti Kessya Bussy hors de son match, avant d’ouvrir le score ?
Elle a eu un petit peu de mal parce que notre volonté de ressorti de balle était à droite, donc il fallait que tout fonctionne à droite pour que le ballon finisse à gauche, donc elle a un petit peu moins de ballons à jouer au début, puisqu'on utilise Kethna [Louis] pour garder les ballons plutôt à droite, comme ça avec son pied gauche elle est censée lancer Kessya, mais on n'est pas encore bien rodé sur cette partie.
Elle était très frustrée de ne pas avoir joué car c’est une joueuse qui aime prendre la profondeur donc elle revient et elle marque pour qu’on sache qu’on peut compter sur elle. Même si elle n'a pas joué, elle fait partie de plus en plus de cette équipe [de France]. Les deux défaites étaient dures mentalement, je pense que ce n'était pas facile. Puis de voir son équipe perdre et ne pas pouvoir participer, tout le monde veut participer, mais tout le monde ne peut pas jouer, ça met un peu de frustration je pense, surtout qu'à notre sens les adversaires difficiles c'est idéal pour ce genre de profils. C'est vrai qu'elle a eu des temps de jeu, sur des équipes faibles, qui étaient très regroupées, donc il n'y avait pas d'espaces, alors que sur ces nations comme l'Allemagne et la Suède, justement ce sont des profils comme les nôtres, qui ont l'habitude de prendre l'espace et la profondeur... Chose qu'ont peut-être moins l'habitude de faire les joueuses de Paris ou Lyon, car elles sont souvent en possession, donc elles ne savent pas comment faire quand on subit.
Maintenant il y a le temps, ce sont des matches amicaux. Aujourd'hui [face au Paris FC] elle a prouvé qu'on pouvait compter sur elle, que c'est une bonne joueuse, c'est une très jeune joueuse, donc si elle ne joue pas en équipe de France, ce n'est pas grave, il y a le temps. Déjà elle est en équipe de France, donc c'est très bien, c'est une première étape, il faut y rester et après quand elle aura l'occasion de jouer, il faut prouver.
CDF - Julie Pasquereau, buteuse encore une fois et passeuse décisive, c'est une joueuse qui tire son épingle du jeu cette saison du côté de Reims ?
Oui comme elle a dit, je pense qu'il y a la maturité, l'âge et le temps d'adaptation. C'est une joueuse très timide, il lui faut je pense, là ça le prouve, un an pour se faire à une nouvelle équipe.