Furia Liga
·22 octobre 2020
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·22 octobre 2020
LâAtlĂ©tico de Madrid nâa pas fait un pli contre le Bayern (4-0). Les Rojiblancos nâont presque pas Ă©tĂ© en mesure dâinquiĂ©ter les Bavarois, surpassĂ©s dans tous les domaines par la force collective du tenant du titre. Quels sont les 3 enseignements Ă tirer de cette lourde dĂ©faite ?
MĂȘme si SĂ©ville a Ă©tĂ© impressionnant en Supercoupe dâEurope il y a quelques semaines, la correction infligĂ©e aux Colchoneros par le Bayern creuse encore plus le fossĂ© qui existe entre les Ă©quipes espagnoles et les grosses Ă©curies europĂ©ennes depuis quelques annĂ©es en Ligue des Champions. Comme la saison derniĂšre face au Barça lors de la dĂ©bĂącle 8-2, les hommes dâHansi Flick nâont laissĂ© aucune chance et ce mĂȘme lorsque le match Ă©tait pliĂ©, puisquâils ont continuĂ© Ă appuyer sur lâaccĂ©lĂ©rateur pour enterrer la moindre chance de revenir au score. Câest dâautant plus inquiĂ©tant lorsqueâon sait que lâAtleti est la meilleure dĂ©fense et la deuxiĂšme meilleure attaque de Liga et que Cholo a alignĂ© lâĂ©quipe-type avec les joueurs quâil avait Ă disposition.
MaĂźtres de lâentrejeu avec la doublette Leon Goretzka-Joshua Kimmich, plus juste techniquement, plus tranchant et prĂ©cis dans le dernier tiers, les Munichois ont tout simplement Ă©tĂ© supĂ©rieurs collectivement et individuellement, Ă lâimage de Kingsley Coman qui dĂ©bute cette nouvelle campagne de C1 comme il a terminĂ© la derniĂšre avec une nouvelle grande performance. Le Bayern est sĂ»r de ses forces et dĂ©roule. Cette Ă©quipe peut mĂȘme faire peur tant elle a de solutions pour amener du danger dans les 20 derniers mĂštres : jeu court avec Thomas MĂŒller, frappe Ă lâentrĂ©e de la surface par Corentin Tolisso, centres par les latĂ©raux pour Robert Lewandowski, la profondeur et la percussion par Kingsley Coman, la pression haute pour rĂ©cupĂ©rer le plus vite possible en camp adverse. Le Bayern est parfaitement armĂ© pour logiquement se positionner comme un candidat lĂ©gitime Ă sa propre succession.
En plus de lâĂ©cart de niveau, sâajoute Ă lâaddition dĂ©jĂ salĂ©e une inquiĂ©tante maladresse, un manque de concentration et dâenvie de certains et plus globalement des joueurs loin de leur niveau habituel. Le premier visĂ© est sans doute Kieran Trippier qui, en plus de multiplier les passes approximatives et dâavoir un apport offensif limitĂ©, est Ă lâouest dĂ©fensivement, Ă chaque fois mangĂ© par son vis-Ă -vis et notamment fautif sur le premier but de Kingsley Coman laissĂ© libre dans son dos. On connaissait dĂ©jĂ ses limites dĂ©fensives, mais hier soir elles ont Ă©tĂ© dĂ©cuplĂ©es. On espĂšre simplement que Sime Vrsaljko reviendra rapidement de blessure pour Ă©viter de nouvelles corrections. Aussi, la charniĂšre centrale Stefan Savic-Felipe a beaucoup souffert quand la machine bavaroise Ă©tait lancĂ©e et quâil fallait lâenrayer en gĂ©rant les dĂ©placements des offensifs ou sâimposer au duel face Ă Robert Lewandowski.
Outre les individualitĂ©s, on peut plus globalement souligner que les 2 premiers buts viennent dâune perte de balle dans le camp colchonero en voulant relancer court. Câest dâailleurs un point que lâon pouvait prĂ©voir quand on connaĂźt la pression que mettent les Munichois pour rĂ©cupĂ©rer le ballon en camp adverse, surtout lorsque Thomas Partey nâest plus lĂ pour lâabsorber. Et mĂȘme lorsquâune occasion se prĂ©sente pour revenir Ă 2-1 comme ça a Ă©tĂ© le cas Ă plusieurs reprises, la finition nâa pas Ă©tĂ© au rendez-vous, comme trop souvent avec lâAtleti. Enfin, on peut remarquer lâattitude dĂ©plorable sur le dernier but bavarois oĂč toute lâĂ©quipe abandonne Jan Oblak puisque mĂȘme le capitaine Koke ResurrecciĂłn ne fait pas le retour Ă bloc pour essayer de limiter la casse. ÂżY el compromiso?
MalgrĂ© ce score sĂ©vĂšre et les limites Ă©voquĂ©es, lâAtlĂ©tico avait entamĂ© le match par le bon bout en ayant des intentions de jeu ambitieuses et qui gĂȘnaient clairement le jeu des Bavarois. Lors de 15 premiĂšres minutes, le double pivot sortait tour Ă tour trĂšs haut pour gĂȘner la relance du Bayern, et ce mĂȘme jusquâĂ voir HĂ©ctor Herrera Ă la hauteur de Luis SuĂĄrez devant la surface adverse. Et cela fonctionnait plutĂŽt bien puisque quelques ballons ont Ă©tĂ© grattĂ©s et exploitĂ©s correctement, notamment grĂące Ă Marcos Llorente et Yannick Carrasco, enfin titularisĂ©s ensemble sur les ailes de ce 442 muable en 4231 lors des phases offensives. Les Colchoneros ont dâailleurs constamment cherchĂ© Ă Ă©largir pour donner de lâespace Ă Joao FĂ©lix entre les lignes pour ensuite trouver Luis SuĂĄrez.
Mais comme trĂšs souvent, les Rojiblancos ont ensuite reculĂ© alors quâaucune alerte ou presque nâĂ©tait Ă signaler jusque lĂ , que ce soit dans le dos ou Ă lâintĂ©rieur puisque le bloc Ă©tait bien compact. LâĂ©quipe du Cholo a alors subi les assauts et la pression des Bavarois tout en Ă©loignant Luis SuĂĄrez de sa zone prĂ©fĂ©rentielle, incapable dâexister loin de la surface adverse. En plus, en voulant se recroqueviller dans ses 25 derniers mĂštres, lâAtlĂ©tico a laissĂ© plus de temps et dâespaces Ă Joshua Kimmich qui nâen demandait pas tant pour exploiter sa vision du jeu, car les deux offensifs indios nâĂ©tait pas assez rigoureux lors du replacement pour limiter son influence et orienter le jeu munichois. Finalement, si le fait de reculer Ă©tait involontaire, cela pourrait conforter Diego Simeone dans ses idĂ©es et nous verrons si câest le cas bien assez tĂŽt.
Julien F. @TorresismoATM