Tribune Nantaise
·1 mai 2025
« Après 331 jours, 90h de chimiothérapie, je suis en rémission », Claire Lelarge évoque sa bataille contre la maladie

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·1 mai 2025
Le 16 mars dernier, à la 86e minute du match entre Lille et Le Mans, Claire Lelarge foule de nouveau la pelouse en compétition. « Quand je suis entrée en jeu, j’ai pensé à mes parents. Les supporters criaient mon nom. Il y avait beaucoup d’émotion et de fierté. Toutes les planètes étaient alignées. » Un moment suspendu dans le temps pour l’ancienne nantaise de 31 ans qui a traversé l’une des épreuves les plus difficiles de sa vie : un cancer du système lymphatique.
Tout a basculé début janvier 2024. « Mon physique me lâchait. Je ne comprenais plus rien. Mon bras avait triplé de volume, j’avais de l’eau dans le cœur et les poumons. » Le diagnostic tombe : lymphome de Hodgkin. « Je me suis demandé : « Pourquoi moi ? » Mais j’ai tout de suite répondu aux médecins : « OK, on commence quand ? » J’étais déjà prête au combat. »
La suite est éprouvante : six cycles de chimiothérapie, trois opérations, 20 séances de radiothérapie. Elle descend à 38 kg, perd ses cheveux, et traverse des semaines physiquement et mentalement harassantes. « J’ai perdu mon identité. Voir des touffes de cheveux dans mes mains au réveil, c’était l’étape la plus difficile. » Pour ne pas inquiéter ses proches, elle portait bonnet ou casquette : « Ça leur faisait trop mal de me voir comme ça. »
Et pourtant, malgré tout, l’ancienne milieu du FC Nantes, passée par la D2 entre 2021 et 2023, n’a jamais cédé à la résignation. « Je me devais d’être sur le terrain, pas dans un lit d’hôpital. » Le soutien a afflué de partout, dans et hors du monde du foot. « Je n’ai jamais eu autant de paniers garnis chez moi ! Lille, c’est un club familial. Avec cette armée derrière moi, il ne pouvait rien m’arriver. »
Elle reçoit même un message d’une jeune fille atteinte d’un cancer, bouleversée par son histoire : « Elle m’a écrit que je lui donnais de l’espoir. J’ai versé ma larme. » Une source de motivation supplémentaire pour revenir encore plus forte.
En décembre 2024, la libération : « Après 331 jours, 90h de chimiothérapie, je suis en rémission. » Depuis, elle se reconstruit. Six mois de préparation physique, un suivi mental, une remontée progressive vers les standards du haut niveau. « Le plus difficile a été de retrouver le cardio. Mais je suis prête. Je n’ai jamais été aussi en forme. »
Sur le terrain comme dans la vie, Claire Lelarge veut désormais savourer chaque instant. « Avant, je me demandais si j’allais bouger pour voir mes amis. Aujourd’hui, je ne me pose plus la question. Je profite. Je fais ce que j’ai envie de faire. » Et si son retour à la compétition avec Lille en D2 est une victoire en soi, c’est aussi un message d’espoir : « Parfois, on a l’impression que tout s’écroule… Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. La vie est belle ! »