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·25 novembre 2024
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·25 novembre 2024
Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune de France Bleu Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce dimanche, focus sur la lourde défaite à Guingamp (3-0), vendredi dernier.
En un seul mot, c’est compliqué. Je trouve que c’est dans le prolongement de ce que l’on voit depuis Dunkerque qui est, pour moi, le point départ d’une période de moins bien. Cela avait été confirmé contre Martigues, avec une prestation qui m’avait fortement déplu. Depuis, il y a une forme d’engrenage. Dès que cette équipe est un peu moins bien, ça se voit tout de suite et ça a de lourdes conséquences. Maintenant, cette défaite à Guingamp n’est pas une surprise. Depuis Dunkerque, on ressent un problème physique. Amiens fait tout moins vite que l’adversaire. Si ça continue comme ça, ça va être compliqué de prendre un point d’ici la trêve, même à la maison.
On peut vite tomber dans les travers de commentaire en allant pinailler sur la défense parce qu’on prend trois buts à chaque déplacement, avec un Rémy Vita complètement cuit et un Mamadou Fofana qui a rappelé qu’il était humain. Maintenant, il faut aussi parler du milieu de terrain et de l’attaque. Devant, Louis Mafouta n’a plus marqué depuis quatre matches. Dans le jeu, ça fait encore plus longtemps, son dernier but en dehors des penalties remontant à Caen. Contre Martigues, ça peut changer beaucoup de choses s’il marque son penalty ou s’il joue en première intention sur le centre millimétré venant de la gauche. Dans l’entrejeu, ça manque cruellement de créativité. Si on compare le Nordine Kandil de ses débuts à celui qu’on voit depuis quelques matches, c’est frappant. Il n’a pas perdu sa qualité technique, sa qualité de passe, mais il ne pèse pas, il n’est pas décisif. Au milieu de tout ça, je commence à trouver les discours d’Omar Daf un peu usants. Il était hyper confiant avant Guingamp, alors que son équipe est dans une période plus délicate et qu’il récupérait tardivement des joueurs partis en sélection nationale. Résultat des courses, Amiens a été inexistant à Guingamp.
Il y a le feu, c’est le début d’un mauvais cycle, comme on l’a vécu à la même période la saison dernière.
Ce fut un naufrage collectif. Si ça travaille bien à l’entraînement, ça ne se transpose sur le terrain. J’aimerais bien savoir comment la semaine s’est déroulée avant Guingamp. Je me demande ce qu’Omar Daf a pu mettre en place avec Fofana et Vita pas présents au début de la semaine et un Mafouta amoindri. En tant qu’observateur et de petit technicien, on ne peut pas se contenter du peu d’explications données par Omar Daf après cette défaite. On peut comprendre son envie de protéger ses joueurs, mais on aimerait bien qu’on nous parle des problèmes rencontrés par Amiens depuis quelques temps. Cette équipe fait également face aux limites de son effectif. Depuis le Paris FC, on ne voit plus une équipe conquérante. Il y a le feu, c’est le début d’un mauvais cycle, comme on l’a vécu à la même période la saison dernière.
Il faut changer des choses ! Le niveau global est en baisse depuis quelques matches. Est-ce bien raisonnable d’insister avec des titulaires complètement rincés et des joueurs qui reviennent de sélection ? On dit qu’on affronte Guingamp avec la meilleure équipe, mais on prend encore trois buts à l’extérieur. N’est-ce pas le moment d’apporter un peu de sang neuf, quand bien même ce sont de jeunes joueurs. Derrière, il y a des joueurs qui peuvent jouer comme Siaka Bakayoko ou Mohamed Jaouab. Devant, il y a des attaquants qui ne feront pas moins bien. On ne peut peut-être pas les faire jouer 90 minutes, mais 30 minutes, 45 minutes ou même une heure. La question se pose à l’heure actuelle, selon moi. On doit pouvoir faire jouer des jeunes qui s’entraînent avec l’équipe professionnelle depuis le mois de juillet. Par contre, si on veut continuer à broyer les cadres, quitte à les perdre définitivement, il faut continuer à les faire jouer. A moins que ce soit un moyen pour Omar Daf d’envoyer un message à sa direction en prévision du mercato d’hiver, avec l’espoir de voir des joueurs arriver. C’est aussi un jeu dangereux.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport