Lucarne Opposée
·8 février 2025
Arabie saoudite – SPL 2024/25 : Incroyable guerre à distance
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·8 février 2025
Grosse bataille à distance pour le titre, renouveau d’Al-Nassr, Al-Ahli en embuscade. Voici le bilan en cinq points du mois de janvier de la saison 2024/25 de Saudi Pro League.
Rares sont ceux qui auraient pu prédire en août qu’Al-Hilal aurait réussi à trouver un rival capable de le faire douter. Après avoir écrasé le championnat en 2023/24, le club de Riyadh semblait bien parti pour reproduire cette domination. Surtout qu’avec quarante-six points pris sur cinquante-quatre possibles, la saison est pour l’instant très réussie. Mais les hommes de Jorge Jesus n’ont pas anticipé la qualité collective du Al-Ittihad de Laurent Blanc, peut-être moins fort sur le papier, mais très soudé et efficace. Ces derniers ont tout de même inscrit deux points de moins qu’Al-Hilal sur ce mois de janvier, permettant aux Bleu et Blanc de revenir au même nombre de points. Après un gros mois de pause, Ittihad a mal débuté cette année 2025 avec un match nul à l’extérieur contre Al-Fayha. Malgré une nette domination, Karim Benzema puis Houssem Aouar ratent leurs penaltys et butent pendant presque tout le match sur Orlando Mosquera, le gardien panaméen d’Al-Fayha. Les locaux marquent même au début du temps additionnel de la deuxième mi-temps grâce au Zambien Fashion Sakala. Puis moins de deux minutes plus tard, Fawaz Al-Saqour sauve les meubles en égalisant. Quelques semaines plus tard, après deux victoires contre Al-Raed et Al-Shabab, Ittihad chute face à Damac, pourtant en difficulté au classement, qui triomphe grâce à un doublé de Georges-Kevin Nkoudou. Les Jaune et Noir n’ont réalisé aucun clean-sheet en janvier, avec huit buts encaissés en cinq matchs. Presque autant que lors des treize matchs précédents. C’est un peu inquiétant, d’autant que beaucoup des buts encaissés viennent de grosses erreurs défensives. Laurent Blanc est très coutumier de faire tourner sa charnière défensive. Attention à ne pas trop la déstabiliser.
Cette défaite d’Ittihad contre Damac n’a pas profité à Al-Hilal pour autant. Le même jour, les hommes de Jorge Jesus se sont incliné deux buts à un face à un Al-Qadsiah toujours aussi impressionnant. Privés d’Aleksandar Mitrović, les Bleu et Blanc ont pu compter sur la révélation de ce début d’année, Marcos Leonardo. L’attaquant brésilien de vingt-et-un ans est tout simplement le deuxième meilleur buteur mondial de ce début d’année 2025, avec dix réalisations en six matchs toutes compétitions confondues. Il s’est notamment offert un triplé dans la victoire neuf buts à zero contre Al-Fateh. Enfin, pour son dernier match au moins de janvier, Al-Hilal s’est offert une victoire sereine contre Al-Okhdood. Le jeune attaquant de vingt ans Kaio Cesar, arrivée quelques jours plus tôt, a directement débloqué son compteur but. Le Brésilien recruté à Guimaraes au Portugal apportera de la concurrence à un Malcom très irrégulier cette saison. Al-Hilal a récupéré sa première place ce mois-ci, mais reste à égalité de points avec Ittihad. Dans quelques semaines aura lieu un match entre les deux cadors. Le résultat sera sûrement décisif pour la course au titre.
Al-Nassr est le club saoudien qui a glané le plus de points en Saudi League en 2025, avec treize sur quinze possibles. Quatre victoires, parfois dans la douleur, comme contre Al-Raed, aucun clean-sheet, mais les résultats sont là et c’est le plus important pour ce club qui a besoin de se rassurer, et d’arrêter de perdre des points contre les petits clubs. Avec cinq buts, Cristiano débute aussi très bien l’année, après quelques semaines compliquées en début de saison. Les latéraux Mashari Boushal et Sultan Al-Ghannam font aussi un excellent mois. Cependant, le match contre Al-Taawoun l’a montré, il y a encore du travail. Surtout au milieu et en attaque. Ali Al-Hassan et Abdullah Al-Khaibari sont assez limités pour accompagner Marcelo Brozović dans le double pivot. Et devant, c’est un des maux du club de Riyadh depuis le début de saison, les offensifs sont bien trop irréguliers. Sadio Mané, Angelo, Abdulrahman Ghareeb, Otavio...aucun à part CR7 n’arrive à enchaîner quatre matchs de haut niveau. Al-Nassr domine donc ses matchs, mais peine à trouver de vraies situations de tirs et des décalages décisifs. Le recrutement de Jhon Durán devrait apporter un supplément d’efficacité, mais semble encore insuffisant pour retrouver la qualité offensive du club de Riyadh l’an dernier, où les problèmes étaient plutôt défensifs. Enfin, un dernier joueur pose question : le gardien Bento. Recruté avec d’énormes attentes, puisqu’il était numéro trois en sélection brésilienne, il peine à performer pour l’instant, et est loin d’avoir l’impact sur son équipe de Bounou ou de Pedrag Rajković.
À l’agonie fin octobre, Al-Ahli a su petit à petit se relever et rentrer dans une spirale très positive pour se rapprocher d’Al-Qadsiah et Al-Nassr, et espérer le podium. Les hommes de l’allemand Matthias Jaissle, encore miraculeusement en poste, ont réussi à corriger leur problème majeur : l’efficacité. Contre un Al-Riyadh en forme, les attaquants d’Al-Ahli cadrent huit fois et marquent autant de buts. Trois sont refusés par la VAR, mais le score final est de cinq buts à zéro et pour seulement trois tirs non cadrés. L’exception étant contre Al-Kholood et son gardien Marcelo Grohe auteur de sept arrêts pour dégoûter les offensifs Vert et Blanc. Cette défaite (1-0) face au promu est un peu l’ombre au tableau d’un mois de janvier presque parfait, avec quatre victoires en cinq matchs. Des victoires en partie dues à l’excellent Gabri Veiga. Le jeune espagnol, dont le transfert en 2023 avait fait couler beaucoup d’encre, s’est installé comme le leader offensif. Il a pu compter sur le revenant Roberto Firmino qui fait un excellent mois de janvier. Al-Ahli a enregistré l’arrivée de l’ailier brésilien de Porto Galeno, pour cinquante millions d’euros, pour apporter un peu de concurrence devant, où un joueur comme Riyad Mahrez par exemple commence à décliner. Al-Ahli s’est aussi renforcé en défense, avec le jeune belge du PSV Matteo Dams, et au milieu, avec Eid Al-Muwallad, vingt-trois ans, qui quitte le bourbier Al-Okhdood pour rentrer dans la rotation. Matthias Jaissle a désormais un effectif de grande qualité pour aller chercher le podium. Ne pas finir dans le top quatre serait un gros échec, et pourrait lui coûter sa place.
Le 9 janvier, pour leur premier match en 2025, Al-Khaleej et Al-Riyadh se sont quittés sur un score de parité. Mené par un excellent Konstantinos Fortounis, Al-Khaleej a mené deux fois au score, mais a subi la ténacité d’Al-Riyadh qui est revenu deux fois grâce à Toze et Yoann Barbet. Ce match aux allures de maintien se disputait pourtant entre deux clubs du top dix. Deux équipes surprises du début de saison, qui n’ont pas craqué en janvier. Outre le talent de Fortounis, Al-Khaleej a pu compter aussi sur le jeune milieu Saleh Abu Al-Shamat, vingt-deux ans, qui est monté en puissance. Les hommes de Georgios Donis ont ainsi largement battu le promu Al-Orubah et ont aussi disposé d’Al-Okhdood. Des victoires contre des clubs plus faibles. Face à Damac, dans le ventre mou, Al-Khaleej a pu s’appuyer sur la nouvelle recrue offensive Thomas Murg. L’Autrichien vient concurrencer Mohamed Sherif, décevant depuis son arrivée du championnat égyptien à l’été 2023. La seule défaite du club de Saihat a eu lieu contre Al-Nassr. Réduits à dix pendant plus de soixante minutes, Al-Khaleej craque en fin de match ; défaite trois buts à un.
De son côté, Al-Riyadh a vu arriver l’attaquant français Sekou Lega, de la réserve de l’OL. Les hommes de Sabri Lamouchi ont vécu un mois un petit peu mitigé, payant le manque de qualité des défenseurs. La défaite cinq buts à zéro contre Al-Ahli en est le témoin. Un manque de qualité défensive mais aussi offensive. Contre Al-Shabab, le club de la capitale a dominé, mais le Ghanéen Bernard Mensah et le Burkinabé Mohamed Konaté ont trop raté. Ce dernier vit une saison vraiment compliquée, avec deux petits buts, malgré un travail sans ballon intéressant. Nonobstant ces deux défaites, Al-Riyadh s’est imposé face à Al-Taawoun, concurrent direct, et face à Al-Wehda. Au classement, Al-Khaleej est huitième et Al-Riyadh septième, devant des clubs bien plus fortunés comme Al-Ettifaq et Al-Taawoun.
Troisième plus vieux club de football saoudien, le Géant Rouge d’Al-Wehda vit une période compliquée. Ce club historique, premier vainqueur de la Coupe du Roi en 1957, est dans une situation assez instable depuis quelques saisons. Promu à l’issu de la saison 2021/22, le club de La Mecque semble bien parti pour retourner en deuxième division, étant actuellement avant-dernier. Le changement de coach opéré en novembre n’est pour l’instant pas bénéfique ; l’Uruguayen Daniel Carreño fait bien pire que son homologue allemand Josef Zinnbauer. L’effectif est privé du gardien Ignacio De Arruabarrena, blessé, et dont l’absence peine à être comblée par son remplaçant Abduallah Al-Oaisher. Les recrues Juninho Bacuna et Saad Bguir ont beaucoup de difficultés à créer des opportunités, et devant, Odion Ighalo est très en difficulté, souvent privé de ballons. L’expérimenté Craig Goodwin arrive à sauver les meubles, notamment lors de la victoire deux buts à un contre Al-Fateh début janvier, mais c’est insuffisant. Et ce déclin, tant au niveau du classement que du jeu, a une grosse conséquence : la désertification du stade. Lors de la saison de la remontée en 2022/23, le King Abdul Aziz Stadium voyait affluer chaque week-end plus de sept-mille personnes. Cette saison, la moyenne dépasse à peine les sept-cents ! La faute à la morosité du jeu et des résultats, mais aussi à la starification de la Saudi Legaue et à la situation géographique du club. La ville de La Mecque est à moins de trente minutes de Jeddah en voiture. Or à Jeddah, il y a Al-Ahli et Ittihad, ainsi que leur lot de stars. Les gens préfèrent donc aller garnir le stade King Abdullah pour voir Karim Benzema, Riyad Mahrez ou Steven Bergwijn, plutôt que le stade King Abdul Aziz, où les « stars » sont Odion Ighalo et Jawad El Yamiq. C’est la triste réalité des petits clubs saoudiens, dont le stade se vide depuis quelques saisons. Mais ça ne pose pas de problème aux instances, puisque leur vision du football saoudien se limite au « big four », à Al-Shabab, à Ettifaq et à NEOM.
Photo une : Abdullah Ahmed/Getty Images
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