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·28 avril 2025

Arsenal – PSG : le choc des outsiders

Image de l'article :Arsenal – PSG : le choc des outsiders

Après un match nul décevant contre Crystal Palace et au lendemain de l’inévitable couronnement de Liverpool, Arsenal se prépare à recevoir le Paris Saint-Germain en demi-finale de Ligue des Champions. Un stade de la compétition que les Gunners n’ont connu qu’à deux reprises, la dernière remontant à 2009 et l’affrontement face à Manchester United. Le chemin parcouru en Europe ces deux dernières saisons est énorme, le PSG est clairement favori, mais quand on est aussi près du but, on ne peut qu’y croire. Come On You Gunners !

Paris 2.0

Fini le PSG bling-bling symbole de l’ère QSI. Avec Luis Enrique et à la suite du départ de Kylian Mbappé, un nouveau virage a été pris. Place aux jeunes, à ceux qui ont vraiment faim, et qui mettent leur égo de côté au profit du collectif. Le club vient de remporter son 4ème titre d’affilé de champion de France, tout en se qualifiant pour le dernier carré de C1 pour la 2ème année consécutive. Cette saison et malgré leur quasi-invincibilité en championnat (merci Nice), cela n’a pas été un long fleuve tranquille.


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Après le départ du meilleur buteur de leur histoire, il a fallu reconstruire. En Ligue des Champions en particulier, il y a eu quelques faux pas. Ceux-ci peuvent s’expliquer par la jeunesse de l’effectif parisien (23,8 ans selon Transfermarkt contre 26,8 ans pour Arsenal), la marge de progression est donc considérable.

Le parcours européen du club de la capitale n’a pas été de tout repos. Il a enregistré trois défaites lors de la phase de ligue : face à Arsenal en octobre (Dembélé n’avait pas fait partie du voyage), puis contre l’Atletico Madrid et le Bayern. La renaissance a eu lieu le 22 janvier. Les hommes d’Enrique sortent une prestation XXL contre Manchester City. Menés 2-0 au Parc, ils sonnent la fin de la récréation en seconde période et marquent quatre buts en moins de 40 minutes.

Cet exploit ne leur évitera pas les barrages ou ils ne feront qu’une bouchée du Stade Brestois (10-0 en cumulé). Pas épargnés par le tirage au sort, ils héritent de Liverpool en 8èmes de finale, qu’ils éliminent aux TAB à Anfield. Plus récemment ils s’en sont sorti de justesse face à Aston Villa, après s’être fait une grosse frayeur au match retour : « Je ne pense pas que mon équipe ait été autant dominée par une autre équipe de cette façon. » a déclaré le coach espagnol.

Depuis quelques mois cette équipe du PSG semble avoir passé un nouveau seuil. Celui-ci correspond en grande partie à l’alignement de trois facteurs : le replacement d’Ousmane Dembélé à la pointe de l’attaque, l’éclosion de Désiré Doué, et l’arrivée de Khvicha Kvaratskhelia. Ce trio donne des sueurs froides à n’importe quel adversaire.

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Après une première saison parisienne compliquée, Dembélé est en train d’exploser, il est impliqué directement sur 43 buts TCC (32 buts et 11 passes décisives). Bien qu’aligné en neuf, on le voit souvent dézoner sur le côté droit, agile des deux pieds, le danger est imprévisible.

Doué, arrivé du stade Rennais pour 50M€ l’été dernier, fait son trou. Il est utilisé soit sur les ailes soit en 8. Ses prouesses techniques et son influence sur le jeu de son équipe font qu’on le compare de plus en plus à Neymar Jr.

Leçon à retenir pour Arsenal : il est possible de faire des achats intelligents pendant le mercato hivernal. Kvaratskhelia en est la preuve. Le Géorgien s’est fondu impeccablement dans le collectif, déjà 4 buts et 5 passes décisives au compteur. Ambidextre évoluant sur l’aile gauche on se souvient de la façon dont il a foudroyé Emiliano Martinez au tour précédent, Timber aura du pain sur la planche.

Au milieu de terrain, la machine est aussi bien huilée. La paire Neves – Vitinha ratisse et fait progresser le ballon par la course ou par la passe. Neves est dans le 96ème percentile des passes réussies, et quand on connait la verticalité prônée par Luis Enrique, ce n’est pas rien. Fabian Ruiz se joint à la paire et amène sagesse et maturité. Longtemps critiqué, il réussit à inverser la tendance.

Ci-dessous nous pouvons observer la fluidité du trio, qui contre les Villans est souvent descendu récupérer des ballons assez bas. Leurs adversaires avaient le choix : monter, presser et laisser de l’espace OU abandonner le contrôle de la balle et attendre dans son espace.

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Connaissant la puissance de feu des latéraux parisiens, la 1ère option peut s’avérer très risquée. Hakimi est aujourd’hui un des meilleurs arrières droits offensifs au monde, il cumule 6 buts et 14 passes décisives TCC. Le constat est similaire pour Nuno Mendes (7B/5PD TCC), Pacho et Marquinhos devraient compléter ce line-up.

Dans les cages on sait que Donnarumma est excellent sur sa ligne. L’Italien est en grande partie responsable de la qualification du PSG, il a sorti cinq arrêts monstrueux à Villa Park, gardant son équipe en vie. C’est très solide défensivement avec 31 buts encaissés en championnat, contre 29 pour les Londoniens.

Arsenal en Europe, un bol d’air frais

Les performances des Gunners en championnat et en C1 sont drastiquement différentes. En Europe Arsenal se sublime, en Angleterre Arsenal nous ennuie. Il faut bien sûr relativiser ce constat, car malgré toutes les blessures enregistrées, le club est toujours second de Premier League. Mais cette place est loin d’être acquise, et il nous reste des matchs très compliqués : Bournemouth, Liverpool (à Anfield) et Newcastle. Au vu des purges récentes dont nous avons été témoins en championnat, il n’y a pas de quoi être rassuré.

Mais bon, nous sommes ici pour préparer une demi-finale de coupe d’Europe, alors trouvons du positif. Première raison de se réjouir, notre progression dans la gestion des transitions offensives. Arsenal se classe à la 3ème place du nombre de buts inscrits sur contre-attaque en PL cette saison. Ils en sont à 9, derrière Liverpool (13) et Tottenham (10). Les joueurs d’Arteta font preuve d’une grande efficacité car ils ne se procurent pas pléthore de ce genre de situation, nous sommes seulement à la 11ème place du nombre de tirs sur contre-attaque.

Cette phase de jeu est de plus en plus importante (99 buts inscrits en PL de cette manière cette saison contre 87 sur tout l’exercice précédent), et n’est plus réservée seulement aux équipes dites faibles, qui posent le bus et attendent une faille. Sachant que Mendes et Hakimi se projettent énormément, il y aura des opportunités.

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Sur le point suivant chacun se fera son avis : et là on parle de la bataille du milieu. Paris possède certainement l’avantage technique, Arsenal possède l’avantage physique. Neves et Vitinha s’approchent des 1m75, Rice et Merino font une bonne tête de plus (respectivement 1m88 et 1m89). La clé sera dans les duels, et on sait que l’Espagnol excelle dans ce secteur. C’est lui qui s’en procure le plus (16.18 pour 90 minutes), c’est lui qui en gagne le plus (7,87 pour 90 minutes) à Arsenal. Le constat dans les duels aériens est le même.

Brillant en neuf de secours depuis la blessure d’Havertz, également capable de revenir au milieu de terrain box-to-box lorsque nécessaire, l’Espagnol a mis en avant sa polyvalence et son intelligence de jeu. Ses statistiques contre Ipswich étaient alléchantes : 0,44 xG, 1 PD, 10/17 aux duels, 6 tacles. Mardi la tâche sera bien plus ardue, mais l’envie est là. Merino récupère beaucoup de deuxièmes ballons et les recycle intelligemment. Il sait faire briller son entourage, faire les bonnes courses pour recevoir le ballon, et n’est pas avare d’efforts au pressing. C’est LA révélation de cette 2ème partie de saison.

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Autre opportunité à exploiter, les coups de pied arrêtés. Cette phase de jeu est la force des Gunners et la kryptonite du portier parisien. Malgré des signes de progression ces derniers mois (comme face à Liverpool), il est loin d’être imperméable. Kiwior, Saliba et Merino peuvent faire la différence. Le bémol est la suspension de Thomas Partey, et le fait que tout le milieu doit descendre d’un cran. Leandro Trossard jouera donc en tant qu’avant-centre. Du haut de son 1m72 on lui souhaite beaucoup de courage face à William Pacho (1m87). Il devra être intelligent, dézoner, et ouvrir des couloirs à Merino.

Dernièrement, on espère que le public de l’Emirates reproduira le même spectacle que face au Real. Arteta en veut d’ailleurs encore plus : «Plus que Madrid, je n’exagère pas. Les gars, amenez vos chaussures, votre short et votre t-shirt et jouons tous les ballons ensemble. Vous voulez faire quelque chose de spécial ? Cet endroit doit être quelque chose de spécial. Quelque chose que nous n’avons jamais vu.  » Le premier tifo proposé par l’Ashburton Army a été refusé, un second en forme de canon a été approuvé par le club.

Enrique, Arteta et le poids de l’histoire

Arsenal et le Paris Saint-Germain sont des clubs bien différents mais que beaucoup de points rapprochent. D’abord leur histoire européenne. Les deux équipes sont vierges de trophées en Ligue des Champions mais elles ont toutes les deux remporté la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe dans les années 90. Dans l’autre demi-finale s’affrontent l’Inter et le Barça, eux totalisent 8 titres en C1.

Depuis l’arrivée de QSI dans la capitale Française, le PSG a fait de cette compétition sa priorité numéro un. Plus facile à dire qu’à faire, depuis 2011 Paris a échoué en huitièmes de finale à cinq reprises et en quarts à quatre reprises. Thomas Tuchel et Mauricio Pochettino ont frôlé l’exploit, en vain…

Contrairement à Arteta pour qui c’est la deuxième campagne européenne dans l’élite, Luis Enrique, lui, connait très bien ce tournoi. Il reprend le FC Barcelone à l’été 2014 et dès sa première saison remporte le triplé C1, Liga, coupe du Roi. À deux reprises son équipe sort le PSG de la compétition dont la célèbre remontada de 2017. On inverse les rôles et la saison dernière, à la tête du PSG, il élimine Barcelone en quarts de finale avant de buter sur le Borussia Dortmund.

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Autres points communs, les deux clubs sont entrainés par des Espagnols, passés par Barcelone et proches de Guardiola. Luis Enrique rejoint le club catalan en 1994 et évoluera au côté de Pep jusqu’en 2001. Pendant ce temps, le jeune Mikel fait ses classes à la Masia et en équipe B avant de rejoindre Paris en prêt. Enrique le coach continue de suivre les traces de Guardiola et reprend la réserve quand ce dernier est promu à la tête de l’équipe première (2008).

Enrique et Arteta partagent une philosophie de jeu similaire, influencée par l’école Barça. Les deux croient en un football porté vers l’attaque, basé sur le contrôle et demandent à leurs joueurs de presser haut. L’ainé favorise la verticalité alors que souvent on reproche à Arsenal une possession stérile. On s’attend à un match serré, très tactique, ou les deux équipes hésiteront à se découvrir avant le match retour au Parc des Princes.

Mardi le nord de Londres sera en ébullition. Après la démonstration face au Real à l’Emirates, nos supporters se sont pris à rêver et ne s’interdisent rien. Ils ont bien raison. Qui aurait parié nous voir en demi-finale ? La progression est évidente, Arsenal fait de nouveau parti des grands. Profitons !

#AFC

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