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·23 décembre 2025
ASSE : Le beau jeu est-il une impasse ?

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·23 décembre 2025

L’AS Saint-Étienne (ASSE) joue souvent bien. Mais elle ne gagne pas. Pas suffisamment souvent. C’est le paradoxe de cette équipe 2025/26 : souvent séduisante dans le jeu, dominatrice dans les chiffres… mais régulièrement battue, comme ce dimanche en Coupe de France face à un OGC Nice en crise (2-1). Faut-il y voir un problème de philosophie ? Le beau jeu est-il incompatible avec le succès ? Le bon réside-t-il ailleurs que dans l’esthétique ?
Face à Nice, l’ASSE a dominé la possession (64 %), tenté 17 tirs contre 9, et réalisé 717 passes contre 402. Mieux : elle n’a concédé qu’une seule “grosse occasion”, comme Nice. Et pourtant, c’est bien l’OGCN qui s’est imposé. Un scénario cruel, mais pas si isolé.
Sur la saison, l’ASSE est première de Ligue 2 :
Platon avertissait déjà : « Il y a deux sortes d’art : l’une qui recherche le bien, l’autre qui ne cherche que le plaisir. »
L’ASSE produit du jeu séduisant, parfois même spectaculaire. Mais est-ce là la finalité ? La beauté dans le football a-t-elle de la valeur si elle n’aboutit pas à la victoire ? Ou bien doit-elle être vue comme un chemin, un processus qui, à terme, mène au résultat ? Horneland en est convaincue, l'itinéraire des Verts passera par le beau.
Dans une époque marquée par l’efficacité, la réponse paraît évidente : seul le score compte. « On ne retient que les vainqueurs » disait Aimé Jacquet. Tous les plus grands évoque la victoire avant tout. Arrigo Sacchi : « Le football est la chose la plus importante parmi les choses les moins importantes. Mais à la fin, seule la victoire reste. » Fabio Capello : « Le spectacle, c’est pour le cirque. Le football, c’est le résultat. » Sir Alex Fergusson : « Le football sans victoire, c’est juste un entraînement. » Et dans un monde où le football est aussi un business, gagner est une nécessité économique autant que sportive.
Mais peut-on évacuer l’émotion ? Le style ? Le projet ? Le football, sport d’élite et art populaire, ne peut-il pas aussi viser plus haut que le simple pragmatisme ?
Et si justement, le beau jeu n’était pas un obstacle mais une étape vers le bon ? Dans La République, Platon lie le Beau, le Vrai et le Bien. Dans cette perspective, le jeu porté par l’ASSE pourrait être une promesse, à condition de le faire fructifier.
Morgan Sanson, après le match, déclarait : « Ils [l’ASSE] font des choses avec un coach qui prône le jeu… je ne serais pas étonné qu’il remonte en Ligue 1. »
Les dirigeants de l'ASSE ne s'en cache pas, ils souhaitent replacer l'ASSE en haut de l'affiche et veulent y parvenir en proposant un jeu attractif. Le football est un spectacle. Les Verts doivent séduire.
Ce que vit Saint-Étienne aujourd’hui est une frustration née de la cohérence. L’équipe joue souvent bien, produit plus que ses adversaires… mais ne concrétise pas encore. Cela peut être vu comme un échec ou comme une phase de transition vers une efficacité future.
Le débat reste entier. L’ASSE, elle, a choisi son chemin. Il reste à voir où il mène. Eirik Horneland ne changera pas son fusil d'épaule et devra trouver des leviers pour être plus efficace. Ou le beau ne suffira pas à l'épargner éternellement.









































